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mercredi 21 mai 2025

Nuit couleur larmes de Borja Gonzales

Quelle curieuse bande dessinée !  
Il y a parfois des objets littéraires un peu non identifiés. 
Cette bande dessinée en fait partie ! 
C'est une bande dessinée, aucun doute là-dessus, mais les choix graphiques sont vraiment originaux et je ne les ai jamais vu ailleurs ! 
 

 

 

Teresa tient une librairie d'occasion dans une petite ville où ont eu lieu de nombreuses disparitions. 
Une nuit, elle part dans la forêt et convoque une démone qui ne peut pas repartir tant que Teresa n'a pas fait un vœu. 
La démone s'installe donc à demeure chez Teresa en attendant que le vœu apparaisse...
 
En ouvrant ce livre, il faut se préparer à être transporté dans un univers vraiment autonome. 
L'auteur a fait des choix graphiques singuliers, et le récit qui est proposé est assez onirique. 
Le lecteur est plongé dans ce village déserté, au milieu d'un décor de verdure luxuriante qui envahit parfois l'espace des humains. 
Le choix des couleurs fait ressortir certains éléments, et donne une ambiance toute en clair obscur. 
Les touches de rose, de bleu, de vert mettent des objets en valeur et viennent animer les noirs et les bleus nuits.  
On ne sait d'ailleurs pas toujours si le jour a laissé la place à la nuit, et on sent une menace sourde qui plane sur les jeunes femmes.
Et puis il y a ce mystère : d'autres jeunes femmes ont disparu et reviennent pour attirer les vivantes. 
La présence décalée de la démone permet toutefois d'alterner les tonalités en apportant un peu de légèreté. 
 
Il faut néanmoins avouer que l'un des traits principaux de cette BD est très déstabilisant car il n'y a aucun trait du visage. 
Les personnages sont donc blancs, sans expression, sans yeux.
J'ai mis quelques pages à m'y habituer, et puis je n'y ai plus pensé, les émotions s'expriment autrement, et on les devine sans peine. 
Par contre, ce choix signifie nécessairement quelque chose et cela a peut-être à voir avec la fin qui est assez ouverte, laissant libre le lecteur qui peut interpréter les dernières pages comme il le souhaite, même si de nombreux indices sont disséminés.
 
En bref, c'est donc une belle bande dessinée, surprenante et un peu déstabilisante, mais qui vaut le coup d'oeil. 
 



 

 

vendredi 25 avril 2025

Elsbeth et l a malédiction du beau silence

Des enfants qui grandissent, c'est pratique, on peut lire tous ensemble le même livre, l'un après l'autre ou en même temps ! 
Et j'avoue, quand j'ai demandé cette BD lors de la masse critique Babelio de mars, j'ai tout de suite pensé que cela plairait à ma grande, et peut-être aussi à mon petit. 
Nous l'avons donc lu tous les 3... 
 

 
Elsbeth, sorcière en dernière année, doit choisir le thème de son mémoire de fin d'étude, et ce n'est pas facile. 
Elle a une idée, bien sûr, mais d'autres avant elle ont essayé de résoudre le mystère auquel elle s'intéresse et personne n'y est parvenu ! 
Il faut dire que ce n'est pas le plus simple, car là où vit Elsbeth, les hommes ne peuvent pas parler. 
Une malédiction leur a été jeté et ils sont depuis silencieux et incapables de pratiquer la magie...
 
Dans cette BD, évidemment, ce qui plait d'abord, ce sont les dessins et les couleurs ! 
Les personnages sont variés, avec des couleurs de peau parfois surprenantes, mais nous sommes chez les sorcières ! 
La palette choisie est douce, très actuelle et vient apporter encore plus de douceur à ce trait numérique, il est vrai, mais qui conserve une certaine tendresse. 
C'est vraiment très agréable à regarder, ce qui est tout de même intéressant pour une bd. 
 
