vendredi 31 décembre 2010

La princesse de Montpensier de Madame de Lafayette

Histoire de bien commencer l’année demain, je finis aujourd’hui mes billets de lecture restés en attente.
Je pourrais ainsi débuter cette nouvelle année pleine d’entrain et avec une nouvelle to-do-list.
Je ne me fais pas d’illusion, il y aura quelques reports de tâches de la liste de décembre à celle de janvier, mais j’espère évacuer ces travaux pénibles la semaine prochaine (après il faudra corriger les copies des partiels de janvier :S).
Et pour les lectures, je pourrais commencer du bon pied.

Pour cette dernière lecture, je vais vous parler de trois petites nouvelles de Madame de Lafayette, présentées dans un même volume : Histoire de la princesse de Montpensier, Histoire de la comtesse de Tende, Histoire d’Alphonse et de Bélasire.
J’ai lu La Princesse de Clèves il y a plusieurs années, et je vais sans doute faire hurler certains d’entre vous, mais je l’avais trouvé un peu cruche. Je ne dis pas que je n’avais pas aimé, et comme c’était au programme de licence de lettres modernes, j’avais même pu apprécier la modernité de ce roman qui est souvent considéré comme le premier roman au sens moderne de l’histoire littéraire.
Mais l’histoire en elle-même m’avait semblé, même pour l’époque, un peu trop idéalisée.

Si je vous raconte tout cela, c’est que j’ai retrouvé un peu de cet esprit dans la princesse de Montpensier.
Madame de Lafayette semble vouloir faire œuvre d’édification, mais je ne vois pas dans quel sens. Faut-il céder à la tentation (la deuxième nouvelle montre que non) ou faut-il résister, bien que cette résistance n’offre aucun avenir à celle qui résiste.
Dans les deux cas, la jeune femme au centre de l’histoire ne survit pas à l’histoire d’amour dans laquelle elle est embarquée, tandis que l’homme continue sa vie de plaisirs et de galanteries.
La morale serait-elle que seul le couvent sauve les femmes ?

Mais de quoi ça parle, me direz-vous.
Melle de Mézières est promise au frère du duc de Guise. Fréquentant beaucoup la maison des Guise depuis ses douze ans, elle se lie avec le futur duc de Guise. Mais sa famille décide finalement de la marier au prince de Montpensier, espérant acquérir ainsi plus de pouvoir. Le prince a dans son entourage proche un homme de confiance, le comte de Chabannes, qui tombe amoureux de la princesse dès les premières entrevues qu’elle lui accorde. Quelques temps après son mariage, elle revoit le duc de Guise qui décide de la séduire à nouveau, le comte de Chabannes servant d’intermédiaire.

L’histoire de la Comtesse de Tende est similaire, mais elle cède à son amant et tombe enceinte.
Quand à la troisième nouvelle, il s’agit d’une histoire assez différente, puisque le personnage principal est un homme. Alphonse aime Bélasire, mais lui comme elle se sont promis de ne jamais aimer car cela est trop douloureux. A force de preuves d’amour, Alphonse parvient à convaincre Bélasire de son amour et le mariage est décidé. C’est alors qu’il développe une jalousie ravageuse…

J’ai préféré la deuxième nouvelle, je l’avoue. La comtesse de Tende a un comportement et une fin qui me semblent plus lisibles et plus compréhensibles.
La princesse de Montpensier et Alphonse sont tous deux des personnages excessifs qui vont au bout de leur idée, ce qui cause leur perte. La première, à la différence du second, semble toutefois être prisonnière de la société dans laquelle elle vit. Ce sont les autres qui décident pour elle et les seules décisions qu’elle prend la conduisent à sa perte.
Faudrait-il alors se laisser guider par les usages, sa famille, son rang ?

Je crois que cette lecture me pose plus de questions qu’elle n’en résout.
Le format vraiment très court impose un rythme rapide, sans que le lecteur puisse vraiment connaître les personnages, mais l’action générale semble plus importante que les différents caractères qui s’y présentent.
Les traits essentiels de leur personnalité sont indiqués au lecteur qui a toutes les cartes en main pour suivre le récit.

Si vous n’avez jamais lu Madame de Lafayette, je vous conseille de commencer par la princesse de Clèves, mais c’est une petite lecture courte intéressante.

La princesse de Montpensier me permet de valider :



mercredi 29 décembre 2010

90 livres cultes à l'usage des personnes pressées


En vadrouille dans une librairie inconnue, il y a quelques semaines, j’ai cédé à la tentation de ce petit livre jaune à la couverture affriolante.


Petite BD sympatoche, elle réunit 90 planches traitant chacune d’un grand livre romanesque de la littérature mondiale.
En trois cases, l’auteur règle son compte à des chefs-d’œuvre comme Crime et châtiment, Gatsby le magnifique ou Notre-Dame de Paris, mais il parle aussi du Da Vinci Code !

Difficile de vous faire un résumé plus long, vous avez saisi l’esprit, c’est le principal.

