jeudi 19 avril 2012

Rebecca de Daphné du Maurier


Il n'est pas toujours simple de parler des livres qui nous ont plu, je l'ai déjà dit par ici.
Parce qu'ils nous ont touché, ou au contraire qu'ils nous ont choqué (comme l'avait fait Tokyo de Mo Hayder), ou plus simplement parce qu'ils nous ont fait réfléchir, il faut les laisser reposer et prendre son temps pour écrire un billet.

Rebecca est pour moi l'un de ces romans qui vont rester dans ma mémoire comme un très bon moment de lecture, que je conseillerai sans aucun doute, mais dont il m'est difficile de parler.
C'est une histoire qui tourne et se détourne, qui emmène son lecteur d'un côté, qui lui laisse entrevoir la suite et puis finalement qui prend un autre tour.
Il n'y a pas de trahison de l'auteur, pas de dissimulation, mais une trame joliment construite qui ne laisse pas souffler.


Les époux de Winter séjournent dans un petit hôtel face à la mer.
Bien sûr, ils auraient pu choisir un hôtel plus luxueux, plus conforme à leur rang social, mais ils ne souhaitent pas croiser tous ces gens, tous ceux qui les ont connus avant.
Leur nouvelle vie est calme, sereine, mais parfois, le souvenir de Manderley revient, tenace, douloureux.
Dans cette maison splendide, fierté de la famille de Winter où les fêtes étaient inoubliables, la première épouse de Maxim s'est noyée.
Remarié seulement quelques mois plus tard, il a tenté de reprendre une vie normale, faite de visites, de diner et consacrée à son domaine.
Mais pour la jeune épouse, timide, simple et un peu effacée, le fardeau est bien lourd. La conduite d'un domaine aussi important ne s'improvise pas et surtout, ce souvenir qui plane sur tous ne la laisse pas en paix.
Rebecca, femme révérée dont le souvenir est partout présent, est une adversaire trop difficile à combattre...

J'avoue avoir été déçue par les 20 premières pages du roman.
Je ne saurais pas dire pourquoi, mais ce moment si important dans un roman ne m'a pas accroché et ces pages se sont tournées sans enthousiasme.
M'étant décidée à aller plus loin, j'ai poursuivi ma lecture et passé la page 21, je n'ai plus quitté Manderley !!

L'histoire est racontée par la seconde Madame de Winter qui se souvient et revient sur les événements nombreux qui ont changé sa vie.
Son point de vue est nécessairement partiel, et le lecteur la suit dès sa rencontre avec Maxim, jusqu'à cet hôtel où ils séjournent plusieurs années après le drame. On découvre Manderley avec elle, on s'interroge, on observe, on juge parfois cette jeune femme trop timide, trop naïve, qui n'ose pas et ne trouve pas sa place.
Elle a tellement peur de faire un faux pas, de ne pas être à la hauteur, qu'elle multiplie les gaffes et ne parvient pas à s'imposer.
Mais sa jeunesse explique ces manques, et je n'ai pu m'empêcher de retrouver certaines des inquiétudes que je pouvais avoir à cet âge.

On ne connaitra jamais le prénom de cette narratrice, seconde Madame de Winter qui a bien du mal à se faire à cette nouvelle position.
Il s'agit sans doute de renforcer l'opposition entre ces deux femmes, car Rebecca, femme forte et autoritaire dont chacun prononce le prénom (et uniquement le prénom) avec tant de sous entendus, est évidemment l'adversaire de cette jeune personne fade et effacée qui doit marcher sur les pas de celle qui l'a précédé.

Ne vous attendez pas à une histoire de fantôme, car ici, il n'en est pas question.
Ce n'est pas un thriller non plus, au sens moderne du terme, mais cela n'empêche pas le lecteur de s'inquiéter, de guetter la catastrophe, le basculement qui plongera tous le monde dans la tourmente.
La tension est bien là et ne lâche pas le lecteur, surtout que Daphné du Maurier nous surprend toujours au détour du chemin.
La psychologie des personnages est claire mais pas nécessairement transparente.
De même, la fin se devine, mais pas dans ses détails, et l'auteure sait dérouter son lecteur jusqu'à la fin et au retournement que je n'avais absolument pas prévu.

