samedi 18 mars 2023

Tant que le café est encore chaud de Tochikazu Kawaguchi 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]

Lorsque j'ai découvert la sélection du Prix Audiolib version 2023, j'ai été ravie de voir que ce roman en faisait partie.

Je l'ai écouté il y a quelques mois et j'ai adoré ! 

C'est donc avec grand plaisir que je commence cette série de billets sur les livres du prix avec ce titre qui ravira vos oreilles tel un petit bonbon sucré mais pas trop, réconfortant et apaisant.

 
 

 
Fumiko a rendez-vous avec son petit ami.
Malheureusement, il n’est pas là pour la demander en mariage comme elle l’espérait mais pour lui annoncer qu’il part.
Paralysée par la surprise, elle ne parvient pas à lui demander de rester.
Quelques jours plus tard, elle se souvient que le café dans lequel ils se sont vus à une réputation étrange.
Il serait possible d’y retourner dans le passé…

Un roman japonais fantastique… ou un petit roman feel good ?
Un peu de tout ça !
J’ai commencé l’écoute de ce titre en étant un peu circonspecte.
Je m’attendais à un texte léger, rapide, qui permet de passer un bon moment mais qui s’oublie très vite une fois terminé.
Et finalement, ce texte est plus profond que cela.

Il ne s’agit pas seulement d’un roman « feel Good », un de ces romans qui font du bien en rassurant sur le sens de la vie.
Il y a aussi une réflexion plus profonde sur ces actes que nous avons accompli et que nous regrettons parfois.
Et si nous pouvions revenir en arrière ? Si nous pouvions retourner dire cette phrase qui tourne en nous mais qui n’est pas sorti quand il l’aurait fallut ?
Le récit fait ainsi une belle place à une réflexion sur la façon d’envisager la vie, de considérer le passé, de vivre avec les autres et de les respecter.

Mais c’est aussi un roman avec une jolie histoire, ou plutôt des histoires qui se succèdent.
La structure du texte évoque les chapitres des mangas où chaque partie peut parfois constituer un récit autonome.
Il y a l’histoire de Fumiko, puis celle de Kei... quatre femmes en tout qui vivent des évènements complexes et ont besoin de boire cette fameuse tasse de café qui permet de revivre un moment particulier de leur vie. 
Les relations entre les personnages sont aussi pleines de délicatesse et d’émotion.  

La lecture de Philippe Spiteri est elle-aussi délicate et sereine, comme le texte de ce roman.
Elle permet de suivre le fil de l’histoire sans effort et est parfaite pour découvrir les livres audios si ce n’est pas déjà fait.

C’est donc un petit roman très joli, un peu triste mais émouvant, qui donne aussi à penser et est bien plus profond qu’il n’y parait. 
 
Une suite est sortie, je guette sa sortie en audio...
 
 
 
 
 
 




 

 

 

jeudi 16 mars 2023

T'zée, une tragédie africaine d'Apollo et Brüno

Il y a parfois des bandes dessinées qui paraissent intéressantes et nous attirent autant par la perspective de passer un bon moment que par celle d'apprendre quelque chose. 
T'Zée est de celle-ci en s'annonçant comme le récit de la chute d'un dictateur africain portant un nom fictif mais faisant tragiquement référence à une personnalité réelle. 
 
 
 
 
Lorsque l'on a un âge supérieur à 40 ans, on a tous entendu parler il y a une vingtaine d'années de ces dictateurs qui sombraient avec leurs pays les uns après les autres. 
Leur fortune était abondamment détaillée entre hôtels particuliers dans Paris et palais au fond de la jungle !  
T'Zée est de ceux-là. 
Après avoir dirigé le pays de manière autoritaire, il est renversé par la rébellion et mis en prison. 
Dans l'un de ses palais, sa femme Bobbi et son fils Hippolyte tentent chacun à leur manière de trouver la meilleure solution pour s'en sortir. 
Il n'y a plus vraiment d'espoir mais ils y croient encore... 
 
En ouvrant cette bande dessinée, vous plongerez directement dans un univers sombre aux couleurs de crépuscule. 
Les images se dessinent entourées d'un trait noir et les ombres sont des aplats qui lissent les personnages et renforcent l'atmosphère de fin d'un monde. 
Les pages sont dominées par les bruns, le orange, le vert, ce qui donne une unité à cette histoire. 
Ces choix graphiques sont audacieux, et les pages d'explication en fin d'album vous permettront de mieux les comprendre. 
 
