dimanche 25 novembre 2012

☞ Monument historique municipal en péril !!

Ce ne sont pas mes photos que je partage en ce dimanche, car je vais vous parler d'un lieu qui est aujourd'hui inaccessible à cause du dédain dont la mairie d'Evreux fait preuve à l'égard d'un monument historique majeur de cette ville.

La ville d'Evreux a été lourdement bombardée en 44 et il lui reste bien peu de monuments historiques.
Mais dans le Centre ville, il y a tout de même des îlots qui ont été épargnés, dont ce théâtre à l'italienne du 19e siècle.
Beaucoup d'enfants ont eu le plaisir de faire leur spectacle de fin d'année dans un vrai théâtre, sur une vraie scène grâce à ce lieu qui était très ouvert et accueillait aussi de nombreux cours de théâtre.
La programmation y était de qualité et les fauteuils étaient très confortables.

Et puis il y a quelques années, des travaux de grande ampleur ont été décidé ! 
Branle bas de combat, on démonte tout, on perce, on creuse, on défigure... et on s'arrête !!! 


Une des façades sans protection

La grande salle éventrée


Sans crier gare, le maire a suspendu les travaux, trouvant le projet initial trop couteux.
Certes, pourquoi pas, mais depuis lors, il ne se passe plus rien, les fondations sont à nues, les ouvertures sont à peine comblées, entrainant des infiltrations.
Le bâtiment se dégrade à une vitesse spectaculaire, et le maire propage l'idée qu'il est inutile de le conserver, et qu'il serait préférable de le détruire !!!

J'ai moi-même passé de nombreuses après-midi dans ce théâtre, et des soirées mémorables.
Mais même quand on n'a pas d'attachement particulier à ce lieu, le laisser dépérir (volontairement ? On peut se le demander) et vouloir le détruire est une attaque contre le patrimoine, contre l'histoire et la beauté d'un lieu qui n'avait rien à envier aux plus grands théâtres avant le pillage.

Malgré plusieurs articles dans la presse locale, personne ne bouge, et un peu en dernier recours, une pétition a été lancée.
Il s'agit d'une initiative locale, émanant d'un petit groupe de personnes (que je connais personnellement et qui ne vous harcèleront pas) que vous pouvez aider si cette triste histoire vous touche.



La grande salle et ses balcons


Le foyer du théâtre










Chez Lyiah, on passe le dimanche en photo et c'est aussi chez 





samedi 24 novembre 2012

Playlist du samedi et un peu de ma vie de chercheuse :)

Je vous l'ai déjà dit, la vie d'enseignant chercheur universitaire n'est pas de tout repos.

Alors que je croyais être en semi vacances, ayant achevé le premier semestre de cours, je suis finalement encore plus occupée qu'auparavant, avec un projet de recherche à rédiger en urgence pour obtenir quelques sous.

Les choses ont bien changées depuis que je me suis engagée dans cette voie en tant que petite étudiante de DEA.
Il n'est plus question aujourd'hui d'acheter du matériel quand on en a envie, ou de se balader en Europe pour un recueil de corpus.
Désormais, les financements tombent sur projet et il faut sacrément argumenter pour obtenir quelque chose.

Mais bon, honnêtement, cela ne me dérange pas plus que cela.
J'ai un but, je suis obligée de mettre de l'ordre dans mes idées, et de choisir une direction.
Cela m'impose un champ de recherche, ce qui est vraiment bien pour quelqu'un comme moi qui papillonne pas mal.

Ce qui me dérange, par contre, c'est de devoir élaborer un dossier financier Oo.
Je ne suis pas comptable, voyez-vous, et je ne sais pas évaluer une marge brut et une marge indicielle, distinguer les fonds propres et les fonds externes, établir le coût salarial de la participation d'un chercheur... On ne m'a pas formé pour cela (et pourtant, on m'a montré beaucoup de choses pendant ma formation).

Je perds donc beaucoup de temps et j'enrage un peu face à des tableaux qui me parlent autant qu'un roman en chinois ou en russe.

