Aucun message portant le libellé Documentaire. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé Documentaire. Afficher tous les messages

samedi 6 août 2011

Les grands écrivains publiés dans le Figaro de B. de St Vincent


A l’approche du deuxième centenaire du Figaro (dans une quinzaine d’année quand même), ce journal a souhaité revenir sur une tradition très ancienne dans ses pages et apparemment toujours vivace.
Depuis sa création, il y a près de 200 ans, de grands écrivains se sont succédé dans ses pages pour s’exprimer sur des sujets vraiment très variés.
Il n’est donc pas question ici du journal lui-même et de ses orientations politiques, mais uniquement de 22 écrivains du 19e et du 20e siècle qui ont proposé des textes plus ou moins politiques dans ses pages.

Je ne vous ferai pas de résumé de ce livre, car il n’y a pas vraiment sujet à résumé.
Il s’agit plutôt d’un bel objet (quoique la couverture soit un peu légère à mon goût), bien pensé et composé avec talent.
Il est d’abord découpé en deux partie, les auteurs du 19e se présentant d’abord. De grandes plumes s’y succèdent : Gautier, Nerval, Vallès, Barbey d’Aurevilly, Zola, Daudet, Mirbeau; Villiers de l’Isle Adam, Loti, Maupassant et Barrès.
La guerre, les voyages pour Loti, le divorce et le théâtre pour Maupassant, des textes sur ses collègues chez Mirbeau, comme chez Zola, ou chez Barbey. Certains de ces textes nous sont connus, surtout pour ceux d’entre nous qui ont fait des études de lettres, mais l’association de tous ces textes amène une valeur ajoutée car elle les replace dans une époque et une lignée d’article qui nous en apprend beaucoup.
Au 20e siècle, ce sont : Proust, Kessel, Colette, Bernanos, Montherlant, Mauriac, Morand, Cocteau, Valéry, Claudel et Gide.
La encore, les textes sont divers et on peut lire les textes de Proust sur la mort des cathédrales ou la route en automobile, L’avis de Colette sur la « progéniture », le désespoir de Mauriac, les Portraits-souvenirs de Cocteau...

Chaque auteur est présenté par une gravure contemporaine le représentant, puis un texte court qui reprend des éléments biographiques et bibliographiques avant de présenter les textes. C’est une très bonne idée, car cela rend la lecture moins abrupte et le lecteur n’est pas censé tout connaître.

J’ai picoré dans ce livre avec plaisir, allant d’un auteur à l’autre, changeant de siècle et revenant au précédent.  
Ce qui m’a également plu, c’est de pouvoir lire des auteurs que je n’aurais sans doute jamais approché ou de retrouver des références survolées autrefois. Ainsi, Paul Valéry et ses élucubrations sur les écrivains me tire toujours des sourires tant il est extrême. Je n’avais jamais lu non plus Barrès ou Bernanos et c’est une façon de les découvrir.
La préface de Jean d’Ormesson apporte un petit plus, même si d’Ormesson est égal à lui-même, avec toujours autant d’emphase.

Si vous cherchez un livre dans lequel vous retrouverez vos auteurs fétiches et vous en découvrirez d’autres, si vous voulez passer un bon moment de temps en temps en lisant un texte court tout en disposant d’un panel large de sujets, si vous êtes nostalgique de vos études de lettres J, ce livre devrait vous plaire.


Je remercie les éditions Acropole pour ce livre très agréable et Livraddict pour ce beau partenariat. 


mardi 5 juillet 2011

Une maison, un écrivain


La semaine dernière, je suis arrivée en zappant sur un documentaire très bien fait.
Sur France 5 tout l'été, Patrick Poivre d'Arvor nous présente chaque semaine la maison d'un écrivain.
Cela n'a rien de révolutionnaire, je vous l'accorde, mais c'est intéressant, et la maison d'une personne dit toujours beaucoup sur sa personnalité.
Intitulée Une maison, un écrivain, cette série est bien faite, avec de belles images, une façon respectueuse de traiter l'écrivain et son intimité tout en donnant plein d'informations passionnantes au spectateur.