L'histoire, ensuite, est intéressante, et on a évidemment envie de savoir ce qu'il va se passer ensuite. 
Ce premier tome est néanmoins un peu lent d'après ma grande. 
J'ai trouvé pour ma part qu'on apprenait plein de choses, ce qui est logique puisqu'il faut nous présenter tout le monde et poser l'univers dans lequel on nous plonge, mais il aurait pu se passer plus de chose, c'est sûr. 
En revanche, ce qui est vraiment sympa, ce sont les thèmes abordés. 
On y parle féminisme et écologie, et ça, c'est quand même peu souvent associé. 
Cela permet de discuter un peu avec les enfants et de leur donner à voir deux situations opposées, celle des femmes qui dirigent, et celles des hommes qui sont empêchés de parler. 
Les réactions chez mon fils et ma fille n'ont pas été tout à fait les mêmes, et cela nous a permis d'en parler. 
La BD semble néanmoins s'adresser plutôt aux jeunes filles avec ces personnages féminins en couverture, et ces couleurs, mais il faut aussi la mettre entre les mains des jeunes garçons ! 
 
Un premier tome sympa donc, très beau à regarder, et on attend la suite très vite pour confirmer ! 


 

mercredi 9 avril 2025

SImone Veil et ses soeurs, les Inséparables [BD]

C’est le retour de la BD en ce mercredi, cela faisait longtemps.
Mais une BD dont il n’est pas si simple de parler !!  Je lai lu il y a quelques semaines et j’ai laissé reposer cette lecture pour voir ce qu’il en sortait. 
 

Les auteurs ont choisi de parler des sœurs Veil, Simone bien sûr, mais également Denise, sa sœur aînée, dont on ne sait plus vraiment aujourd’hui qu’elle a été une grande résistante.
L’histoire est adaptée des Inséparables de D. Missika.

Un dimanche après-midi sous la neige, comme à leur habitude, les deux sœurs passent l’après-midi ensemble et se souviennent de leurs jeunesses, de la guerre et de ce qui lui a fait suite.
On remonte ainsi le fil de leurs vies, de la famille Jacob, qui s’installe à Nice et voit monter la menace, au retour après guerre et à la différence de traitement entre les deux sœurs.
Et c’est ce qui m’a le plus marqué dans cette histoire.
Denise évoque les conférences et les soirées auxquelles elle était invitée en tant que résistante, quand Simone lui oppose sa honte face à l’attitude de la société qui reprochait aux déportés de ne pas s’être défendu.
Le retour ne pouvait qu’être brutal, mais on a peu conscience aujourd’hui de ce rejet dont ils ont été l’objet.

Pour s’accorder avec ce récit, le dessin est réaliste et s’inscrit dans un décor chaleureux.
La chaumière normande de Simone Veil accueille les deux sœurs au chaud, alors que la neige recouvre le jardin.
J’ai beaucoup apprécié les petits clins d’œil à des tableaux célèbres, et l’histoire du chat et des enfants qui viennent apporter un peu de légèreté à cette tragédie.

Si vous avez envie d’en savoir plus sur le destin des sœurs Veil, cette bande dessinée sera parfaite. 







mercredi 5 février 2025

Escobar : Une éducation criminelle, de A. Madrigal, J.S. Marroquin, P. M. Farina

Voilà une bande dessinée assez originale.
Le titre est un peu trompeur, car elle s’intitule Escobar : une éducation criminelle.
Je pensais donc que j’allais lire un texte sur le trafiquant de drogue, mais il n’en est rien puisqu’il est question de… son fils.
Évidemment, lui aussi se nomme « Escobar » et le récit s’appuie sur ses mémoires, et sur un épisode de son enfance. 
 
 

 
On en parle peu, en effet, mais Escobar avait des enfants, dont Juan Pablo, un fils qui a été élevé et surveillé par des « nounous » un peu particulière, puisqu’il s’agissait d’hommes de main et d’une femme assassin.
Le livre décrit donc chacune de ces nounous, l’une après l’autre, à la suite d’une scène tragique à laquelle a assisté Juan Pablo.
C’est une succession de portraits qui reviennent sur le caractère de chacun et sur ce qui les a amenés jusque là. 
On remonte à l'origine de leur vie criminelle, ou on découvre un épisode de leur vie de truands. 
L’histoire cadre permet de lier ces épisodes, et de garder un fil conducteur jusqu’à la dernière page, même si c'est assez ténu.