Voici quand même une planche pour vous montrer à quoi ça ressemble.
Vous pouvez cliquer dessus pour la voir en plus grand :-)
Je ne dis pas que vous êtes aveugle, hein, je suis juste consciente que c'est écrit tout petit. 

Et pour ce que j’en ai pensé, ce sera également bien rapide.
J’ai trouvé que ce livre petit format permettait de passer un bon moment, de rigoler cinq minutes, mais je suis restée perplexe face aux choix faits par l’auteur.
Cela doit être dû à sa nationalité (il est suédois), mais l’éclectisme dont il fait preuve m’a un peu déstabilisée.
 Quoi ? La littérature française aurait-elle donnée aussi peu de textes cultes ?
D’accord, je fais de l’ethnocentrisme primaire, mais quand même…

Bon, sinon, sans rire, j’ai passé un petit moment sympa, sans plus.
Le dessin est original, l’idée aussi mais ne devrait pas être décliné en de trop nombreuses versions sous peine de lasser le lecteur. 





Cette petite BD sera ma deuxième participation au challenge BD de M. Zombi et au challenge PAL sèches de chez Mo'.
Je participe aussi à la BD du mercredi de Mango.


mardi 28 décembre 2010

Chaise vide à Angkor Vat (2008)

Suite à une fausse manip, 
cette photo n'est pas parue sur le bon blog. 
Maintenant qu'elle est là, je n'ai plus envie de la supprimer, 
alors voilà, c'est cadeaux pour vous :)

Mais si elle n'est pas parue sur le bon blog, 
c'est que j'en ai ouvert un autre aujourd'hui
un pour monsieur qui me voyait bloguer depuis 6 mois 
et qui a finit par se laisser tenter. 
Je lui ai donc préparer un petit blog
pour partager ses photos, ses diaporamas et parfois les miennes et mes dessins. 
Si ça vous tente, c'est par ici
Il n'y a pas encore beaucoup de billets, mais cela devrait s'étoffer, 
et pour pouvoir suivre plus facilement, il y a même un compte Hellocoton par ici




La Ballade de Lila K de Blandine le Callet



Cette rentrée littéraire est décidément pleine de surprises.
C’est la première fois que je lis autant d’ouvrages sortis pendant cette grand messe de l’édition, mais je ne le regrette vraiment pas.
Le roman dont je vais vous parler aujourd’hui est d’un genre assez particulier, puisqu’il fait appel à la science fiction ou à l’anticipation pour évoquer ce qui pourrait bien être notre futur, ou ce à quoi pourraient aboutir certaines de nos peurs contemporaines.
Ce n’est là qu’un cadre pour développer l’histoire de Lila K mais il occupe une vraie place.

Quand ces hommes armés sont entrés dans l’appartement, la vie de Lila s’est effondrée.
Arrachée à sa mère alors qu’elle n’a que 4 ans, elle va devoir apprendre à vivre au Centre, seule au milieu d’autres enfants parfois très hostiles. Elle refuse de s’alimenter, ne supporte pas qu’on la touche et la lumière lui blesse les yeux.
Pour retrouver un peu de calme, elle parvient jour après jour à se constituer un petit cocon sous son lit, elle réapprend à marcher et grâce à une paire de lunettes de soleil qu’elle ne quittera plus, elle arrive à se déplacer dans le centre. Le groupe reste tout de même un milieu hostile, comme la foule ou l’inconnu.
Il lui faut pourtant progresser si elle veut sortir un jour et retrouver sa mère, ce qu’elle va faire grâce à quelques belles rencontres.

Cette histoire m’a tellement plu que je vous en raconterai bien plus, mais il faut garder quelques surprises.
Parlons alors de mon avis.

Ce livre mêle différents fils que j’ai trouvés bien équilibrés.
La narration a pour décor un futur potentiel qui n’est pas un simple cadre. Il interroge nos usages, la multiplication de la vidéosurveillance, l’obsession des quartiers sécurisés, les clivages qui s’accentuent entre certaines zones urbaines.
Le futur nous interpelle directement car une partie de ses habitants choisit de quitter ces lieux sécurisés et contrôlés malgré la protection qu’ils apportent.
Le personnage de Lila passe elle aussi d’un sentiment à l’autre. Les caméras la sécurisent d’abord. S’il lui arrive quelque chose, quelqu’un pourra alerter les secours et le centre ville sécurisé s’oppose à la zone où tous les dangers semblent réunis. Mais cette surveillance contrôle aussi sa vie et ne lui laisse finalement plus aucune liberté. Faut-il alors choisir entre liberté et sécurité ?
Par le biais de ces questionnements qui surviennent petit à petit, la quête de Lila s’intègre parfaitement à cette ville fantasmée, tout en renvoyant le lecteur à son propre cadre de vie. La zone dangereuse et le centre propre et calme n’existent-ils pas déjà ?