J'ai pu voir l'épisode portant sur Françoise Sagan, et j'ai (re)découvert la vie de cette auteure.
Le documentaire explique la relation de l'écrivain avec sa maison, comment et pourquoi elle l'a acheté, comment elle y vivait et quelles étaient ses habitudes. Ses amis sont évoqués, ceux qui étaient de passage et ceux qui restaient.
On y voit aussi le fils de Sagan qui parle de la maison, de sa mère et de ce qu'il a vécut là, ainsi que la gouvernante qui s'occupait un peu de tout et avait beaucoup d'affection pour les occupants du manoir du Breuil.
Il ne s'agit donc pas simplement de faire une visite des lieux, mais de comprendre la relation d'une personne avec son environnement, l'attachement pour la maison, les habitudes et les manies du propriétaire, le destin de la maison plusieurs fois vendue aux enchères et achetée par les amis de Sagan.



Si vous avez manqué les épisodes précédents, si vous n'avez pas la télé, si vous dormez/travaillez/lisez aux heures de diffusion, ils sont chaque fois disponibles pendant sept jours sur le site de rediffusion pluzz.fr



jeudi 17 mars 2011

La vie immortelle d’Henrietta Lacks de Rebecca Skloot


Ce livre est un véritable coup de cœur !
Je l’ai vu sur plusieurs sites qui le proposaient en partenariat, et j’avais hésité avant de le demander. Je m’étais demandé s’il serait vraiment intéressant, si je n’allais pas m’y ennuyer ou ne jamais le terminer.
Un documentaire, ce n’est pas toujours lisible pour l’amatrice de romanesque que je suis.
Après l’avoir lu, je peux vous dire que j’aurais eu vraiment tort de ne pas postuler pour ce partenariat parce que ce livre est passionnant !

A la manière d’un très bon documentaire, Rebecca Skloot raconte plusieurs histoires qui se croisent et s’entrechoquent.
Il y a d’abord sa propre histoire. Rebecca Skloot est journaliste scientifique et mène une enquête sur l’origine des cellules HeLa et sur la personne qui en est à l’origine.
Il y a ensuite l’histoire des cellules HeLa, des cellules quasi immortelles qui se reproduisent à une vitesse incroyable. Ces cellules ont permis de faire des découvertes scientifiques importantes, dans les domaines de la guérison de la polio, du traitement des cancers ou des greffes d’organe.
Il y a enfin celle d’Henrietta Lacks, mère de famille décédée en 1951, victime d’un cancer particulièrement invasif, et de sa famille dont la vie a été plusieurs fois bouleversée à cause de ces cellules. Ses enfants comme ses petits enfants ont subis le contrecoup des diverses mises en lumière du nom de leur mère ou grand-mère sans vraiment comprendre ce qui leur arrivait.

L’auteur a choisi un mode narratif vraiment bien trouvé.
Elle raconte ces différentes histoires en alternant les discours, les points de vue et le narrateur.
Certains chapitres sont tirés du journal intime de Déborah, la fille d’Henrietta. D’autres se présentent sous la forme d’une narration à la première personne, lorsqu’il s’agit du récit de l’enquête de Rébecca et les autres sont à la troisième personne puisqu’il est question de la vie des cellules HeLa.
Ces alternances permettent de ne pas s’ennuyer, mais surtout de faire la part des choses. L’histoire de la famille d’Henrietta n’a rien de commun avec celle de ses cellules. Elle ne peut donc pas être racontée de la même façon.
Ce choix rend ce livre très humain. Malgré la quantité importante d’informations techniques et de précisions scientifiques, le discours est vulgarisé et reste compréhensible pour le lecteur. Les chapitres portant sur les Lacks restent mes préférés, mais j’ai été aussi très intéressée par l’évolution de ces cellules.

