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samedi 26 octobre 2013

Un très beau recueil de nouvelles indiennes !

Aujourd'hui, je ne vais pas faire un billet classique.
Quand j'ai rencontré la créatrice d'Exploratology, elle m'a offert un des ouvrages de la sélection Histoires Indiennes, vous savez, celle que vous pouvez gagner jusqu'à dimanche matin sur ce blog.

J'ai lu ce livre avec un grand plaisir mais je ne veux pas tout dévoiler, alors je vais vous donner des indices sur cette lecture, en espérant que cela suscitera votre curiosité.

Il s'agit donc de littérature indienne. 
Je crois que je suis en train de digérer mon voyage en Inde après presque 2 ans, et la littérature indienne m'attire un peu plus. 
J'ai ainsi pu lire ce livre sans a priori négatif, et j'ai même été très surprise d'apprécier autant de me replonger dans la société indienne.
Car tout le charme de ce livre est justement là. 
L'auteur nous plonge dans de petites histoires qui nous dévoilent le fonctionnement de la société indienne, mais sans fatalisme. 
Certains personnages sont rebelles, ils ne se fondent pas dans la masse. 
D'autres à l'inverse sont très traditionnels et ne se détournent pas du chemin tracé par la société.
Mais tous vivent la vie qu'ils ont choisi, ou font quelque chose qui leur permet de vivre cette vie. 
C'est intéressant, fascinant, émouvant, parfois troublant. 

Ce livre pluriel regroupe plusieurs nouvelles, ce dont je ne raffole pas, mais de temps en temps j'aime bien. 
Et là, j'ai bien aimé.

Et voici encore un indice avec le portrait de l'auteur.



Alors  ? 
Vous connaissez ce livre ? 


Si vous voulez découvrir ce recueil, vous pouvez encore jouer sur le billet de la semaine dernière
Il vous suffit de proposer un thème de sélection thématique avant dimanche à 10h. 


Bon week-end ! 




jeudi 21 juin 2012

Le vendeur de saris de Rupa Bajwa


Voici enfin mon billet sur ce livre lu pendant mes vacances en Inde.
J’ai mis du temps à l’écrire.
C’était pourtant une très belle lecture, de celles dont il est finalement difficile de parler, mais que l’on a envie de partager pour que d’autres lecteurs puissent le découvrir.
Je vous livre donc mes impressions, après les avoir laissé décanter.

Ramchand est vendeur de saris. 
Il mène une vie bien ordonnée, il va travailler tous les matins sans se poser de questions, va au cinéma le dimanche avec deux bons copains, n’a pas de femme, pas d’ambition ni d’imagination. 
Il n’a pas vraiment de vie, mais s’en accommode. 
Et puis un jour, il repense aux ambitions que ses parents avaient pour lui. Ils voulaient qu’il aille à l’école, qu’il apprenne l’anglais et qu’il vive mieux qu’eux. 
La vie en a décidé autrement, mais Ramchand a soudain envie de leur faire honneur, et il achète des livres en anglais et un dictionnaire. 
Doucement, il déchiffre les mots, puis les phrases et les pages se tournent. 
A force de lire, il retrouve le plaisir de l’étude, mais il commence aussi à réfléchir. 
Il s’interroge sur sa vie, sur son isolement, sur sa solitude, sur son travail… 
Il pense trop et devient de plus en plus lucide envers sa condition. 
Mais ces réflexions ne sont pas forcément une bonne chose… 

Ce pauvre Ramchand m’a beaucoup ému.
J’étais si contente quand il s’est mis à lire, à réfléchir, à vouloir vivre mieux.
Je me disais que si les Indiens se cultivent, sont éduqués, cela sera forcément positif, mais hélas, ouvrir les yeux quand on est en bas de l’échelle, c’est aussi voir et prendre conscience que cette échelle a des barreaux glissants ou inexistants et qu’il est bien difficile de la monter.
De rencontres en rencontres, Ramchand veut s’élever, mais il est toujours remis à sa place.
Il croise des femmes de la bonne société comme des femmes des bas quartiers, et chaque fois, il ne trouve pas sa place et ne sait plus ce qu’il doit faire.
Il se perd finalement en essayant de mieux comprendre de quoi la vie est faite et finit par se dire qu’il n’est pas bon de trop penser.

