lundi 2 mars 2015

Là-bas


© Leiloona
Partir, fuir, abandonner, lâcher prise, laisser tomber, quitter sa vie, prendre un aller sans retour…
De plus en plus, l’envie la prenait de tout laisser derrière elle, de ne plus se soucier de rien ni de personne.
Elle regardait la mer comme un immense terrain de jeu potentiel, comme une possibilité de tout recommencer, de repartir à zéro.
De la promenade où elle venait chaque jour, elle s’abimait les yeux à fixer l’horizon.
Qu’il pleuve ou que les vagues brillent au loin, elle guettait un signe, quelque chose qui ferait tout basculer.

Depuis 15 jours, elle séjournait dans un hôtel tout à côté.
L’air du large lui ferait du bien avait dit son médecin.
Elle avait sauté sur l’occasion pour « faire un break » comme on disait, pour voir, pour respirer un peu.
Elle étouffait.
Au sens propre comme au sens figuré.
Cela lui arrivait de plus en plus souvent.
Elle était oppressée, elle sentait un poids sur sa poitrine.
Rien ne pouvait la soulager.
Son médecin n’avait rien trouvé.
Un peu de surmenage avait-il dit.

Et depuis deux semaines, elle était là, seule, elle prenait le temps de vivre, enfin.
Oh, bien sûr, le travail restait dans un coin de sa tête, elle n’oubliait jamais vraiment.
Elle se demandait aussi ce que faisaient les enfants, s’ils mangeaient bien, se couchaient tôt, si elle leur manquait.
Mais apparemment non.
La vie continuait.
Elle qui s’était cru indispensable se découvrait superflue.
Certes, elle leur manquait, mais pas tant que cela finalement.

Au bord de la promenade, accoudée au muret, elle observait la mer et cette petite tourelle qui lui rappelait un conte de son enfance.
L’enfance, cette période bénie où l’on se croit invulnérable, où le monde paraît si simple.
Elle aspirait tellement à retrouver cette simplicité.
Elle observait les vagues, le ressac sur les rochers.
Elle se pencha davantage, songeant qu’elle ne manquerait qu’un temps, que la vie continuerait.
Elle avait toujours été fascinée par la mer.
Elle se pencha encore, prête à basculer, tout serait tellement plus simple.
Encore un peu… elle partait déjà… elle n’était plus là…

Et puis des rires au loin, son nom dans le vent, hélas




Voilà ma deuxième participation à l'atelier d'écriture de Leiloona pour son 156e numéro, de façon impromptue, sans préméditation.  
Un texte ouvert qui n'a pas de sens absolu. A vous de voir...

Les autres textes sont en lien chez elle

Et une dédicace spéciale pour Henry Wilson qui m'a forcément un peu inspiré !
(n'est-ce pas Titine...)






dimanche 1 mars 2015

De février à mars...

Le temps file et déjà mars pointe le bout de ses bourgeons.
Le printemps approche et le soleil finira par revenir et réchauffer les coeurs.

Février n'a pas tenu ses promesses mais est passé à toute allure.
Il a apporté son lot de mauvaises nouvelles.
Elles s'enchainent depuis plusieurs mois et à chaque embellie, on se prend à attendre la prochaine chute, à guetter l'endroit d'où elle arrivera.
Le nouvel an chinois n'a pas mis fin à cette succession.
Le printemps le fera peut-être.

En attendant, février a tout de même été bien rempli, même s'il n'y a pas eu beaucoup de livres lus.






Commencer un nouveau tricot.
Constater que les aiguilles longues, c'est plus facile, mais ce n'est pas pratique à transporter.
Devoir choisir entre la lecture et le tricot dans le train et se dire qu'un livre audio, ce serait bien (mais j'attends toujours mon colis de livres audios pour le prix audiolib... merci au facteur qui a dû l'intercepter).






Avoir envie de changer de tête.
Ne pas sauter le pas, mais c'est pour bientôt.
Répondre à un tag sur Instagram et montrer ma bobine en partie.






Courir partout pendant un mois.
Etre sans cesse en retard, perdue dans les listes de choses à faire, dans les commandes de photocopies, dans les mises à jour de mes cours.
Attendre les vacances avec impatience.






Atteindre enfin cette semaine de vacances tant attendue.
Prendre deux jours pour soi.
Profiter du temps qui passe, tenter de lâcher prise.