Finalement, j'ai eu de l'empathie pour cette oie blanche qui n'ose rien de peur de mal faire.
Elle a vieilli au moment de son récit, mais je n'ai pu m'empêcher d'avoir de la tendresse pour cette jeune femme prévisible, mais qui ne peut pas faire autrement.
À 20 ans, comment tenir tête à cette Mrs Danvers si sure de son fait ?

L'atmosphère des années 1920 ou 1930, les relations entre les gens dans la campagne anglaise, ou das les palaces européens sont aussi bien rendues et on est emporté par cette écriture.
J'ai d'ailleurs eu l'envie de relire le début une fois la dernière page tournée, ce qui aurait pu m'entrainer dans une lecture sans fin de Rebecca, mais je vais plutôt lire d'autres romans de Daphné du Maurier.

En bref, c'est donc un livre à lire !
Si vous aimez Hitchcock, si vous aimez les thrillers psychologiques, si vous cherchez un bon livre, celui-ci pourrait bien vous plaire.



Un roman de moins dans maPAL. Elle est au régime, mais elle fait de nombreux écarts, ce qui fait qu'elle comporte actuellement 184 livres.
Un roman de plus pour le challenge Lire les Classique et une participation au challenge PetitBac 2012 d'Enna catégorie prénoms.
Je participe aussi au challenge alfred hitchcock organisé sur le blog Plaisirs à cultiver. 





mardi 17 avril 2012

Code Salamandre de Samuel Delage


Les romans policiers ésotériques constituent aujourd'hui un genre vivant, bien représenté, y compris en France.
Il n'est donc plus nécessaire de lire des auteurs américains quand on est passionné par les Templiers, les Cathares ou les secrets des rois.
Les sujets sont aussi très nombreux et si je cite ici quelques thèmes, il en existe d'autres, tous tournés vers le goût du secret et les mystères anciens.

Samuel Delage, l'auteur de ce roman, a choisi de s'intéresser à la Renaissance et à celui qui a permis son éclosion : François Ier. Pour autant, il ne s'agit pas d'un roman policier historique, et vous n'apprendrez pas grand chose sur ce roi.
L'intérêt du roman porte plutôt sur la symbolique et la fameuse salamandre que ce roi affectionnait et qu'il avait choisi pour emblème.

Yvan Sauvage est commissaire priseur à Paris et reconnu dans son métier.
Il est fréquemment appelé par de riches clients pour meubler leur logement d'objets anciens précieux, et il a été sollicité pour donner une série de cours en histoire de l'art à la Sorbonne.
A l'occasion d'une prestigieuse vente d'objets ayant appartenus à Louis XVI et Marie-Antoinette, il rencontre l'un de ses anciens professeurs qui oublie un dossier illustré d'une salamandre en quittant la vente précipitamment.
Lorsque Yvan Sauvage essaie de rendre ce dossier à son propriétaire, il apprend que celui-ci a fait une crise cardiaque.
Il se rend immédiatement à l’hôpital et se voit confier le dossier par le professeur quelques minutes avant son décès.
Aidé par l'une de ses étudiantes, Yvan Sauvage va partir en quête du sens de ces documents pour découvrir ce que signifient cette salamandre...

Je vous avoue que j'ai toujours un peu de réticence face à ce genre de roman (en général).
J'en ai lu un certain nombre, et sans être une spécialiste, je sais qu'il y en a beaucoup qui ne présentent aucune thèse innovante ou qui ne s'appuient pas sur des informations intéressantes et surtout plausibles.
Car l'exploitation d'informations vraisemblables, voire même réelles dans l'idéal, me semble être ce qui fait tout le sel des romans policiers ésotériques.
Le détournement (ou plutôt la réinterprétation) de documents existants fait réfléchir le lecteur dans des directions multiples. Sans le tromper, l'auteur propose une nouvelle façon de voir les choses.
Cela interroge à la fois la relation du lecteur au texte (est-ce que je vais croire le texte ?), la relation de l'auteur à son histoire et l'histoire elle-même.
L'identification de l'auteur, de sa profession, de son statut et de ses sources est alors déterminante. Elle permet de savoir si ces informations ont une chance d'être vraies ou s'il s'agit d'une construction fictionnelle complète.