C’est là que je me suis perdue moi aussi, car ce livre m’a engagé dans une réflexion que je poursuis toujours, bien que je l’ai refermé depuis plusieurs mois.
Mes convictions personnelles, mes grandes idées sur l’éducation ne tiennent déjà pas beaucoup face à des enfants qui n’ont d’autres choix que de ne pas aller à l’école pour pouvoir manger (je pourrais vous parler des enfants cambodgiens ou birmans pendant des heures), mais là, je suis encore plus déstabilisée tant ce roman sonne juste.
Pourtant, j’ai envie de croire que l’éducation est toujours une bonne chose. Et ce, quelques soient les conditions.
Car quand j’y réfléchis, j’ai quand même l’impression d’entendre là un discours qui appartenait pour nous au 19e siècle, quand les « masses laborieuses » ne devaient pas être éduquées pour leur bien, qu’il fallait qu’elles restent dans l’ignorance car il n’est pas bon de trop penser, de prendre conscience de sa condition quand on ne peut pas en changer.
C’est exactement ce qu’il y a dans ce livre (que j’ai adoré pourtant), mais les classes laborieuses ont changé en Europe. Elles envoient leurs enfants à l’école aujourd’hui et vivent mieux (si, si, je vous assure que même au chômage, un ouvrier français vit mieux qu’un Indien des bidonvilles).
Le monde du travail a changé lui aussi, me direz-vous, et l’Inde a une population exponentielle a gérer. Mais une jeune fille qui est allée à l’école a statistiquement deux fois moins d’enfant que sa compagne qui n’y est pas allée. Ce sont aussi des enfants qui seront mieux nourris car moins nombreux.
Et finalement, c’est peut-être l’éducation partielle de Ramchand qui est la cause de ses malheurs. S’il avait pu poursuivre sa scolarité, il aurait pu avoir un métier mieux payé et une vie totalement différente.

Comme vous le voyez, je vous livre là mes impressions, mes réflexions, et je ne les ai pas encore bien rangées.
À méditer, donc, car je n’ai pas de réponse.

Ce que je sais, par contre, c’est que je vous conseille ce livre qui est tellement triste, mais tellement joli et si intéressant.
Vous découvrirez l’Inde et les Indiens de l’intérieur, vous toucherez des saris, vous assisterez à un mariage, une séance de cinéma, des essayages ou des pauses thés.

Une valeur sure !



mercredi 28 mars 2012

Saveurs assassines de Kalpana Swaminathan


Dans le désordre, voici (enfin) l'un des romans lus pendant mes dernières vacances.
J'ai mis du temps à écrire ce billet, mais c'est dommage, car il s'agit d'une belle lecture.

Comme vous le voyez, en Inde, je lis de la littérature indienne ! Logique, non ?
C'est en tout cas comme cela que j'essaie de procéder en général, en choisissant des romans qui se passent dans le pays visité ou qui ont été écrits par des auteurs locaux.

Je dois avouer que je ne connaissais pas du tout Kalpana Swaminathan, ce qui me permettait de lire ce livre sans a priori.
Je savais juste qu'elle était chirurgien et habitait Bombay. Apparemment, elle n'exerce plus son métier, mais je m'attendais à lire des descriptions anatomiques poussées, ce qui ne fut pas du tout le cas, heureusement.

Hilla, chirurgienne en vue de Bombay, vient d'hériter d'une maison immense.
Comme elle lui vient d'un oncle peu aimable, qui a probablement dépouillé son père pour l'obtenir, elle ne souhaite pas l'habiter mais veut en faire une maison d'hôte.
Après des travaux titanesques et une rénovation complète, elle organise un weekend gastronomique pour faire découvrir le domaine à quelques personnalités influentes, en espérant qu'ils lui feront de la publicité.
Le cuisinier Tarok a préparé des menus différents pour les trois jours du séjour, adaptant des recettes indiennes traditionnelles et proposant une cuisine raffinée mais très originale. Il veut à la fois choquer et charmer les invités, parmi lesquels on trouve un médecin et sa femme exubérante, un danseur, une mannequin, la nièce d'Hilla, un professeur d'université, un grand écrivain et sa compagne ardente féministe, et Lalli et sa nièce.
Le weekend se déroule de façon mouvementée, sous les yeux de la narratrice et de sa tante Lalli, ancienne haut gradé de la police indienne.
Quand l'assassin frappe, Lalli entre en scène, secondée par sa nièce...

