lundi 13 mars 2017

Pour l'amour de Dieu

Elle était entrée sans réfléchir.
© Emma Jane Browne
Elle avait posé sa main sur le bois usé et chaud de la porte. 
Elle aimait le contact de ces matières nobles, le bois, la pierre, elle ressentait toujours un profond bien être à se trouver dans de vieux bâtiments. 
Elle avait l'impression qu'une âme y palpitait, qu'elle ressentait la présence de ceux qui étaient passés avant elle. 

Elle n'était pourtant pas croyante. 
La vie ne l'avait pas gâtée et depuis les superstitions de son enfance, elle avait fait la part des choses. 
Les beaux discours des prêtres ne la fascinaient plus, l'ancien testament comme le nouveau lui apparaissaient comme de jolis contes pour endormir les plus souffrants. 
Dans les églises, néanmoins, elle aimait retrouver un peu de calme. 
Son esprit s'apaisait. 
Elle se gavait de cette quiétude forcée que le lieu imposait à ses visiteurs. 
Elle s'y noyait aussi parfois. 
Son esprit divaguait alors et si elle n'y prenait pas garde, il pouvait l'emporter vers des souvenirs bien trop douloureux pour qu'elle s'y perde trop longtemps. 

Pour éviter cette torpeur dangereuse, elle ne s'asseyait pas, préférant faire le tour en admirant les œuvres qui décoraient les chapelles. 
Mais aujourd'hui, elle était si fatiguée. 
Elle avait marché encore et encore pour ne plus penser. 
Elle avançait sans but et sentait ses pieds se poser l'un après l'autre sans qu'ils puissent s'arrêter. 
Elle ne faisait plus attention à ceux qui l'entouraient. 
Elle était entrée en elle-même, elle vivait avec ceux qui n'étaient plus. 
Elle se sentait glisser doucement vers un abîme dont elle risquait de ne pas vouloir sortir. 
Et puis là, dans cette église, elle sentit soudain la chaleur des rayons du soleil sur son visage. 
C'est alors qu'elle le vit. 
Il la regardait sans doute depuis plusieurs minutes. 
Il était grand dans le halo lumineux, et ses yeux la transperçaient littéralement. 
L'espace d'un instant, elle eut l'impression qu'un Dieu l'avait enfin entendu et se montrait à elle dans cette modeste église. 
Mais ce n'était que lui... Et c'était déjà tellement. 
Après ces milliers de kilomètres parcourus, après tout ce qu'elle avait perdu, il était simplement là, attendant peut-être qu'elle pousse un jour cette porte pour la retrouver.
Il lui sourit avec ce doux sourire qui la ramena dans son pays de miel et d'amande d'autrefois. 
Elle n'osait bouger de peur qu'il s'évapore. 
C'est lui qui fit le premier pas...


Pas sûre que ce texte soit très clair mais je vous le livre tout de même.  
Vous trouverez d'autres textes chez Leiloona.







dimanche 12 mars 2017

Sunday mood bien tranquille ☕️😴

Il y a des dimanches doux, plein de surprises et de tranquillité.
Il y a des dimanches où le ciel ne se découvre pas, mais on s'en fiche.
Il y a des dimanches où on ne sort pas mais la maison nous suffit.
Il y a des dimanches où il n'y a rien à la télé mais on a bien d'autres choses à faire.




Cette semaine, la rhino pharyngite a refait son apparition pour la troisième fois cette année.
Je tousse, j'ai mal partout, je n'entends rien et je dois rester le plus loin possible de mon mini moi pour éviter la contagion.
Sur ce dernier point, je crois que je n'y suis pas arrivée.
C'est dommage parce que cette semaine, j'ai enfin bien avancé dans le rangement de mon grenier, j'avais des trucs sympa de prévu qu'il a fallut annuler et j'avais prévu de travailler ce weekend sans résultat.