En ce qui concerne le roman dont je vous parle aujourd'hui, la 4e de couverture nous indique que Samuel Delage est ingénieur, et qu'il a fait de longues recherches pendant plusieurs années sur le thème exploité dans le roman. Il s'appuie également sur des lieux réels.
Le lecteur peut donc probablement se fier aux informations données, notamment sur les symboles de la salamandre, du château de Chambord ou du château de Fontainebleau, qu'il peut retrouver s'il le souhaite en faisant une simple recherche Internet ou en allant lui-même visiter les lieux décrits.

D'ailleurs, l'enquête est intéressante.
J'ai apprécié les analyses symboliques et les rapprochements faits par les personnages.
Il y a parfois des éléments connus car très utilisés comme la suite de Fibonacci, ce qui n'implique plus que l'on passe trois pages à expliquer comment elle fonctionne au lecteur. Il est vrai également que la participation de Léonard de Vinci à la construction de Chambord reste toujours mystérieuse et peut constituer le point de départ de multiples réflexions, tout comme la salamandre, dont je n'avais pas perçu toutes les connotations.
C'est donc un roman plutôt bien construit, présentant une enquête qui s'appuie sur des éléments qui m'ont bien plu et qui donne bien envie d'aller faire un tour à Chambord ou Fontainebleau. 

Malgré cela, il y a un « mais », car cette enquête est parfois beaucoup trop rapide.
Le rythme est soutenu, haletant, les personnages courent sans cesse, on les suit d'une ville à l'autre, on saute avec eux dans leur voiture, on les voit poursuivi par un tueur en série...
Les histoires se mêlent, l'enquête avance à grands pas, mais à trop grands pas.
J'ai eu parfois du mal à comprendre le cheminement de pensée des personnages, ce qui les mènent à la solution.
Je ne voulais pas tous les détails, mais on sent que l'auteur a voulu susciter l'attention de son lecteur, ne pas le perdre dans les descriptions et les explications (ça, c'est très réussi).
Malheureusement, un des aspects intéressants de ce type de roman, ce sont justement les explications du mystère et les propositions de l'auteur.
J'ai donc été un peu frustrée par cette lecture qui m'a bien plus mais qui aurait mérité d'être plus ample.

Par contre, pour finir sur une note plus positive, j'ai accroché dès les premières pages du roman, car une vente d'objets de Marie-Antoinette, ça me tentait bien.
C'était une fausse piste, mais François Ier, c'était pas mal non plus.
Je me suis aussi sentie vivement concernée par la peur d'Yvan Sauvage d'oublier ses notes quand il va faire cours à la Sorbonne (^-^).

Si vous aimez les romans policiers ou les thrillers ésotériques, si vous voulez lire un roman qui vous entraine et qui ne vous lâche plus, si vous voulez lire un thriller ésotérique mais que les auteurs qui brodent vous ennuient, celui-ci devrait vous plaire !


Je remercie les éditionsBelfond pour l'envoi de ce livre.



Cette lecture me permet de valider une participation au challenge animaux du monde de Sharon, et une participation au challenge Petit Bac, catégorie animaux






lundi 16 avril 2012

1er bilan S.T.A.R.

Pour cette quatrième édition, je crois, je participe au défi S.T.A.R. organisé par Liyah.

Je savais que la première semaine,  je n'aurais pas autant de temps que je pourrais le souhaiter, mais tout de même plus que les semaines précédentes. Et avec les vacances, je peux me consacrer davantage à la lecture et retrouver un rythme plus agréable.

J'ai donc pas mal lu ce weekend, finissant des livres, en commençant d'autres.
Mon objectif, c'est de piocher dans les fins fonds de ma PAL et de la vider un peu. J'ai encore acheté des livres dernièrement, et j'ai envie de la voir diminuer un peu.
J'ai aussi envie de finir les bouquins qui trainent, comme Shim Chong, mais ça marche moins bien.

Et voilà le bilan en chiffres, puisque c'est ce qui fait tout le sel de ce défi.

J'ai terminé Vie et opinions de Maf le chien et de son amie Marilyn Monroe : 109 pages.
J'ai lu Zarbie les yeux verts : 296 pages.




Je suis en train de lire (et ça traine) Shim Chong fille vendue : 148 pages
Je lis aussi Dracula : 42 pages
Et je dévore Serment d'automne : 196 pages




En ce lundi, le total est donc de 791 pages.

