vendredi 4 juin 2021

Le banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs de Mathias Enard 🎧📘 [Prix Audiolib]

Il y a des romans qu’on est content de terminer ! Celui-ci en fait partie.

Après de très longues heures d’écoute, je suis enfin parvenue aux dernières lignes et j’en suis assez fière parce que ce n'était pas certain.

 



Pour observer son terrain, David Mazon, jeune anthropologue en début de thèse, s’est installé à La Croix Saint Christophe où il compte bien multiplier les entretiens, rédiger sa thèse et rentrer très vite à Paris pour retrouver sa vie urbaine.
Mais c’est parfois le terrain de recherche qui avale l’observateur et David Mazon n’est pas à l’abri d’être absorbé par cette campagne qu’il apprivoise doucement...

Ma dernière lecture de Mathias Enard avait été mitigée. J'avais bien aimé Boussole mais j'avais trouvé cela beaucoup trop long et j'avais décroché bien avant la fin. 
Du coup, en commençant ce Banquet, j'avais un peu peur et je me demandais ce que cela allait donner. 

Le début du roman m'a beaucoup plu. 
L'histoire de ce doctorant en anthropologie aurait pu me lasser en me rappelant trop le travail, mais l'ironie de l'auteur est réjouissante et on adore se moquer de ce David Mazon qui a tant de mal à se concentrer sur sa thèse (comme tellement de doctorants). En plus, l’université qu’il décrit ressemble furieusement à la mienne 😂. 

Et puis, cela se complique. Les personnages se multiplient, on découvre le village et ceux qui y vivent. Les relations se tissent, David interroge certains habitants et poursuit sa petite vie. On découvre la vie de chacun, leur passé et ce qui les a amené là. Jusque là, c’est sympathique mais Mathias Enard émaille tout cela de réincarnation en évoquant les vies précédentes de chacun, à quel moment ils se sont déjà croisés, les personnages ou les insectes qu'ils ont été.  Il s'emporte et raconte aussi les vies de ces réincarnations et de celles à venir.

Il y a ensuite le banquet des fossoyeurs qui fait le titre du roman et qui parait arriver de façon artificiel. Le repas se déroule sur des pages et des pages. Il est censé se dérouler une fois par an, alors que la mort les laisse en paix pour les laisser festoyer. 
Et là, je l'avoue, j'ai mis en accéléré. C'était écoeurant, inintéressant, longuet (ils boivent et mangent une quantité impressionnante de nourriture) sans que l'on voit vraiment où l'auteur voulait en venir. Les fossoyeurs racontent encore d’autres histoires au milieu d’une vraie orgie et j’en avais vraiment assez. 

J'ai tenu bon, j'ai fini l'écoute tout en m’interrogeant sur le rapport entre tous ces récits et sur ce que voulait montrer l’auteur en nous proposant ce roman. Et finalement, je ne suis pas sure d’avoir trouvé ! 
J'étais contente de retrouver David à la fin, j’ai beaucoup aimé l’idée des chapitres intitulés « chanson » mais clairement, je ne garderais pas un souvenir mémorable de cette lecture. 

La lecture de Vincent Schmitt est très agréable. 
J'ai aimé sa voix qu'il module assez peu en fonction des personnages sans que cela ne soit gênant. 
Elle laisse le lecteur libre de poser son interprétation personnelle, ce qui n'est pas si fréquent. 
Clairement, si j'avais lu ce roman en version papier, je ne l'aurais pas terminé. 

Si vous êtes adepte de Mathias Enard, ce roman pourrait vous plaire. Sinon, je vous conseille de choisir plutôt la version audio pour le lire plus facilement en accéléré 😂





lundi 31 mai 2021

Du côté des indiens d'Isabelle carré 🎧📘 [Prix Audiolib]

Voilà un petit roman qui ne paye pas de mine, comme son autrice, et puis finalement, qui nous permet de découvrir une bien jolie plume.

Isabelle Carré signe son deuxième livre avec Du côté des indiens, un récit qui promène son lecteur sur des chemins détournés pour dire une foule de chose. 

On aime ou pas, on peut avoir envie de la suivre ou, au contraire, de ne pas se laisser porter mais cette écriture douce et fine ne peut pas laisser indifférent. 

Moi, j'ai suivi et j'ai drôlement bien fait !  

 


Ziad a découvert que son papa montait deux étages plus haut lorsqu'il rentre le soir pour retrouver la voisine du dessus. Cette information fait exploser son quotidien et représente, pour lui, la fin de son enfance. Plus rien ne sera comme avant et il se retrouve pris dans ce trio que forment son père, sa mère et cette femme qu'il connait peu mais qu'il va découvrir peu à peu, tout comme le lecteur... 