Essayer de se reposer pendant ces fameuses vacances.
Ne pas y arriver mais finir un en-cours.
Ne pas être enchanté par cette housse de téléphone (les couleurs sont mal assorties, j'ai l'impression de voir le drapeau américain).






Soigner les premiers petits bobos avec un joli pansement et plein de bisous.






Découvrir une passion pour le déménagement de vaisselle et d'électroménager.
Pourquoi acheter des jouets ?






Sentir une petite dent pointer en passant son doigt sur la gencive.
Apercevoir une deuxième petite dent translucide qui va bientôt arriver.
Laisser ses petits doigts sentir mes dents pour faire comme maman.
L'entendre se marrer comme une baleine.






Ne pas pleurer pour les vaccins (mais à 11 mois, cette enfant ne pleure pas alors je dois me retenir).
La regarder s'éveiller, devenir une grande et apprendre chaque jour de nouvelles choses.






La regarder aimer les livres tous les jours un peu plus.
Lui faire des surprises en lui rapportant des livres (trop) souvent.
Constater qu'à 10 mois on fait déjà des trucs de fou comme tourner les pages de son livre, repérer les puces sur les livres sonores et appuyer dessus seul.






Faire des bêtises avec maman (qui en plus fait des photos, ce qui est tout de même très encourageant !)





La laisser manger seule.
Sentir le temps passer encore plus vite et surtout se munir d'une éponge et d'un bavoir à manches.






Se faire piquer ses yaourts et constater que le goût ça se transmet sans problème.
Génétique ou mimétisme ?
Ou goût pris in utero ?






Et préparer le goûter en pensant à elle.
Trouver des desserts qu'elle pourra partager.
Lui faire découvrir les crêpes, les madeleines, les biscuits secs.
La laisser regarder, goûter, tripoter.






Bon mois de mars ! 




vendredi 27 février 2015

☼ La première bibliothèque de bébé ☼


C'est vendredi, c'est le jour des petits sur ce blog.
C'est aussi bientôt la fin de mes vacances et j'avais besoin de douceur.

Voici donc un petit coffret parfait pour un cadeau de naissance original et utile pour les jeunes parents.






Edité chez Tourbillon, ce coffret nous offre encore une fois des livres soignés, jolis, agréables à manipuler et parfaitement adaptés aux enfants.
Je crois que je suis définitivement adepte de cette maison d'édition.






En soulevant le couvercle en plastique transparent, on enlève la jolie feuille de présentation et on découvre 4 petits livres tout mignons.
Mais en plus d'être mignons, ils "serviront" chacun à un usage différent et accompagneront bébé dans différentes activités.
Il y a ainsi trois livres pour bébé et un pour les parents.

Pour les bébés tout petits, le premier livre qui attire l'oeil (et les mains, et la bouche...) et celui qui va "au bain !".
Les animaux de la savane vont se laver et chacun fait une chose différente.
Notre exemplaire a déjà pris plein de bain sans sourciller.
Il flotte parfaitement, il a l'air d'avoir bon goût car il est souvent mordillé et les images commencent à intéresser ma crêpe Suzette.






Il y a ensuite un petit livre tout doux à caresser.
La caresse n'est pas toujours à l'ordre du jour chez nous, laissant parfois place à des gestes plus brusques mais pour tripoter les pages des livres et chercher les surfaces différentes, ça marche plutôt bien.
Ce petit livre a le bon format pour tenir dans de petites mains, avec de grandes surfaces à toucher.
Dès la couverture, les ailes du papillon rugueuses ont attiré les petits doigts, mais la queue du chat a davantage de succès et permet de faire tourner le livre, ce qui est bien plus drôle ^-^









Et puis vient ensuite le livre le plus actuel pour nous, car nous sommes en plein dans la période "coucou-caché".
Les personnages se cachent ici derrière des volets en carton, avant d'arriver à un dernier personnage qui est... le bébé lui-même.
Nous, on est fan des livres où il y a des miroirs.
On passe des heures devant et avec les mains qui cachent le miroir, c'est encore plus drôle.