Cette semaine, le chef de gare m'a aussi dit que si j'étais dérangé par un sale type (voir ici), je n'avais qu'à m'assoir ailleurs.
Le problème, c'est que le sale type en question semble prendre le train tous les mercredis, est imprévisible et qu'il monte dans une voiture pour en changer ensuite.




Mais cette semaine, il y a eu aussi le printemps qui pointe le bout de son nez, les jonquilles en fleur cueillies par une petite main et déposées dans l'eau, une belle promenade sans manteau à la grande ville, un cours très gratifiant avec un sujet difficile mais des étudiants attentifs, une maison qui se range de plus en plus facilement (le grand tri continue).




Et puis ce dimanche, il y a eu une visite de ma maman, des crêpes impromptues juste parfaites faites par monsieur, mon canapé accueillant, la musique d'Erik Satie au début d'un épisode de l'inspecteur Morse, la machine à coudre enfin déballée après plusieurs mois d'attente, une enfant surexcitée, mon bureau enfin rangé.




La semaine qui arrive s'annonce périlleuse avec une voix qui fait défaut, un troisième rendez-vous chez le médecin en 3 mois (d'ordinaire, j'y vais à peine une fois par an), du travail en retard et urgent.
Alors on va écouter Erik Satie, méditer un peu pour arriver à travailler calmement, manger les deux dernières crêpes...

Bonne semaine à vous !





mardi 7 mars 2017

L'héritière de sainte-Colombe de Carole Townend

Revoilà un roman Harlequin par ici !
De temps en temps, ça m'amuse de m'y plonger et quand l'histoire est bien ficelée, cela peut être un vrai plaisir. 
Ce fut le cas ici. 
Roxane a choisi de s'enfermer au couvent. 
Déjà fatiguée des hommes, elle refuse de passer sa vie sous la coupe d'un mari après avoir subi les volontés de son père. 
Dans quinze jours elle prononcera ses vœux et si sa volonté vacille parfois, il est sans doute légitime de douter un peu quand on prend une décision aussi importante. 
Mais son père n'est pas décidé à la laisser faire. 
Le domaine pourrait bien échoir à un neveu peu recommandable, ce qui lui paraît tout bonnement inimaginable. 
Il convoque alors l'un de ses anciens écuyers devenu Chevalier et maître d'un petit domaine. 
Il lui propose d'enlever Roxane et de la déshonorer pour la forcer à quitter le couvent. 
Mais rien ne va se passer tout à fait comme prévu... 

Apparemment assez classique, cette histoire se complique néanmoins grâce (ou à cause) au neveu qui entend bien hériter du domaine.   
On devine comment va se dérouler l'intrigue amoureuse, mais ce n'est finalement pas l'essentiel, et j'ai trouvé que l'auteur arrivait à proposer une bonne variation sur le modèle classique de la jeune femme qui tombe amoureuse de son bourreau.
Vous aurez noté que je ne suis jamais aussi enthousiaste que lorsque le roman Harlequin s'éloigne du modèle.
Celui-ci le suit mais nous propose une subtile variation qui en fait sa qualité première. 

Le style est simple mais efficace, c'est une traduction mais on voit bien qu'il n'y a pas de fioriture particulière dans la version originale.
Le texte se tient néanmoins et se lit avec plaisir.
L'histoire évite les détails scabreux pour se concentrer sur les péripéties aventureuses. 
Il y a d'ailleurs peu de scènes un peu osées, mais ce n'est pas la bonne collection pour ça 😁.
Si vous avez envie d'un peu plus de fantaisie, allez voir chez Azur plutôt. 
Comme c'est une série en 4 tomes, on entrevoit aussi les personnages d'autres volumes, ce qui me donne toujours envie d'en lire d'autres (je suis faible).
Roxane a eu une vie avant de retrouver ce chevalier de son enfance et les personnages sont juste évoqués, mais suffisamment pour éveiller la curiosité.