Je l'ai lu sur plusieurs blogs, mais je vais moi aussi utiliser cette analogie, parce qu'elle est vraiment parlante : ce roman est construit comme une partie de Cluedo !
Le plan de la maison est donné au début du roman, chacun se voit attribuer une chambre et la météo se gâte progressivement pour finalement bloquer tous les participants dans la maison. La tension monte ensuite jusqu'à ce que le premier mort soit découvert (oui, il y en a plusieurs), puis l'enquête démarre, décrite progressivement par les yeux de la narratrice.
Il s'agit donc d'un roman à la structure très classique, assez prévisible (on attend d'ailleurs le premier mort avec impatience).

Mais l'originalité de ce roman vient d'ailleurs.
La narratrice est la nièce de Lalli qui se révèle être une professionnelle du crime (je ne vous en dis pas plus). Elle la seconde, raconte l'enquête, tout en restant en position de novice, comme le lecteur.
Il est aussi dit que cette narratrice - dont on ne connaitra pas le nom - a écrit un roman intitulé Compartiment pour dames ! Il s'agirait donc d'Anita Nair ou, en tout cas, d'un clin d'oeil amusant de l'auteur.
C'est aussi un roman gastronomique.
La cuisine indienne est omniprésente, les menus sont détaillés et la liste des plats est impressionnante. Bien sûr, pour que le lecteur occidental se repère (et le lecteur d'une autre région de l'Inde), les notes de bas de page précisent le contenu des recettes et traduisent les saveurs pour nos palais occidentaux, mais cela reste très exotique.
Pendant la lecture, j'ai parfois trouvé que les descriptions des menus étaient un peu longues. Je crois finalement que ce roman est assez équilibré, car les personnages sont tous charnels et ont tous quelques préoccupations corporelles.
Si je devais également faire une critique, je dirais que l'histoire met un peu trop de temps à se compliquer et que le mort arrive après une centaine de page.
Il faut toutefois préciser qu'il s'agit du premier tome d'une série, ce qui justifie sans doute les longueurs initiales destinées à présenter les personnages et leurs cadres de vie.
Comme le style de l'auteur est très fluide, j'aurais tendance à attendre d'avoir lu la suite pour émettre un avis définitif.

Quoi qu'il en soit, si vous cherchez un roman policier à la mode anglaise, avec un huis clos un peu étouffant et une galerie de personnages bien trempés, ce roman devrait vous plaire.


Un roman de moins dans ma PAL !
Et un de plus pour le tour du monde en polar dont je vous parlerai bientôt. 




jeudi 4 août 2011

Compartiment pour dames d'Anita Nair


Une très belle découverte et un gros coup de cœur pour ce livre !
Je suis rarement super enthousiaste pour un livre et j’utilise avec parcimonie le coup de cœur sur ce blog. Je crois bien que je ne l’ai jamais fait encore.
Mais pour ce livre, je dois l’avouer, je me suis souvent couchée fort tard et j’ai profité du groupe électrogène des hôtels népalais.
Pour la petite histoire, j’ai commencé ce livre dans l’avion pour le Népal, ou plus précisément dans le premier avion, celui qui m’emmenait à Mumbai. J’ai donc eu un contact direct avec les hôtesses en saris, le curry dans le plateau repas et les consignes de sécurité en hindi. Une plongée immédiate dans la culture indienne !
C’est aussi un livre qui m’a permis de ne pas m’endormir pendant les quatre heures d’escale à Chennai où il était 2h du matin pour mon horloge interne.
Je l’ai poursuivi de Katmandou à Bodnath, en passant par toute la vallée et j’ai en tête des séances de lecture à la fenêtre en regardant l’orage qui se répercutait dans la montagne ou sur la terrasse à l’ombre du balcon à l’heure de la sieste, après la visite de nombreux temples tibétains.
La situation était donc favorable, mais en plus, le livre était très très bon !