Le fil principal reste toutefois l’histoire de Lila. Cette toute petite fille va croiser plusieurs personnages qui vont l’aider à avancer.
Les différents chapitres portent d’ailleurs le nom de ces personnages. D’abord petite chose muette et fragile, Lila évolue, grandit et apprend à faire ce que l’on attend d’elle car elle a un objectif qui la guide et la soutient : retrouver sa mère. Mais il lui faut sortir du centre pour cela…

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé l’apprentissage et l’évolution de cette jeune femme, sa façon d’apprivoiser le monde et son rapport aux autres. On pourrait la qualifier d’autiste, je pense, mais grâce à l’acharnement de quelques uns, elle parvient à sortir de son cocon et à trouver sa place dans la société.
Cette ville sécurisée, ce monde fantasmé où les livres sont physiquement dangereux (ils contiennent des microbes) m’ont aussi fait penser au film Bienvenue à Gattaca qui a aussi pour cadre un futur où les naissances sont contrôlées, où chacun est soumis à des vérifications génétiques qui lui prédise son avenir.
A méditer…




Je remercie Clara à qui j’envoie plein de bises de remerciement pour ce livre voyageur qui m’a vraiment ravi J

Et un nouveau livre pour le challenge 1%



lundi 27 décembre 2010

La Colère des aubergines de Bulbul Sharma

Après le concours de George et Noël, ce blog reprend une vie normal (jusqu’à vendredi et les fêtes du Nouvel an).
Il me reste plusieurs livres lus dont je souhaite vous parler ici avant le 31, quelques challenges à terminer ou à compléter, comme je vais le faire avec ce billet.

Pour le challenge Bienvenue en Inde, j’avais prévu de lire La Colère des aubergines.
C’est chose faite, et j’ai même testé quelques recettes, car ce livre est plein de bonnes idées de plats indiens. D’ailleurs, il est sous-titré « récits gastronomiques », et chaque nouvelle est suivie d’une ou deux recettes de plats ou de desserts indiens.
Un vrai régal !

Buaji, maitresse de maison qui régit sa famille d’une main de fer, veille jalousement sur la réserve de nourriture où dorment les pickles de mangue.
Bala, cousine pauvre, va chez l’un ou l’autre de ses cousins pour soigner, prendre soin des malades, ou simplement là où l’on veut bien l’accueillir. Mais Bala a une qualité, elle prépare de délicieux  pakora. Quand un cousin d’Amérique s’entiche d’elle et désire l’épouser, c’est le drame. Va-t-elle le suivre ?
Vinod est tiraillé entre sa femme, très mauvaise cuisinière, et sa mère, mauvaise cuisinière. Chaque soir, elles se battent pour le nourrir.
Priti a trente ans, et a enfin trouvé un mari. Mais un mariage à l’indienne ne s’improvise pas. Chaque famille va rivaliser d’audace et d’ardeur pour nourrir les invités à force de banquets et de gâteaux.


Voici quelques unes des nouvelles qui composent ce recueil savoureux et inattendu.
Je savais qu’il était question de nourriture, dans ce livre, le titre le dit assez. Pourtant, je n’avais pas pensé qu’elle put être aussi centrale.
Les rites culinaires et les plats traditionnels sont réellement au cœur de ces petites histoires parfois très courtes.
Qu’il s’agisse de repas de mariage, de repas quotidiens ou de commémoration funéraire, chaque nouvelle raconte le rapport à la nourriture des personnages qui s’y agitent. L’une veut maigrir, quand l’autre veut nourrir sa famille à outrance, une autre est chargée d’organiser un banquet funéraire, quand un autre encore, à l’article de la mort, refuse de nourrir ses fils envahissants.
Les recettes de cuisine viennent ponctuer les textes, faisant songer à des épices inconnus comme le fenugrec ou des mets introuvables comme les graines de lotus.
Il n’est donc pas question de connaître ces personnages qui ne font que passer. Le lecteur s’imprègne, au contraire, de l’Inde et de ses coutumes culinaires et découvre au fil des nouvelles la cuisine comme on la conçoit dans ce grand pays.

Ce format m’a d’ailleurs un peu gêné au début de ma lecture. Comme les nouvelles sont très courtes, je cherchais un lien entre chaque texte, un personnage récurrent ou des personnages issus de la même famille. Il m’a fallu quelques pages pour voir que chaque texte est indépendant.
Une fois cet obstacle passé, ma lecture a été plus facile et j’ai vraiment apprécié ce petit moment passé en Inde.
D’ailleurs, j’ai même testé deux recettes, celle du biryani que j’ai modifié à ma sauce, et celle du carrot cake.
Si vous voulez cette recette simplissime et vraiment excellente, le détail est sur mon blog de bentos, en cliquant ici
Mais voici deux photos qui  vous ferons peut-être envie et vont me permettre de participer un peu en retard au challenge à lire et à manger de Chiffonnette.






Cette lecture me permet aussi de valider une lecture de ma PAL pour décembre, ma première participation au challenge Bienvenue en Inde et un nouveau pays pour le tour du monde

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