Comme je l’ai dit plus haut, il s’agit d’un documentaire et rien n’est romancé mais le style est impeccable, agréable à lire et les pages se tournent comme dans un thriller. Ce livre est passionnant.
Je me suis interrogée sur ce qu’il était advenu à la famille d’Henrietta, sur la destinée de ses cellules et la réalisation de cette enquête. Les personnes citées dans ce livre sont des gens à qui la vie et la société américaine n’ont pas fait de cadeau.
Je ne me suis pas identifiée à eux, mais je me suis interrogée.
Le récit voyage entre les années 1950, les années 1970 et le présent, mais dans les trois cas, le racisme est un facteur aggravant, le souvenir de l’esclavage est vif de tous côté et le mépris est palpable.
Le récit aborde le problème des études médicales faites sur des populations noires sans leur accord, ou le mépris et l’ostracisme dont ils sont victimes. Il met au jour des procédés de recherche où les sujets observés n’étaient même pas prévenus. En tant que chercheur, cela m’a forcément interpellé, même si je suis linguiste et non médecin.

En bref, c’est donc une très belle découverte et un vrai coup de cœur !


Je remercie vivement Blog-O-Book et à Calmann-Levy pour l’envoi de ce magnifique livre en partenariat. 




vendredi 4 mars 2011

Le diamant bleu de F. Farges et T. Piantanida


Il y a plusieurs jours que j’ai terminé ce livre sans parvenir à écrire ce billet.
Comme cela m’arrive souvent quand j’ai aimé un livre, il m’est difficile d’en parler juste après avoir refermé ses dernières pages. J’attends donc un peu, puis je rassemble mes souvenirs pour voir ce qu’il m’en reste. Il est des livres comme des gens, certains vous marquent durablement quand d’autres ne font que passer.

Cette lecture a d’abord été encouragée par un malentendu et un vague souvenir. J’aime beaucoup les romans historiques, les grandes fresques qui parlent des 16e et 17e siècles et j’ai entendu avec attention, il y a quelques années, une émission à la radio qui parlait du destin des diamants de Louis 14, et notamment du diamant bleu. 
Je m’étais donc imaginé que ce livre était un roman racontant les péripéties qu’avait subi ce diamant tout au long de son existence.
Eh bien, ce n’est pas du tout cela !

Les deux auteurs ne sont pas des romanciers, puisque le premier, François Farges, est professeur au muséum d’histoire naturelle de Paris, et le second, Thierry Piantanida, est auteur et réalisateur de films documentaires. Cette association promet ainsi un livre bien organisé et rempli d’informations historiques de bonne qualité.
Ce qui est le cas.

Le Diamant bleu retrace l’histoire de ce joyau de la couronne française trouvé par un marchand en Inde dans les années 1660. De retour en France, il le vend à Louis 14, qui le laisse d’abord de coté avant de le faire tailler pour qu’il devienne le plus beau diamant de l’époque.
Le tailleur de pierre crée une taille spécifique pour ce diamant et en fait un bijou très original et hors de prix.
Le Diamant bleu a toutefois une particularité : sa couleur. A l’époque, la mode est aux diamants blancs. Les diamants de couleur sont donc moins faciles à porter et moins appréciés.
Cela n’empêchera pas ce joyau de devenir une pièce maitresse de la collection des rois, malgré sa seconde particularité : il porte malheur.
C’est ce que pourront vérifier les possesseurs successifs de la pierre, disparu à la fin du 18e siècle avant de reparaître en Angleterre puis aux États-Unis sous une autre forme.

Le récit se place du point de vue du diamant. C’est son histoire qui nous est racontée, comme s’il s’agissait d’un documentaire écrit et non filmé.
De nombreux personnages sont évoqués, celui qui l’a trouvé, le marchand qui l’a ramené en France, le tailleur de pierre, le voleur qui s’en est emparé après la révolution…
Ils ne sont qu’évoqués, puisqu’ils jouent un rôle passager dans l’histoire du diamant, mais cela n’est pas très gênant. Pour les personnages les plus importants, les auteurs ne négligent pas de nous donner des informations complémentaires afin que le lecteur ne soit pas frustré.
Le livre présente aussi de nombreuses informations techniques, notamment en ce qui concerne les techniques de reproduction et de simulation puisque la pierre actuelle a été retaillée.

C’est donc une lecture très agréable, les pages s’enchainent les unes après les autres, et le lecteur a envie de connaître la péripétie suivante qui fera encore disparaître le diamant.  
Une lecture sympathique, distrayante autant qu’instructive qui donne envie de voir ce diamant et de revoir les joyaux de la couronne française.


Je remercie vivement les éditions Michel Lafon pour cette belle découverte. 



LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...