Akhila est vieille fille. Elle vit avec sa sœur et les enfants de celle-ci dans un petit appartement de fonction, dans la baie du Bengale. Chaque jour, elle va travailler, et chaque jour, elle supporte sa vie. Jusqu’au jour où elle décide de partir.
Elle prend alors un billet de train et prépare sa valise, puis elle se rend à la gare où elle s’apprête à passer la nuit avec 5 autres femmes dans le compartiment pour dames du train pour Kanyakumari.
En montant dans le train, elle fait d’abord la connaissance de Janaki, une femme âgée qui voyage avec son mari, mais qui n’a pu avoir de billet ailleurs.
Elle rencontre ensuite Prabha Devi, une élégante indienne entre deux ages de la bonne société, puis la jolie Margaret qui est professeur.
La 5e occupante du compartiment s’efface pour monter sur sa couchette et ne repartira qu’à la fin du trajet, tandis que la 6e, une toute jeune fille, montera en cours de route.
Lorsque le train part, ces femmes si différentes essaient de s’installer tant bien que mal, et la conversation s’engage à la suite d’une question exprimée par Akhila.
Cette ambiance est propice aux confidences et elle se demande si la vie en couple est indispensable, et si une femme peut vivre seule.

Au fil des chapitres, chacune de ces femmes raconte tour à tour son histoire. Durant une nuit, elles vont se croiser, se livrer, dire les choses qu’elles n’ont jamais dites à personne.

Chaque chapitre porte le nom de celle qui raconte sa vie. L’une ne supporte plus son mari mais a trouvé un moyen de lui faire payer les souffrances endurées. L’autre a choisi de prendre sa vie en main après 20 ans de soumission à son mari et ses enfants. Une troisième explique comment elle s’est accommodée de sa vie d’épouse soumise.
Ces vies sont toutes singulières tout en parlant de toutes les femmes. Elles ne sont pas représentatives, ce ne sont pas des modèles, mais elles portent une part d’universalité qui fait réfléchir, qui interpelle le lecteur et surtout la lectrice.

Je me suis interrogée, j’ai été interpellée par ces histoires. Certes, la société indienne n’est pas la notre, et il est plus facile de vivre seule ici que là bas et pourtant, certaines choses ne changent pas.
Quand on a une trentaine d’année et qu’on vit avec un homme sans enfant, le mariage et la maternité reviennent souvent dans les conversations, notamment dans la famille. Et les femmes seules sont vues avec une certaine pitié, parfois, tout comme les hommes seuls d’ailleurs.
Il me semble que ce sont là des sujets bien présents dans les sociétés occidentales comme dans la société indienne traditionnelle.

Anita Nair détourne aussi avec ingéniosité un procédé assez classique de la littérature, pour parler d’un sujet universel.
La vie des femmes en Inde n’est pas toujours simple, mais où l’est-elle, finalement ?
L’idée d’utiliser le compartiment pour dames comme huis clos est à la fois originale et déjà problématique. À priori, l’idée de réserver un wagon pour les femmes est tentante. Pas de messieurs désagréables, pas de gestes ou de regards déplacés, un environnement sécurisant. Pourtant, cette idée me semble stigmatisante. Elle peut donner lieu à beaucoup d’autres compartiments, pour les intouchables, les blonds, les bruns, les petits, les grands…
Ces compartiments ont heureusement été supprimés aujourd’hui.

Comme j’ai aimé, j’ai tendance à penser que c’est un livre qui plaira à tout le monde.
Donc, si vous cherchez un bon livre, dépaysant et plaisant sans négliger la réflexion, n’hésitez pas.


Ce billet devait prendre place dans le défi L’Inde en fêtes au moment du Mewar Festival d’Udaipur et il a été lu dans  les temps. Le billet s’est cependant fait attendre… 




samedi 12 février 2011

Meurtre dans un jardin indien de Vikas Swarup


J’ai lu ce livre suite à un partenariat avec Audiolib. Je l’ai donc plutôt écouté, expérience originale qui ne m’a pas empêché d’apprécier le texte.
Je vous en parlerai plus tard, car cela mérite bien un article.
Aujourd’hui, à l’occasion de la première étape de l’Inde en fête, je vais m’en tenir au roman, qui le mérite bien.