Le pays décrit ici n'est pas nommé mais on devine qu'il s'agit du Zaïre, bien que cela ne soit pas le plus important.
Ce récit permet aux auteurs de montrer la folie de ces dictateurs, la solitude de leurs familles, le danger permanent qui vient autant de l'extérieur que de l'intérieur. 
La paranoïa est constante, elle accompagne la folie des grandeurs et on ne sait plus qui fait quoi. 
La mythologie africaine est aussi évoquée dans toute sa puissance. 
L'esprit des eaux poursuit T'Zée et les siens, les fétiches mènent la danse. 
Et puis il y a aussi Phèdre qui se dessine en toile de fond avec une structure en 5 actes et des personnages ballotés par le destin. 
Ainsi, bien qu'Hippolyte tente de s'extraire du schéma imposé par ses origines, il est sans cesse rattrapé et ne parvient pas à en sortir.   
 
Si vous avez envie d'une bande dessinée qui change un peu des schémas habituels, je ne peux que vous conseiller ce bel album qui vous transportera dès les premières pages ! 
 



 

 


 

 

 

dimanche 12 mars 2023

Cheese naan avec une pâte à pizza 🇮🇳🍛🥞

Après un mois de février très compliqué, j'ai retrouvé mes fourneaux pour ce dimanche que nous passons en Inde avec les copines marmitonnes !  

Et pour l'occasion, j'ai testé une recette qu'on voit beaucoup sur les réseaux sociaux et qui semble vraiment facile et efficace : les cheese naans préparés avec une pâte à pizza toute prête !! 

Vous allez voir, la recette est simplissime mais est-ce vraiment digne de ces cheese naans fondants que l'on trouve dans les restaurants indiens ? 
 
 
 
 
J'ai utilisé 2 pâtes à pizza du commerce, mais sans huile de palme et sans additif 😜 . 
J'ai pu faire 8 naans en coupant les pâtes en 4 parts. 
La recette est simple : 
  • Préchauffer le four à 200°.
  • étaler la pâte, couper en 4 morceaux. 
  • Avec un rouleau, étaler un peu la pâte pour qu'elle soit plus fine et mettre 2 vaches qui rit. Attention à ne pas trop affiner. S'il y a des trous, le fromage déborde.
  • Refermer les naans en essayant de bien fermer pour éviter les fuites de fromage. 
  • Poser sur une plaque de cuisson et mettre dans un four chaud.
  • Cuire une quinzaine de minutes (dès qu'il y a des zones plus foncées, c'est cuit). 
Déguster chaud, avec un bon thali avec un dahl de lentilles corails ou un egg curry



 
Bon, malheureusement, je dois avouer qu'on n'a pas été séduits 😆. 
C'est beaucoup plus rapide (mais bon, la partie façonnage reste la plus longue dans les deux cas), ça peut vous dépanner mais on est quand même loin des naans. 
La pâte à pizza est salée, ce qui nous a vraiment gêné et c'est plus épais et plus dur que la pâte à naan plus souple. 
C'est aussi une recette qui nécessite une pâte du commerce parce qu'une pâte à pizza maison gonflerait trop et vous obtiendriez des petits pains au fromage 🤣. 

Je vous conseille plutôt d'aller voir ma recette de cheese naans par ici qui ne vous prendra pas beaucoup plus de temps 🤗. 
 
 
 
 
Peut-être qu'il y aura une chakchouka par ici la semaine prochaine... 
J'adore ça et cela fait bien longtemps que je n'en ai pas fait !  
Vous connaissez ?
 
 
 
 
 
 

 
 Les Gourmandises avec Isabelle
Les étapes indiennes avec Hilde et Blandine



mercredi 8 mars 2023

Le ciel pour conquête de Yudori

En ce 8 mars, journée des droits des femmes, publier un billet sur ce roman graphique m'a paru une excellente idée ! 
Ce n'est pas un livre étiqueté "féministe" mais il parle de la place des femmes dans une société passée mais pas forcément si lointaine. 
 
 

 
Dans la bonne société hollandaise du 16e siècle, comme dans beaucoup d'autres pays, les jeunes femmes sont mariés sans qu'on leur demande leur avis. 
Amélie se retrouve ainsi mariée à Hans, riche marchand. 
Mais la vie de bourgeoise humble, travailleuse et modeste n'est pas ce à quoi elle aspire. 
Amélie rêve de science, de grandes découvertes, elle a soif de s'instruire et d'inventer. 
Quand Hans ramène de l'un de ses voyages une jeune esclave, la vie de la jeune femme prend une nouvelle tournure... 