La lecture est agréable, c’est plutôt intéressant, mais il faut quand même être très intéressé par Escobar.
On en apprend un peu plus sur le personnage, et si vous avez aimé la série Narco, vous pourrez apprécier.
Le récit est malin et permet d’aborder plusieurs épisodes de la vie de Juan Pablo qui a échappé plusieurs fois à des attentats.
Le dessin d’Alberto Madrigal est vif, expressif et les couleurs permettent de lisser un peu le trash de certaines scènes. 
C'est un dessin qui tend vers le manga, ce qui change un peu. 

C’est donc une bande dessinée maligne, bien construite, qui se lit avec plaisir, même si vous n'apprendrez rien de plus sur Escobar.

 





 


mercredi 8 janvier 2025

Armelle et Mirko de Montel, Clément et Arnal

Vous cherchez un cadeau pour un enfant qui lit déjà un peu, le vôtre peut-être à qui, comme moi, vous offrez toujours des livres ? 

Ou peut-être avez-vous besoin de mignonnerie, de jolies pages, de bonté et d’une belle histoire ? 

Si c’est le cas, restez là, j’ai ce qu’il vous faut ! 






Armelle est une petite tortue qui a un gros problème dans la vie. 

Elle a peur du noir ! 

Mais elle a vraiment, vraiment très peur ! 

Cela la paralyse, elle ne peut pas dormir la nuit, de peur que le feu s’éteigne, mais surtout, elle ne peut pas rentrer dans sa carapace car il y fait noir ! 

Comment faire pour retrouver un peu de sérénité ? 


Pas facile la vie pour cette pauvre Armelle. 

Elle tente de se débrouiller pour vivre avec son handicap mais on sent sa détresse et on ne peut que compatir pour elle. 

Elle se retrouve toute seule et doit affronter chaque soir la tombée de la nuit. 

Elle erre donc dans la forêt, épuisée et à la merci de tous les dangers. 

Heureusement, c’est une histoire qui se termine bien et qui vient apporter une jolie morale pour les jeunes lecteurs.

Il est question d'amitié, de soutien, de penser aux autres, on valide sans hésiter ! 


Les dessins sont tout en douceur, ce qui rend cette bande dessinée vraiment belle. 

Julien Arnal a choisi un dessin rond, et des couleurs aquarellées dans des teintes douces. 

Il sert très bien l’histoire en proposant des petits détails mignons qui donnent une épaisseur au personnage d’Armelle. 

Anne Montel et Loïc Clément se sont occupés du scénario et c’est très réussi. 


Le deux tomes suivants sont déjà sortis si cela vous tente. 

Il y a peu de texte dans celui-ci, ce qui le rend accessible dès 6 ou 7 ans en autonomie mais faites-vous plaisir, lisez-le avec vos enfants (ou sans si vous n’en avez pas 😁).  

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 


 

mercredi 11 décembre 2024

Comme un oiseau dans un bocal : Portraits de surdoués, de Lou lubie

Ces derniers temps, j’ai lu plusieurs BD vraiment chouettes dont celle-ci, écrite et dessinée par Lou Lubie.
 J’ai découvert cette autrice il y a quelques temps et j’adore tout ce qu’elle fait.
Elle ne se cantonne pas à un genre précis mais se promène un peu partout et cela tombe souvent juste. 

 
 

 
Birdo rencontre Raya dans une soirée où il s’ennuie copieusement.
C’est le coup de foudre !
Mais Raya n’est pas libre, et finalement, ce n’est peut-être pas le plus important.
Car Birdo et Raya se retrouvent l’un dans l’autre, il sentent qu’ils ont un énorme point commun.
Ils ont très probablement un cerveau qui fonctionne un peu différemment… 
 
Je ne suis pas fan en général des livres un peu trop didactiques.
Le souci de transmettre une ou plusieurs informations fait parfois oublier le coté esthétique mais je me suis dit qu’avec Lou Lubie, il y avait de grandes chances pour que ce ne soit pas le cas.
Et j’ai eu raison.