Vicky Rai, un jeune indien richissime, a été tué pendant une réception qu’il donnait dans sa propriété de Delhi.
Mais qui était Vicky Rai et qui est son assassin ?
A partir de cette question simple, la vie des six suspects est dévoilée au lecteur, qui les suit pendant les six mois qui précèdent le meurtre.
Il y a d’abord Muhan Kumar, un bureaucrate d’une haute caste qu’a choisi l’esprit de Gandhi pour s’exprimer. Au cours d’un spectacle de spiritisme, cet esprit est entré dans son corps et prend le contrôle à chaque choc émotionnel. Le problème, c’est que Gandhi n’a pas du tout la même philosophie de vie.
Il y a ensuite Shabnam Saxena, star du Bollywood qui a recueilli une jeune femme qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Mais que va-t-elle en faire ?
Il y aussi Eketi, jeune aborigène arraché à son île par un fonctionnaire véreux pour partir à la recherche d’une pierre précieuse volée sur son île. Mais le déraciné va se plaire en Inde et se sauve pour rester.
Il y a également Mouna, un jeune voleur de téléphone portable qui a trouvé une valise pleine d’argent. Il choisi d’en profiter et alors qu’il passe la soirée dans une boite de nuit huppé, il rencontre une jeune femme riche dont il tombe amoureux.
Larry Page, quand à lui, est américain. Il a rencontré une jeune indienne sur Internet et vient pour se marier. Mais voilà, ce sont les photos de Shabnam Saxena qu’il a reçu et personne ne vient le chercher à l’aéroport.
Enfin, il y a le père de la victime, ministre de l’intérieur et mafieux sans scrupules.

Au début de ce livre, j’ai eu un peu peur de me perdre parmi les différentes histoires racontées. Mais finalement, ça c’est très bien passé. Elles se croisent assez peu, même si de nombreux points de contact apparaissent à la fin du roman, et les chapitres sont assez longs pour qu’on ait le temps de s’y installer de faire connaissance avec le personnage.
Chaque histoire est également racontée avec des variations stylistiques qui leur donnent une identité. L’histoire de Shabnam Saxena est présentée sous la forme du journal intime qu’elle tient quotidiennement, celle du père de Vicky Rai repose sur les coups de fil qu’il passe toute la journée, quand celle de Larry Page est racontée à la première personne.
Cela permet d’alterner les styles, et ce roman assez long semble être constitué de plusieurs romans.
Car la vie de chacun de ces personnages est un roman à elle seule. Il leur arrive des trucs incroyables et pourtant, tout s’enchaîne sans que le lecteur soit vraiment surpris. Tout est logique et semble possible dans cet enchainement d’évènement si improbable.

Le titre m’avait aussi amené à imaginer autre chose (mais c’est voulu, bien sûr).
Le jardin indien m’avait emporté vers un jardin anglais, vers un univers suranné, victorien et feutré, vers un assassinat en vase clos et dans un milieu bourgeois.
En réalité, ce roman décrit les dessous d’une société vérolée, pourrie par le système des castes, la mafia et la corruption. La perversion est à la fois celle de la société et celle de l’individu.
Tous les personnages ont commis des actes répréhensibles, de manière induite ou volontaire. Ils sont aussi emportés par les évènements et subissent leur enchainement.
Bien sûr, il ne s’agit pas d’un film de Bollywood. Il n’y a pas de Happy end, pas de salut, et pourtant certains s’en sortiront mieux que d’autres.
Finalement, je crois que c’est un roman assez optimiste.

Je dois encore dire quelques mots du format de l’audio livre.
Le comédien qui lit ce roman a une voix très agréable. Il la module quand il exprime la parole d’une femme, d’un vieil homme ou d’un enfant et on entend bien les passages de voix. J’ai beaucoup aimé entendre lire, même s’il faut un petit temps d’adaptation pour s’habituer, et pour moi qui n’aime pas conduire, ce livre a transformé mes temps de trajet.

Bref, un roman que je vous conseille si vous voulez passer un bon moment, que vous le lisiez ou que vous l’écoutiez.