Pour me consoler, j'ai cédé à la tentation cette semaine et je peux désormais écouter Benjamin Biolay en boucle (dans mon casque, mon homme a un peu du mal sur le long terme).
Il faut aimer, je vous l'accorde, mais les textes comme les musiques me plaisent autant que dans l'album précédent.

Je vous laisse donc avec une petite chanson  ^-^





vendredi 23 novembre 2012

L'heure des comptes...


L'heure du bilan est arrivée !

Après avoir passé 4 semaines + 1 weekend à lire et compter les pages lus, voilà un petit récapitulatif des livres lus pendant cette période.
Certains de ces livres ont déjà été chroniqué sur ce blog, mais beaucoup d'entre eux attendent encore et le seront dans les prochaines semaines.

Pendant ce mois, j'ai donc lu :

  • Blood Hollow et c'était vraiment très bien
  • Fleurs de Paris et j'ai passé un excellent moment dans ce roman feuilleton pourtant vieillot (mais qui vieillit très très bien)
  • L'amour sans le faire et c'est une bien jolie lecture
  • Le fils de Jean-Jacques d'une infinie tristesse mais très instructif




J'ai également commencé Sensorium et repris la lecture de L'Espionne de Tanger, un excellent roman que j'avais dû reposer pour lire plus urgent.





Cela nous donne un total de : 1740 pages lus.
C'est un score inférieur à ma précédente édition, mais cela me convient, étant donné le travail que j'ai eu à affronter pendant ce même mois.

C'était donc un beau mois de lecture, plein de belles découvertes, de lectures sympas et de beaux livres.

Vivement la prochaine édition ^-^

jeudi 22 novembre 2012

Plan de table de Maggie Shipstead


Certains livres sont agréables à lire, mais sans que l’on sache réellement pourquoi, les pages ne se tournent pas comme on le souhaiterait.
Cela a été le cas pendant ma lecture de Plan de table.
Certains passages m’ont vraiment plu, d’autres moins, mais je me suis sentie plutôt bien dans cette histoire.
C’est donc une impression très paradoxale qui me restera de cette lecture.  

Winn marie sa fille ainée Daphné ce weekend dans sa maison de campagne.
Il lui faut donc quitter sa maison calme et tranquille, charger sa voiture des derniers préparatifs et rejoindre sa femme, ses filles et les invités qui ont envahie la maison d’ordinaire si paisible de l’île de Waskeke.
Profitant des dernières heures de tranquillité du trajet, il commence à faire le point sur ce que sa vie est devenue, ses filles qui ont grandi, Livia et sa passion pour la mer, Daphné et sa frivolité apparente, le club de golf de l’île où sa candidature est toujours en attente, son grand-père, ses parents…
A son arrivée, comme il s’y attendait, la maison l’accueille froidement, tel un étranger que l’on ne reconnaît pas, et les retrouvailles avec certains invités éveillent en lui des souvenirs et des désirs ambigus…

Disons-le d’emblée, ce livre est extrêmement bien écrit.
Maggie Shipstead manie sa plume avec entrain et mêle adroitement une bienveillance légère et un œil acéré.
Elle ne laisse rien passer et présente des personnages bien campés, entiers et qui nous paraissent surtout très vraisemblables.
Cette famille est disséquée au scalpel, observée à la loupe, et analysée par une auteure qui ne fait aucune concession à ses contemporains.