Cette BD est vraiment chouette si le sujet vous intéresse (si cela ne vous intéresse pas, vous pourriez être surpris d’aimer tout de même, parce que c’est très bien fait !).
La situation de départ est assez simple, mais la rencontre décrite ici est plus complexe qu’il n’y parait et va permettre de montrer pas mal de facettes de ce que signifie « haut potentiel ».
On a un peu tous notre propre idée à ce sujet, qu’on y soit confronté ou non, mais finalement, on ne sait pas toujours ce que cela signifie réellement.

Lou Lubie entreprend donc de nous donner un ensemble de connaissances précises, appuyées sur des sources qu’elle cite dans des notes de bas de page et qu’elle met en scène dans des illustrations souvent libérées de tout cadre.
C’est didactique, c’est le propre de ce genre, mais cela reste léger et facile à lire. 

Et puis l’histoire de Birdo et Raya est aussi intéressante, même si elle constitue un arrière plan.
Les deux personnages se tournent autour, tout en étant surtout en train de tenter de comprendre qui ils sont.
Il y a ici davantage une quête d’identité, d’informations, ce qui permet de les donner aussi au lecteur.  
On visualise beaucoup avec des pages ludiques, des schémas qui n’en sont pas vraiment mais visent à mieux comprendre et, peut-être, enregistrer les informations.
Les choix graphiques sont d’ailleurs assez originaux, avec cette omniprésence du bleu et du jaune. 
Les personnages ont des têtes d’animaux, peut-être pour la référence à la dénomination de J. Siaud-Facchin qui désigne les HPI comme des « zèbres ».

C’est donc une BD vraiment intéressante, originale et instructive.
Et si vous croisez un autre livre de Lou Lubie, n’hésitez pas ! 
 
 
 
 
 
 


mercredi 25 septembre 2024

De cape et de mots de Flore Vesco et Kerascoët

Flore Vesco est toujours aussi incisive dans cet opus en BD qui reprend l'histoire de l'un de ses romans.
 
 
 
 
Serine fuit les envies de mariage de sa mère en se faisant demoiselle d'honneur de la reine. 
Hélas, ce n'est pas de tout repos et il lui faudra être bien maline pour s'en sortir à la cour...
 
Hier soir, j'ai lu cette BD d'une traite ! 
Ma fille l'avait emprunté à la bibliothèque, et avant de la rendre, j'ai eu envie de découvrir la version imagée de ce roman que j'avais beaucoup aimé. 
Évidemment, le roman est plus riche, avec un travail sur la langue si caractéristique de l'autrice qui joue avec les sons, les inventions et nous ravit avec un texte plus complexe qu'il n'y parait. 
Mais justement, le texte est peut-être trop riche pour les jeunes lecteurs qui lui préfèreront la BD pour lire cette histoire édifiante et si bien trouvée. 

Flore Vesco joue avec les codes des contes, elle les transpose, les transforme pour nous offrir une histoire où l'on reconnait le fond culturel commun européen, mais avec des variations, des trouvailles qui vont le renouveler et lui donner un nouveau souffle. 
Serine est une femme forte, qui porte son monde et qui a un caractère bien trempé. 
Elle est aussi un peu insouciante et pas toujours consciente du danger. 
Dans la BD, il survient un peu vite, là où il se faisait sournois dans le roman. 
Ma fille a néanmoins bien perçu ce qui fait le sel du récit et a vite compris qu'il ne faisait pas bon vivre à la cour du roi où le personnage s'est installé. 