Aujourd’hui, c’est Shivaratri dans le calendrier de L’Inde en fête organisée par Soukee et Hilde.
Et ce roman constituera ma première participation J (Ah ben non, en fait Shivaratri, c'est le 3 mars, tant pis, ce billet attendra jusque là....)



Je remercie également vivement Audiolib pour cette belle découverte. 




lundi 27 décembre 2010

La Colère des aubergines de Bulbul Sharma

Après le concours de George et Noël, ce blog reprend une vie normal (jusqu’à vendredi et les fêtes du Nouvel an).
Il me reste plusieurs livres lus dont je souhaite vous parler ici avant le 31, quelques challenges à terminer ou à compléter, comme je vais le faire avec ce billet.

Pour le challenge Bienvenue en Inde, j’avais prévu de lire La Colère des aubergines.
C’est chose faite, et j’ai même testé quelques recettes, car ce livre est plein de bonnes idées de plats indiens. D’ailleurs, il est sous-titré « récits gastronomiques », et chaque nouvelle est suivie d’une ou deux recettes de plats ou de desserts indiens.
Un vrai régal !

Buaji, maitresse de maison qui régit sa famille d’une main de fer, veille jalousement sur la réserve de nourriture où dorment les pickles de mangue.
Bala, cousine pauvre, va chez l’un ou l’autre de ses cousins pour soigner, prendre soin des malades, ou simplement là où l’on veut bien l’accueillir. Mais Bala a une qualité, elle prépare de délicieux  pakora. Quand un cousin d’Amérique s’entiche d’elle et désire l’épouser, c’est le drame. Va-t-elle le suivre ?
Vinod est tiraillé entre sa femme, très mauvaise cuisinière, et sa mère, mauvaise cuisinière. Chaque soir, elles se battent pour le nourrir.
Priti a trente ans, et a enfin trouvé un mari. Mais un mariage à l’indienne ne s’improvise pas. Chaque famille va rivaliser d’audace et d’ardeur pour nourrir les invités à force de banquets et de gâteaux.


Voici quelques unes des nouvelles qui composent ce recueil savoureux et inattendu.
Je savais qu’il était question de nourriture, dans ce livre, le titre le dit assez. Pourtant, je n’avais pas pensé qu’elle put être aussi centrale.
Les rites culinaires et les plats traditionnels sont réellement au cœur de ces petites histoires parfois très courtes.
Qu’il s’agisse de repas de mariage, de repas quotidiens ou de commémoration funéraire, chaque nouvelle raconte le rapport à la nourriture des personnages qui s’y agitent. L’une veut maigrir, quand l’autre veut nourrir sa famille à outrance, une autre est chargée d’organiser un banquet funéraire, quand un autre encore, à l’article de la mort, refuse de nourrir ses fils envahissants.
Les recettes de cuisine viennent ponctuer les textes, faisant songer à des épices inconnus comme le fenugrec ou des mets introuvables comme les graines de lotus.
Il n’est donc pas question de connaître ces personnages qui ne font que passer. Le lecteur s’imprègne, au contraire, de l’Inde et de ses coutumes culinaires et découvre au fil des nouvelles la cuisine comme on la conçoit dans ce grand pays.

Ce format m’a d’ailleurs un peu gêné au début de ma lecture. Comme les nouvelles sont très courtes, je cherchais un lien entre chaque texte, un personnage récurrent ou des personnages issus de la même famille. Il m’a fallu quelques pages pour voir que chaque texte est indépendant.
Une fois cet obstacle passé, ma lecture a été plus facile et j’ai vraiment apprécié ce petit moment passé en Inde.
D’ailleurs, j’ai même testé deux recettes, celle du biryani que j’ai modifié à ma sauce, et celle du carrot cake.
Si vous voulez cette recette simplissime et vraiment excellente, le détail est sur mon blog de bentos, en cliquant ici
Mais voici deux photos qui  vous ferons peut-être envie et vont me permettre de participer un peu en retard au challenge à lire et à manger de Chiffonnette.






Cette lecture me permet aussi de valider une lecture de ma PAL pour décembre, ma première participation au challenge Bienvenue en Inde et un nouveau pays pour le tour du monde

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