C'est donc un petit roman bien sympatoche à lire, une petite plongée romantique dans le Moyen Âge avec un soupçon d'aventure.
Si cela vous tente, n'hésitez pas. 
Quant à moi, le tome 2 est dans ma liseuse :) 


Merci Harlequin 
et net Galley



Chez Stephie, il doit y avoir plein d'autres lectures plus osées :)

http://www.milleetunefrasques.fr/2017/02/defense-poil-stephane-rose/


lundi 6 mars 2017

La carrière du mal de Robert Galbraith

Je crois qu'on ne présente plus Robert Galbraith. 
Après trois tomes consacrés aux aventures de Cormoran Strike, le talent de J.K. Rowling pour changer de genre n'est plus à démontrer. 
Si Une place à prendre est encore dans ma PAL, j'ai dévoré les tomes de la série Cormoran Strike les uns après les autres, les gardant chaque fois comme des gourmandises pour les moments où je peux en profiter. 
Et la Carrière du mal ne m'a pas déçu, même si j'ai mis plusieurs semaines pour publier ce billet. 

Lorsque Robin Ellacott reçoit ce jour-là un mystérieux colis, elle est loin de se douter de la vision d’horreur qui l’attend : la jambe tranchée d’une femme.
Son patron, le détective privé Cormoran Strike, est moins surpris qu’elle, mais tout aussi inquiet. Qui est l’expéditeur de ce paquet macabre ? Quatre noms viennent aussitôt à l’esprit de Strike, surgis de son propre passé. Quatre individus capables les uns comme les autres, il le sait, des plus violentes atrocités.
Les enquêteurs de la police en charge du dossier ne tardent pas à choisir leur suspect idéal – mais Strike, persuadé qu’ils font fausse route, décide de prendre lui-même les choses en main. Avec l’aide de Robin, il plonge dans le monde pervers et ténébreux des trois autres coupables potentiels. Mais le temps leur est compté, car de nouveaux crimes font bientôt surface, toujours plus terrifiants…


Encore une fois, l'intrigue est bien ficelée. 
Rowling a le don de construire de belles histoires qui tiennent le lecteur en haleine. 
Au bout de quelques pages seulement, on a peur pour Robin, on la suit avec anxiété en espérant qu'elle va échapper à l'assassin. 
L'enquête n'est pas particulièrement originale mais on y croit, on cherche avec Cormoran qui pourrait être le coupable parmi ses connaissances, on scrute les hommes qu'il croise en se demandant si cela ne pourrait pas être celui-ci ou celui-là. 
J'avais de lourds soupçons envers l'assassin, mais une série de détours m'avait fait changer d'avis, et ce n'est pas le plus important finalement. 

Car ce qui est sympa dans cette série, c'est surtout de suivre les aventures de Cormoran et Robin. 
Depuis le premier tome, Cormoran est très attiré par Robin, qui est elle-même fiancée avec Matthew. 
Cela paraît être un classique triangle amoureux qui finalement ne se résout jamais, et de tome en tome, on se demande si quelque chose va enfin se passer en espérant que l'histoire traîne le plus longtemps possible pour qu'il y ait encore plein de tomes à lire. 
Et puis la relation entre Matthew et Robin est houleuse et les deux tomes précédents ont montré que leur mariage est loin d'être certain, ce qui relance chaque fois l'histoire qui sous tend tous les volumes. 
Ce n'est toutefois pas un roman sentimental. 
Cette intrigue secondaire ne prend pas le pas sur l'enquête policière mais s'y mêle et le résultat est toujours très harmonieux. 

Si vous ne connaissez pas cette série, je vous conseille de commencer par le tome 1 et de les lire dans l'ordre, c'est plus amusant.
Et si vous avez lu les deux premiers, qu'est-ce que vous attendez pour lire celui-ci ?
Quant à moi, j'attend avec impatience le tome 4 !!!


Mon billet sur le tome 1 et celui sur le tome 2








dimanche 5 mars 2017

Sunday mood qui m'a échappé 🌨⚡️😡

Ce dimanche soir, une semaine bizarre se termine, une semaine pleine de bas très très bas et de quelques jolis hauts.
Dès dimanche dernier, la semaine s'est annoncée compliquée.
Mais je ne pensais pas qu'elle le serait à ce point.