En se focalisant plus particulièrement sur deux membres de cette famille, le père Winn et sa fille cadette Livia, elle aborde plusieurs thématiques qui permettent au lecteur de se retrouver dans l’une ou l’autre des situations.
Alors que Winn est obnubilé par son image, par ce que les autres voient en lui, sa fille cherche davantage à se construire indépendamment des autres.
Ces deux situations se complètent pour proposer une satyre sociale parfois violente, mais très habile, dévoilant des aspects très différents de la société américaine.
Les Clubs qui paraissent au centre du fonctionnement social et de la reconnaissance de chacun dans un groupe, sont ici source de torture morale et surtout de mauvaise interprétation du fonctionnement social.
Winn appartient à certains clubs alors que ses membres le voient comme un étranger, tandis qu’il postule pour un autre club où il n’entrera jamais sans en connaître la cause.
Perdu dans un système dont il ne maitrise pas tous les codes, il ne sait plus que faire pour s’en sortir et se regarde sombrer pendant ce court weekend.
En deux jours, ses certitudes explosent et sa vie est remise en question.

Ce dévoilement des apparences adresse une leçon au lecteur sans l’accuser frontalement.
Dans le tableau que nous avons sous les yeux, la vie est basée sur ce que les autres pensent de vous, et ne peut donc pas être heureuse.
Elle repose sur l’acceptation par les autres de ce que l’on souhaite être, alors que chacun ne sait pas toujours ce qu’il est réellement.
Ce fonctionnement social est donc voué à l’échec.

Dans cette vision du monde, l’île de Waskeke, comme le sont souvent les îles, est d’abord vue comme un endroit idyllique, un havre de paix qui se révèle finalement dangereux physiquement.
C’est un lieu où la pourriture règne (celle du jardin de Winn où rien ne pousse, celle d’une baleine échouée sur la plage, de Winn lui-même).
Pour s’en sortir, il faut partir, aller plus loin et passer la mer, comme le fera la baleine pour retrouver son état originel et sa fierté.

La morale de ce roman pourrait alors être tout simplement que les apparences disparaissent toujours. On ne peut aller contre la vérité des choses et il faut faire avec.
Avant de conclure ce billet, j’ajouterais néanmoins quelques petites réserves.
Pendant un bon tiers du roman, le chemin emprunté par Maggie Shipstead m’est resté opaque.
Je n’ai pas vu où elle voulait en venir et cela m’a gêné.
J’ai également trouvé que l’histoire de Winn et d’Agatha tombait parfois comme un cheveux sur la soupe, et je ne suis toujours pas sure que ce soit quelque chose d’indispensable.
Le démon de midi qui chatouille l’homme mûr, pourquoi pas. Mais la façon dont le sujet est traité fait vraiment passer cet homme qui paraît honnête pour un vieux dégoutant limite pédophile.
Cela m’a paru quelque peu exagéré.
Enfin, je n’ai pas réussi à m’identifier, à m’impliquer dans l’histoire.
J’ai admiré le talent de l’auteure pour la satyre, le démontage social auquel elle procède, mais aucun des personnage n’a suscité chez moi de la pitié ou de l’empathie.

Tant pis !
C’est tout de même un très bon roman, et si vous cherchez une lecture distrayante sans légèreté, un roman qui vous parle de nos sociétés et vous fasse un peu réfléchir mais pas trop, ou si vous voulez découvrir une jeune auteure prometteuse, n’hésitez pas.

Je remercie les Chroniques de la Rentrée littéraire et les éditions Belfond pour la lecture de ce roman.



Voilà une 10e lecture pour le challenge 1 % de la rentrée littéraire.



mardi 20 novembre 2012

L’amour sans le faire de Serge Joncour


Quel joli petit roman !
Un peu nostalgique, solaire, calme, le texte de Joncour n’est pas trash comme son titre pourrait le laisser penser, bien au contraire.

J’avais été très attirée par le synopsis très efficace diffusé par l’éditeur, et je n’ai pas été déçue.
On se doute rapidement que la part de mystère qu’il dévoile n’a rien de surnaturel, mais cela n’enlève rien au plaisir de lire.

