Ce matin, jour de commémoration, j'ai emmené ma fille au cinéma sans trop y penser.
Et puis en rentrant, on a croisé mes voisins âgés dont le monsieur est porte-drapeau à chaque commémoration.
Et puis je n'y ai plus pensé.
Et puis Enna a posté une photo sur son compte Instagram parce que son fils a participé aux célébrations.
Et puis en fin d'après-midi, alors que je regardais jouer mes enfants dans le jardin, j'ai soudain pensé qu'on avait quand même de la chance de vivre à notre époque.
On peut s'interroger un peu égoïstement sur l'intérêt de vacciner ou non nos enfants, l'école est gratuite, l'eau potable coule à foison du robinet, il y a à manger dans les supermarchés, on peut circuler et même voyager quasiment partout, on peut espérer vivre sans guerre puisque la menace de la bombe H est sensée nous protéger de toute agression.
Mon tout petit n'ira jamais faire son service militaire, il ne sera jamais sous la menace d'une conscription.
Et j'espère qu'ils n'auront jamais à courir sous des bombes ou à fuir face à un ennemi quel qu'il soit.
La menace n'est plus la même et depuis quelques années, elle est diffuse et peut surgir n'importe où, mais il faut bien avouer que cela n'a rien à voir.
Alors j'ai fait un gros câlin à mes enfants et j'ai envoyé une petite prière à je ne sais qui pour que cela continue, que notre seule menace soit climatique (ce qui est déjà pas mal quand même) et qu'ils n'aient jamais à se soucier de ration de survie et d'abri anti atomique.
On n'a souvent pas conscience de la chance que l'on a et il est bon, de temps en temps, de relativiser et de mesurer à quel point ce n'était pas mieux avant (et ce n'est pas toujours mieux ailleurs).
Cela remet les idées en place.
Sur cet humeur du dimanche faussement moralisatrice, je vais aller préparer ma soupe, le cartable de ma fille, fermer les volets, et profiter des miens...
Et je vous souhaite de pouvoir en faire autant...
Bonne semaine et des bises sur vos deux joues...