Mercredi, je suis montée dans le train comme tous les matins, et en voyant que ma place était dans un compartiment vide, je m'en suis réjouie.
Au moins  20 minutes de trajet tranquille jusqu'à la prochaine gare, cela ne se refuse pas.
Mais un homme (déjà vu dans ce train) est monté dans le même compartiment et s'est assis à l'opposé de mon siège.
Il a alors commencé à me fixer pour ne plus me quitter des yeux de tout le trajet.
A la gare suivante, il s'est rapproché en s'asseyant au milieu en face de moi.
De temps en temps, mon pied était coincé par le sien !
Quand j'ai levé mon bouquin devant mon visage, il s'est ostensiblement décalé pour continuer à m'observer.
J'aurais pu me lever plus tôt, changer de compartiment, MAIS j'étais un peu paralysée, j'avais peur que me voyant ranger mes affaires, il me bloque le passage, ET SURTOUT, je considère comme une défaite de lui laisser la place !!! 
Pourquoi est-ce moi qui ai dû me déplacer ? 
Pourquoi lui laisser le champ libre, pourquoi l'autoriser à terroriser n'importe qui sans vergogne ? 
Pourquoi se laisser faire ? 




Evidemment, je ne peux pas me plaindre.
Que dire ? Un type me regarde bizarrement ?
On va me rire au nez.
Je suis partie sans rien dire, assurant plutôt ma sécurité, et cela lui aurait sans doute fait trop plaisir.
MAIS c'est aussi une défaite de l'avoir laissé me faire aussi peur pendant une heure.
Et cela m'est déjà arrivé dans le métro, au milieu d'une foule, avec un homme qui me fixe et fait des mouvements d'avant en arrière comme s'il allait me sauter dessus.
Le compartiment n'est donc pas responsable 😉.

Vous vous en doutez, depuis mercredi, il est tout de même hors de question pour moi de m'asseoir dans un compartiment.
Adieu la tranquillité, adieu les 4 sièges pour roupiller tranquille, adieu la musique, adieu la grande fenêtre...

Adieu surtout MA CONFIANCE EN MOI ET MA LIBERTÉ !!!!!! 

NON MAIS SERIEUX !!!!!!!!!!!!!!




Vous voyez ? C'est clairement une défaite !
Pourquoi est-ce moi qui ai peur ? 
Pourquoi est-ce moi qui doit changer mes habitudes ?

La colère passera mais pas la révolte d'être toujours obligée de ne pas vivre comme l'autre moitié de la population.
Il peut y avoir de longues périodes où j'oublie, mais il y a toujours quelque chose qui finit par nous rappeler que nous sommes des femmes, de faibles femmes qui ne peuvent pas marcher partout et tout le temps sans avoir peur, sans courir un risque.
S'asseoir dans un train est pourtant tellement anodin, les compartiments voisins sont occupés, il y a du monde, et pourtant...
J'enrage de ne pas être libre, d'avoir peur parfois (et pourtant très peu souvent), de rester vigilante toujours, de ne jamais être totalement insouciante, de craindre qui viendra s'asseoir sur la place à côté.

Ce billet énervé ne changera pas la face du monde, des millions de femmes continueront à être terrorisées, mais quand vous voyez une situation délicate dans le bus, le train ou le métro, ne regardez pas ailleurs, ne vous défilez pas, soutenez au moins du regard celle qui est en danger, ou qui se sent en danger, ce qui est déjà énorme ! 
Faites lui une place pour qu'elle puisse en changer, interpellez-là comme si elle était une vieille amie pour qu'elle puisse bouger, ne l'abandonnez pas à son sort.

Et MERDE aux PERVERS !!!!!!!




Et le Projet crocodiles, c'est par là si le sujet vous intéresse...









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