Le dessin est frais, rapide, aussi vif que l'est Serine. 
Les couleurs viennent appuyer les personnages, le rose pour la reine par exemple, et pour ses demoiselles d'honneur que l'on identifie du premier coup d’œil. 
Après tout, elles se conduisent sans finesse, elles n'ont donc droit qu'à une couleur !

J'ai donc retrouvé ce récit avec joie et je guette la sortie d'un autre des romans de Flore Vesco qui ne devrait pas tarder...









jeudi 15 août 2024

Les mondes perdus, tome 1 : Le crâne de Lubaantum de Lemaux et Aucha

Je partage de plus en plus de lectures avec ma demoiselle, surtout des bandes dessinées. 
Certaines sont vraiment chouettes, comme celle-ci qui s'adresse à des jeunes lecteurs mais est aussi sympa pour les plus grands. 
 
 
 
 
 
A Londres, au début du XXe siècle, Amy refuse de voir à nouveau son père adoptif partir pour une expédition sans elle. 
A 13 ans, elle considère que sa place est à ses côtés, et s'invite dans ses bagages pour partir chez les Incas. 
Mais le voyage ne sera pas de tout repos... 
 
Dès la couverture, le ton est donné ! 
Cette BD met en scène une jeune fille intrépide dans un pays de jungle luxuriante avec un dessin très inspiré des mangas. 
Le croisement de la BD franco-belge et du manga est d'ailleurs très réussi. 
Les dessins sont ronds, modernes, c'est frais et sympathique. 
Les couleurs sont aussi chatoyantes, luxuriantes dans la jungle, plus grises en ville. 
Le Londres victorien nous rappelle Sherlock Holmes, même si la liberté d'Amy est sans doute assez anachronique. 

Le personnage d'Amy est très attachant. 
Elle est vive, têtue, elle affiche ses idées féministes et revendique une vie où elle pourrait faire ses choix, vivre comme elle l'entend, et surtout, pouvoir suivre son père adoptif. 
Elle refuse de rester enfermée à une époque où c'était pourtant le lot de la plupart des jeunes filles.

Ce premier tome est donc très réussi, et donne envie de lire les suivants. 
Ma grande lectrice m'a d'ailleurs déjà demandé si la suite était publiée ! 


 



 
 
 



 

vendredi 28 juin 2024

Simone de Beauvoir, je veux tout de la vie, de Julia Kurbik et Julia Bernhard

Simone de Beauvoir, tout le monde la connait, ou plutôt, tout le monde connait ses écrits. 
Sa vie reste toutefois plus mystérieuse. 
On en connait les grandes lignes mais voici une bande dessinée qui se propose de nous en dévoiler davantage. 
 
 
 
 
 
Derdre se presse dans les rues de Paris.
Elle ne veut pas être en retard pour son rendez-vous avec Simone de Beauvoir.
Lorsqu’elle arrive, elle est accueillie par son hôtesse en pyjama qui l’a reçoit dans son salon pour lui parler de sa vie…


J’avoue avoir toujours été intriguée par la personnalité de Simone de Beauvoir.
On connaît ses écrits (que je me promets d’ailleurs de lire depuis longtemps sans en avoir pris le temps), son compagnon, mais on en sait finalement assez peu sur sa vie personnelle.
Dans cette bande dessinée, les autrices proposent de revenir sur des épisodes marquants de sa vie pour, sans doute, donner des clés de compréhension de ses écrits, ou, au moins, une meilleure connaissance de qui elle était.
De ce point de vue, c’est assez réussi.
Après un passage sur son enfance et son adolescence dans une famille aristocrate mais déclassée, on apprend qu’elle faisait partie d’une petite bande d’amis à laquelle appartenaient des philosophes dont le nom est encore beaucoup cité aujourd’hui comme Merleau-Ponty. 
Nul doute que cela lui a donné un cadre favorable à l'élaboration d'une pensée qui lui reste néanmoins complètement personnelle.
Plusieurs pages sont d'ailleurs dédiées à son évolution intellectuelle, la formation de sa pensée et de son envie de devenir un individu et pas une femme soumise à un mari.
On découvre aussi la vie de sa sœur, sa rencontre avec Sartre puis la période de la guerre tant critiquée (Sartre et Beauvoir ne se sont pas illustrés par leur résistance) et son amour pour Nelson Algren malgré sa vie avec Sartre (qui avait aussi de nombreuses conquêtes, c’était un accord entre eux).