La semaine prochaine, je vais essayer de finir Shim Chong, mais je vais surtout lire de nouveaux livres, comme L'Amie de madame Maigret, et Enola Holmes, .




A lundi pour un nouveau bilan...










dimanche 15 avril 2012

Bouquinistes parisiens

En ce dimanche après-midi, je vous emmène sur le quai Voltaire à Paris, même si les bouquinistes n'apprécient pas trop qu'on les prenne en photo.

Le vendredi matin ou le mardi après-midi, j'ai un peu de temps et j'en profite parfois pour aller marcher.
Quand je pense à prendre mon appareil photo, je fais des séries de photos en réfléchissant aux meilleurs cadrages, au point de vue les plus intéressants.
Avec le numérique, on peut se permettre de prendre tout et n'importe quoi.
Je fais donc plein d'essais, et quand je rentre on en discute entre photographes amateurs, ce qui fait qu'il ne s'agit pas d'un avis pro.
En plus, on n'a pas toujours les mêmes goûts, et surtout pas les mêmes motifs de prédilection. Je suis plutôt macro, monsieur est plutôt grand angle, voir fish eye, comme vous pouvez le voir ici.
On est complémentaires.

Je dois l'avouer quand même, les photos qui me plaisent le plus sont souvent celles que j'ai faites sans réfléchir trois heures, comme cela m'arrive le plus souvent.
C'est assez navrant, car j'aime bien contrôler ce que je fais, comprendre pourquoi ça fonctionne.
Et là, paradoxalement, quand je ne pense pas, ça marche mieux !
Ce qui n'empêche pas de comprendre pourquoi elles me plaisent davantage...

Et vous ? laquelle vous plait le plus ?


(Pour mieux vois les photos, cliquez sur l'une d'elles)


































Tout ceci me donne une furieuse envie de lire du Izner, moi !! 









Chez Lyiah, on passe le dimanche en photo et c'est aussi chez 




samedi 14 avril 2012

҉҉ ... Vacances ... ҉҉

En ce premier vrai jour de vacances, je suis sous ma couette et telle une geek, je bidouille mon ordi, je me promène sur Internet, je réponds aux mails qui trainent depuis plusieurs semaines.
J'ai aussi écrit deux billets de lecture qui seront publiés la semaine prochaine. Cela m'étonnerait que je parvienne à en écrire un troisième aujourd'hui, mais peut-être demain.
J'ai également prévu de faire des gaufres (la pâte repose) et de les dévorer en lisant Joyce Carol Oates dans une heure.

Il y a longtemps que je n'avais pas passé une journée à ne rien faire, et ça fait vraiment du bien.

Pour le reste des vacances, mon programme est à la fois chargé et léger.
Il y a quelques petites choses à faire pour ne pas laisser traîner le boulot en retard, mais il y a d'autres choses plus amusantes ou plus gratifiantes.

Au programme :

  • de la lecture, bien sûr, puisque je me suis inscrite au défi STAR de Lyah. Un bilan au jour le jour se trouve dans la colonne de droite et je publierai lundi un premier vrai bilan. 
  • du jardinage : vous aurez sûrement droit à quelques photos de mon jardin quand il fera meilleur et que j'y aurais mis le nez sérieusement. Il y a du désherbage à faire, des plantations dans le potager et une terrasse à aménager. 
  • de la peinture aussi, avec une commode à peindre et dans un style très différent, mon carnet de voyage au Népal à reprendre. Là encore, il y aura probablement quelques photos. 
  • du travail pro : il y a une trentaine de copies à corriger sur mon bureau, et deux articles à rédiger. Si je suis raisonnable (mais je le suis rarement), je m'en occuperai en début de semaine prochaine pour ne pas faire tout d'un seul coup. 
  • du rangement : ma nouvelle salle de bain est bientôt finie, et comme à chaque fin de chantier, il faut ranger, remettre en place, pourchasser la poussière.
  • de la cuisine : j'ai un blog de bento à remettre en route et la préparation de jolis bentos m'a manqué ces dernières semaines. Je viens de passer plusieurs jours à manger des sandwichs, et je sature !

Et tout ça en deux semaines !

Je vous laisse, mes gaufres m'attendent...






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