Entrer dans ce roman, c'est entrer dans la vie de ces personnages qui ne se disent pas tout et qui se trahissent sans le vouloir vraiment. 
Il y a ceux qui ont un très lourd secret à cacher et ceux qui essaient d'oublier un vieux secret, mais tous essaient de vivre malgré ce secret, en le repoussant loin pour qu'il ne les détruise pas ! 
Du côté des indiens raconte cette enfermement dans son monde intérieur, cette impossibilité à communiquer vraiment avec les autres tant que quelque chose nous ronge, et surtout, le fait que cela nous rattrape finalement toujours ! 
Comme les Indiens, chacun doit vivre dans un monde hostile, mais finalement, nos actions le rendent sans doute parfois encore plus hostile. 

La plume d'Isabelle Carré lue par elle-même pour cette version audio rend l'histoire très douce, avec cette jolie voix qui raconte sans être omniprésente. 
Je ne suis pas une grande fan des auteurs qui lisent leurs livres mais ici, je pense que je n'aurais pas aimé entendre quelqu'un d'autre dire ces mots. J'ai eu l'impression d'être dans un cocon de douceur et pourtant, l'histoire ne l'est pas tant et le récit se fait même de plus en plus tragique en avançant, nous faisant basculer dans le doux-amer sans même que l'on s'en aperçoive. 

Et puis ce roman a une structure singulière. 
La narratrice qui débute le récit à la première personne s'efface rapidement pour raconter l'histoire de Ziad, histoire suscitée par l'écoute d'un auteur interviewé à la radio. C'est ensuite l'histoire de Muriel qui arrive, puis celle de Bertrand, le père de Ziad et enfin celle d'Anne, sa mère. 
On assiste ainsi à la même histoire mais de quatre points de vue différents, on découvre le passé des personnages également, avant de retrouver la narratrice qui annonce la fin en dévoilant comment elle l'a imaginé. 
Je me suis attachée à ces personnages et je les ai quitté un peu triste par cette fin qui s'envole, qui se profile à petits pas.

Je relirai Isabelle Carré, c'est sûr ! 
Et j'espère qu'elle écrira encore plein d'autres romans comme celui-ci ! 
En attendant, je vous conseille sans hésiter Du côté des indiens pour cette atmosphère douce-amer, cette fin qui s'envole, cette belle plume, ce mots si justes et cette sensibilité. 



dimanche 30 mai 2021

Sunday mood brulant...

Hello, comment allez-vous ? 

Avez-vous reçu aujourd'hui un joli collier de nouilles ? une belle peinture ? Un élégant poème ? 

Ici, j'ai eu droit à un très joli collier dans une petite boite en bois décoré avec des animaux africains (le thème de la classe cette année). 
Et pour la première fois, ma demoiselle m'a préparé le petit déjeuner ! Je ne l'ai pas laissée me le porter au lit, j'ai eu peur qu'il arrive quelque chose dans les escaliers mais j'ai trouvé cela tellement mignon !





Et puis elle a été adorable toute la journée ! 

En ce moment, c'est assez rare, elle est plutôt surexcitée H24 alors je dois avouer que cela nous a tous fait du bien.
Le jardin y est sans doute pour beaucoup, le retour du soleil aussi.  
Il nous avait tellement manqué. 




Bon, par contre, ce blog était bien reparti, et puis depuis deux semaines, je suis encore tombée dans une faille temporelle faite de ciel gris et de travail en excès. 

J'ai ajouté une pincée de ménage / rangement (=tri) / lessive et un soupçon de tourbillon familial et j'ai négligé ce petit espace. 

Et pourtant, j'ai écrit quelques billets ! Mais chaque fois que je voulais faire une jolie photo, des gros nuages gris faisaient leur apparition ! 




Mais il semblerait que cela s'améliore un peu durablement. 
On va enfin pouvoir profiter du jardin !! 


Je vous souhaite une belle semaine !! 






lundi 17 mai 2021

Fuir et revenir de Prajwal Parajuly

Hier, il y avait une recette de biryani sur ce blog et j'ai eu envie de rester encore un peu en Inde avec un petit roman indien. 
Un roman qui permet de passer un bon moment, en plus au soleil, cela ne se refuse pas ! 

Surtout quand il permet de rencontrer des personnages plein de défauts mais finalement sympathiques. 


 


Pour son 84e anniversaire, Chitralekha a décidé d'organiser un chaurasi, une fête qu'on ne célèbre qu'à cette occasion. 
Ses petits-enfants qu'elle a élevé sont conviés à la fête mais en Inde, rien n'est simple. 
Agastaya, médecin émigré aux Etats-unis, n'est toujours pas marié, Manasa, diplômé d'Oxford, s'occupe de son beau-père malade et n'est pas heureuse, Bagwathi mène une vie misérable aux Etats-Unis, et le 4e, Ruthwa, ne vaut pas mieux. 
Chitralekha ne manque pas de leur faire sentir qu'ils auraient pu faire mieux, soutenue par Prasanti, eunuque qui la sert et la vénère... 