C’est plutôt rapide, le format l’exige évidemment. 
Les évènements sont décrits en quelques cases, souvent efficaces, mais parfois, on aimerait qu'il y ait davantage. 
C'est aussi un portrait très valorisant, qui montre une admiration des autrices et pas de questionnement. 

Le choix graphique est très tranché, avec un dessin réaliste en noir et blanc, rehaussé de nuances de jaune moutarde. 
Ce choix est singulier, sans doute pour rappeler les photos sépias qui nous restent de cette époque mais cela fonctionne aussi très bien avec l'histoire qui nous est raconté. 
J'ai parfois eu du mal avec ces nez très dessinés, mais c'est un détail. 
 
Si vous appréciez Simone de Beauvoir, où si sa vie suscite un peu de curiosité, n'hésitez pas, il se pourrait que vous passiez un bon moment ! 
Julia Korbik a également écrit une biographie de la philosophe pour laquelle je me laisserai sans doute tentée...

 
 




 

 
 
 

mercredi 22 novembre 2023

Hooky de Miriam Bonastre Tur

Une petite BD en ce mercredi, ça vous dit ? 

Enfin, petite, petite, pas vraiment puisqu'il s'agit d'un volume de 224 pages. 
Mais plus il y a de pages, plus on peut prendre le temps de connaitre les personnages !   
 
 

 
Et ici, on a bien le temps ! 
Dani et Dorian sont deux petits sorciers frères et sœurs. 
A l'heure de la rentrée, ils ont manqué le bus qui devait les emmener dans leur nouvelle école ! 
Impossible de rentrer chez eux, leurs parents seraient trop fâchés, et impossible aussi d'aller à l'école car son adresse est cachée. 
Ils partent alors à l'aventure et des aventures, on peut dire qu'il leur en arrive... 

Depuis quelques temps, je partage des lectures avec ma demoiselle. 
Et je peux vous dire que ce Webtoon, nous l'avons beaucoup aimé. 
J'ai d'ailleurs succombé depuis quelques mois aux webtoons, ces BD a mi-chemin entre la tradition franco-belge et le manga qui sont publiés sur Internet en épisode. 
Quand j'ai vu que Dupuis publiait Hooky, j'ai rapidement craqué parce que j'aime bien lire sur la tablette pour ne pas encombrer ma bibliothèque, mais je protège quand même les yeux de mes enfants et en version papier, c'est mieux (mais la version numérique est disponible aussi).
 
Dans cette version, l'autrice a juste modifié la mise en page pour qu'elle corresponde à la pagination. 
Pour le reste, on retrouve le déroulement d'un webtoon où on découvre les personnages, où les différents chapitres peuvent se dérouler comme de petits épisodes autonomes, quand d'autres se suivent et créent un peu de suspens. 
Les deux petits sorciers sont attachants, comme les personnages (nombreux) qui viennent se greffer à leur aventure. 
C'est un monde un peu hybride, où le bus scolaire vient chercher les enfants, mais où le téléphone ne semble pas exister et où les sorciers finissent encore sur le bucher. 
Le trait est un peu suranné, par rapport aux dessins léchés dont on a l'habitude depuis quelques temps. 
Les couleurs sont posées en aplat, avec des tonalités sombres et chaudes. 

On sent parfois les obligations de rythme de publication des webtoons, avec une histoire qui prend le temps de bien présenter les personnages. 
On espère que le tome 2, qui vient de paraitre, va apporter un peu d'action maintenant que nous connaissons tout le monde ! 
Ma demoiselle a trouvé cela "très chouette", elle aime bien Dani mais elle espère qu'elle va s'améliorer en magie, parce que pour le moment, c'est pas gagné 😂.








 
 
 

 

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