Franck a un peu raté sa vie.
Sa copine l’a quitté, il va devoir trouver un nouvel appartement, son travail de cameraman n’a pas fait de lui la star qu’il aurait sans doute souhaité être.
Pendant que tout s’écroulait sans qu’il s’en aperçoive vraiment, il dormait, sans cesse fatigué, mais personne ne faisait attention à lui. Puis il y a eu l’hôpital, le traitement.
Alors qu’il commence à aller mieux, l’envie de revoir ses parents perdus de vue le pousse à leur téléphoner.
Mais c’est un petit garçon qui répond au téléphone.
Machinalement, Franck lui demande si c’est Alexandre, et naturellement, il répond oui.
Mais Alexandre est mort depuis plusieurs années…

Rassurez-vous, ce roman ne traite pas de maladie et Joncour ne dit pas de quoi il s’agit, même si on pense évidemment au cancer.
Il s’agit plutôt de réunir une série de facteurs qui vont amener Franck à revoir sa vie, à remettre en question les choix faits autrefois, et surtout à éprouver le besoin de retrouver ses racines.
Ce cheminement prend la forme d’un retour à la terre, d’un voyage en train semé d’embuches qui le ramène aux origines.
L’opposition ville / campagne est un peu éculée, surtout que Franck habite Paris, summum de l’urbanité, mais elle fonctionne assez bien dans le roman et n’est pas surexploitée.
Elle permet aussi de distiller des symboles et des éléments récurrents comme le sang ou le sanglier (dont je m’aperçois de l’inclusion de l’un dans l’autre en l’écrivant).
Le sanglier poursuit Franck dès son retour en train, resurgissant de son passé, tandis que le sang dont il est éclaboussé à plusieurs reprises le ramène dans un monde auquel il n’appartenait plus.
Le lien avec la maladie est alors d’autant plus fort que Frank semble aller de mieux en mieux (l’air de la campagne, sans doute ?).

Et c’est justement là que le roman pèche un tout petit peu.
Serge Joncour utilise plusieurs motifs éculés : la campagne plus saine face à la ville mortifère, le retour aux racines au sens propre et figuré, la belle sœur veuve et charmante, et surtout la fin que je m’abstiens de dévoiler, mais qui est tout de même très attendue.
J’ai trouvé cela dommage qu’il n’y ait pas de prise de recul par rapport à ces motifs un peu usés.
On passe un très bon moment, j’ai lu cette histoire avec un réel plaisir, mais je n’ai pas été surprise, détournée de ma route ou cueillie au détour d’une page par un raccourci ou un chemin de traverse.

Par contre, Serge Joncour développe des thématiques intéressantes, comme celle de la chaleur, ou du regard porté sur les choses.
Le jeu sur l’image et le double, notamment par le jeu avec l’œil de la caméra est très intéressant.
Il y a deux Alexandre, l’enfant et le disparu, il y a deux vies, le passé et le présent qui se déroule ailleurs, il y a des apparitions et des disparitions, des personnages qui surgissent et qui repartent aussi vite.
Et puis il y a la caméra apportée par Frank dont c’est le métier, qui finit dans les mains d’Alexandre.
C’est ensuite Alexandre qui va filmer, raconter le film à sa façon, faisant passer Frank de la position de spectateur à celle d’acteur, symbole de son évolution pendant ce séjour.
Attentiste, il se laisse beaucoup aller, jusqu’à l’irruption du sanglier qui va l’obliger à se prendre en main.

C’est donc une belle lecture, un petit roman bien tourné, même si on peut noter quelques motifs un peu bruts.
L’auteur développe des fils intéressants, c’est très bien écrit et on passe un vrai bon moment.
Je vous le conseille pour un voyage en train, sur la plage en été ou devant la cheminée en hiver (il y fait chaud) mais également dans toute situation qui vous conviendra ^-^.


Je remercie Oliver de PriceMinister et Flammarion pour cet envoi.
Dans le cadre des matchsde la Rentrée littéraire, je dois aussi mettre une note.
Pour moi, ce sera 15/20 car c’est un roman dont on peut faire une analyse stylistique, ce qui n’est tout de même pas si fréquent de nos jours. 


Pour le challenge 1% rentrée littéraire, c'est un 9e roman lu pendant le S.T.A.R. 5e édition




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