Vous l'aurez deviné, cette situation va permettre à l'auteur de raconter la vie de chacun de ces personnages, tout en démêlant les fils de ce qui les a mené là où ils sont aujourd'hui. 
Les relations sont très tendus, il y a de vieilles rancoeurs, des non-dits, des choses qui éclatent et d'autres qui sont enfouies encore plus profondément. 
Le ton reste pourtant plutôt gai, c'est une fête et chacun est tout de même content de se retrouver sur les lieux de son enfance. 

Le récit s'intéresse aux personnages l'un après l'autre et on les découvre petit à petit. 
Certains apparaissent puis disparaissent, d'autres sont là tout le temps. 
Le narrateur change aussi au fil des pages. D'abord omniscient, l'un des personnages prend ensuite la parole. 
L'écriture est maitrisée, le lecteur a immédiatement envie de savoir ce qu'il va se passer. 

L'auteur parvient aussi à évoquer un grand nombre de thèmes, notamment grâce à ces vies qui se croisent. 
Il parle de la place des femmes, des mariages arrangés, du tabou de l'homosexualité, des castes et des hors-castes, des relations compliquées entre l'Inde, le Bouthan, le Népal, des immigrés choisis et subis aux Etats-Unis, de la corruption... 
C'est un roman indien et on le sent bien dans l'évocation de tous ces thèmes, mais Prajwal Parajuly arrive à lui donner une valeur universelle en parlant surtout de l'homme et des difficultés de chacun à trouver une place dans nos sociétés modernes. 

Si vous cherchez un roman riche, sympathique, bien écrit (et surtout bien traduit puisque je n'ai pas lu la version originale), Fuir et revenir pourrait bien vous plaire ! 








#FuiretrevenirEmmanuelleCollasPrajwalarajuly #NetGalleyFrance                             

dimanche 16 mai 2021

Nilar Biryani (Rangoon) dans vos assiettes !!

J'ai enfin réussi à cuisiner un biryani ET à le prendre en photo avant qu'il ne soit dévoré !! 

C'est un véritable exploit chez nous. D'habitude, il part en un repas et il ne reste rien ! 
Il faut dire que le biryani a une histoire pour nous. 
Il y a quelques années en Birmanie, à Rangoon, nous avions découvert ce fast-food idien en plein coeur de la capitale le Nilar Biryani (qui existe toujours !!). 
Dans d'immenses wok, la base de riz cuisait en permanence et on choisissait les accompagnements (on dit topping aujourd'hui, non ?) qui allait finir dans notre barquette ! 
Pas de chaise, pas de table, c'était uniquement à emporter mais cela nous allait bien.





En rentrant, on a gardé quelques recettes comme celle-ci et les boulettes de poulet (que je n'ai pas cuisiné depuis bien longtemps d'ailleurs...). 
C'est un peu notre madeleine de Proust. 

Si cela vous tente, voici la recette de base, avec mon mélange d'épices qui correspond au curry qu'on achète au supermarché. 
N'hésitez pas à le modifier, cela permet de le doser en fonction de ses goûts, notamment pour le rendre plus doux. 



Pour 4 personnes (voire 6 si c'est un accompagnement) : 

  •  2 doses de riz basmati
  •  1 oignons coupé en petits morceaux
  •  1 pincée de 4 épices
  •  2 pincées de cumin
  •  1 cc de coriandre 
  •  2 cc de curcuma 
  •  1 cc de paprika
  •  1 cc de curry (facultatif)
  •  100 g de raisins secs
  •  100 g de noix de cajou non salées



Faire revenir l'oignon pour qu'il soit caramélisé. 

Dans la cuve du rice cooker, verser le riz (après l'avoir rincé 3 fois) et l'eau. 

Ajouter les épices et les raisins. 

Laisser cuire le temps indiqué. 

Lorsque le riz est cuit, mélanger avec les noix de cajou et l'oignon et servir. 



En général, on prépare une grande quantité puis on le réchauffe en le faisant revenir dans une sauteuse ou un wok avec 2 cs d'huile neutre après avoir ajouté les cajou et l'oignon. Cela permet d'avoir un petit côté frit qui rehausse les goûts. 

Mais surtout, on peut ajouter tout ce que l'on veut : du poulet, du saumon (notre version de ce midi), des tomates ébouillantées après avoir enlevé la peau, des aubergines en dés blanchies à l'eau et grillées, des oeufs durs, un poisson blanc, des fèves, des dés de carotte... 

Et si vous n'avez pas de rice cooker, une cuisson à la casserole sera très bien aussi. 



Et voilà ! 

Ce billet a faillit ne jamais être publié tant j'ai eu du mal entre les orages à répétition, le ciel sombre qui empêche de faire des photos, ma faim qui me poussait à dévorer cet exquis petit Bao, et puis l'orage encore, la box en rad... Bref, ce n'était pas simple X^D 

Et bon appétit !!! 









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