Les premières pages nous plongent directement dans la vie d'Amélie qui vient de se marier et découvre un univers où elle trouve bien mal sa place. 
Il lui faut se conduire en maitresse de maison mais tout est difficile. 
Le carcan qui lui est imposé devrait régler ses journées et lui éviter de se poser des questions mais le regard de ses employées, les tâches imposées, la maison qui lui est étrangère, tout l'empêche de respirer. 
Le lecteur ne peut que compatir avec cette jeune femme que l'on sent à fleur de peau et trop enfermée. 
Tout en étant la femme du maitre, elle étouffe dans ses obligations. 
Le récit dresse un portrait en quelques pages qui est sans concession mais pas simpliste pour autant. 
L'histoire est aussi rythmée par des étapes qui vont transformer les évènements et les personnages. 
L'arrivée de la jeune esclave dévoile à Amélie des secrets qu'elle ne soupçonnait pas par exemple. 
Mais c'est l'avent-dernière partie du roman qui est la plus poignante et montre un rapport homme-femme uniquement exprimé dans la possession. 
La femme est un objet dont on peut disposer à loisir. 

 
 
 
Le choix graphique oscille entre la bd franco belge et le manga. 
Le livre, plutôt épais, se lit de gauche à droite, à l'occidental, mais les pages sont noires et blanches. 
Certaines expressions sont également figurées avec des gros yeux et tendent vers le manga, même si ce n'est pas aussi exagéré. 
Je dois d'ailleurs avouer avoir eu un peu de mal avec le visage d'Amélie dans les premières pages car j'ai souvent trouvé ses yeux un peu trop présents. 
On s'habitue vite cependant et l'histoire prend le pas sur le reste assez vite. 
 
Je vous conseille donc ce joli pavé qui vous plongera dans une société lointaine dont les habitudes sont parfois encore d'actualité !
 
 
 





 
 

 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 

lundi 6 mars 2023

Cette nuit-là de Victoria Hislop

 Écrire une suite ou un roman dérivé peut être un piège.
Le second roman va-t-il égaler le premier ? Sera-t-il aussi bon ou au moins aussi intéressant ? Le lecteur ne sera-t-il pas frustré s’il a imaginé autre chose ?
Toutes ces questions ne m’ont pas empêchées de lire ce petit roman qui est la suite de l’île des oubliés. 

 
25 août 1957, la colonie de lépreux de l’île de Spinalonga voit partir ses derniers occupants.
A Plaka, en Crète, juste en face de l’île, on fête le retour des exilés guéris.
Alors qu’Anna s’approche de la fête, son mari Andreas lui tire dessus, rongé par la jalousie.
Fou de chagrin, Manolis, amant d’Anna et cousin d’Andreas, prend quelques affaire et monte dans un bateau pour la Grèce…

Pour ce roman, Victoria Hislop a choisi de s’intéresser à Manolis, personnage secondaire de l’île des oubliés qui était évoqué comme un oncle lointain dont on était sans nouvelle.
Tout en étant absent, ce personnage avait une grande importance et était fréquemment cité.
On est donc forcément curieux de connaître les détails de sa vie et l’autrice a su tiré le bon fil pour nous attirer.
Comme on peut s’y attendre, Manolis est très malheureux et doit reprendre sa vie en main.
Au hasard des rencontres et de son errement, il va croiser des routes toutes aussi torturées que la sienne et son personnage évolue petit à petit.
Le récit de ces évènements est croisé avec celui de la vie de Maria, et par ricochet, celle d’Andreas après son procès.


Maria décide en effet de rendre visite à son beau-frère dont elle élève la fille.
Ce n’est pas un geste simple, il a tout de même tué sa soeur, mais elle souhaite faire ce geste.
Les enfermements s’inversent, puisqu’elle est désormais libre de ses mouvements alors qu’il est enfermé.
Condamné à perpétuité, celui-ci doit aussi survivre dans une prison insalubre et surpeuplé, ce qui donne l’occasion à Victoria Hislop d’évoquer les prisons de cette époque.

L’histoire de Maria est celle qui m’a le plus touché, je l’avoue.
Elle se reconstruit doucement, elle se marie et doit retrouver une place dans une société dont elle a été exclue un certain temps.
Cela prend du temps, et on se demande si elle y parviendra réellement un jour.
Manolis, à l’inverse, s’enferme dans son chagrin et doit lutter contre ses démons tout comme ceux de ceux qui l’entourent parfois.
Cela m’a intéressée mais je n’ai pas été aussi sensible à son histoire.

Quant à l’écriture, elle est toujours aussi fluide et agréable.
Ce roman se lit vite, vous le dévorerez sans problème.
En bref, je vous le conseille donc sans hésiter, surtout si vous avez aimé l’Ile des oubliés. 
 
 
 

 

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