Le quatrième livre est pour les parents mais concerne aussi les enfants puisqu'il s'agit d'un recueil de conseils et d'exercices de yoga et de massage à réaliser avec son bébé.
Les massages sont à la mode et ils sont plutôt apaisants pour bébé mais on ne sait pas toujours comment les faire.
Là, en quelques mots simples et clairs, les parents pourront trouver des principes simples à appliquer qui plairont sans doute à toute la famille.
De la même façon, les exercices de yoga sont faciles à faire et donnent des idées pour se détendre, ce qui est parfois difficile quand on a un bébé glue comme nous à la maison.









Voilà donc un coffret vraiment bien pensé, très beau et qui plaira sûrement à de jeunes parents.

Le nôtre nous sert bien et je crois que pour le prochain bébé que j'aurais à gâter, je vais oublier les vêtements et autre doudou pour offrir plutôt ces livres.
C'est un cadeau utile et agréable qui permet de se familiariser avec les livres et de faire découvrir la lecture à bébé en douceur.






Merci aux éditions Tourbillon pour cet envoi. 






jeudi 26 février 2015

Turbulence { ameGraphique #3 }


Pour cet épisode du défi photo que Le Petit Carré jaune nous lance chaque semaine, mon esprit a vagabondé et est passé par plusieurs phases.

Le thème était : turbulence

Evidemment, ma première idée m'a amenée dans un avion où les turbulences sont ma hantise.
Pour les supporter, je me dis qu'il y a moins de danger que dans un bus birmans, et j'ai survécu à plusieurs trajets en bus birman !
Mais pour symboliser ça dans une photo, pas facile.

Ensuite, j'ai eu envie de vagues.
Les turbulences maritimes sont souvent spectaculaires, mais j'ai déjà publié une grosse vague le mois dernier.

Et puis, fait exceptionnel tant ce voyage m'a marqué négativement, j'ai eu envie d'aller piocher dans les photos de mon voyage en Inde.
Je suis alors parti vers mes photos de plage et je me suis dit que la turbulence, c'est aussi le fait des enfants turbulents ^-^


Voilà donc à la fois les vagues et quelques jeunes filles qui avaient envie de se faire peur.
Elles attendaient les vagues et éclataient de rire quand elles arrivaient.

Evidemment, pas question de se baigner ( et surtout pas en maillot) !












Et même si le temps était gris et le soir tombait, je ne résiste pas à la tentation d'en mettre quelques autres...






















lundi 23 février 2015

Le Voisin de Tatiana de Rosnay


Fin décembre, il fait gris, la fatigue de fin d'année se fait sentir, les soucis sont omniprésents, il me faut une lecture légère.
Ça tombe bien, j'ai du choix dans ma PAL !

Et ce sera finalement Le Voisin qui sortira de cette pile qui ne demande qu'à maigrir.

Colombe cherche un appartement et celui-ci lui semble parfait !
Ensoleillé, spacieux, avec du parquet et des moulures, il pourrait accueillir ses deux garçons et son mari, et lui offrir un bel espace pour installer son bureau.
Et contre toute attente, malgré le nombre impressionnant de candidats, le propriétaire la choisit.
Colombe s'installe, soigne le petit coin où elle met son bureau et se voit déjà écrire là le roman dont elle rêve depuis des années.
Ecrire pour les autres la lasse.
Colombe est nègre pour une grande maison d’édition, et ce n'est pas très enrichissant.
Mais pendant sa première nuit dans cet appartement, un problème de taille survient : le voisin est fan des Rolling Stones qu'il écoute à 2h du matin juste au-dessus de sa chambre.
Son mari est en déplacement, Colombe laisse couler, il rentre demain.
Et comme elle le pensait, Mick Jagger n'est pas là la nuit suivante.
Mais dès que son mari repart, la musique résonne à nouveau...

Voilà un petit roman bien troussé.
L’histoire est à la fois originale et tout à fait plausible.
Qui n’a jamais eu des voisins bruyants, puis qui vous narguent dès que vous dites quoi que ce soit ?
On imagine assez bien ce monsieur qui essaye d’intimider sa voisine dès qu’elle emménage pour être tranquille par la suite.
Mais on devine aussi le psychopathe qui peut se cacher derrière ce voisin, tout en se demandant s’il est réellement fou, si tout ceci est calculé et s’il cherche vraiment à rendre Colombe folle ou si elle est un tantinet fragile et ne souffre pas d’un délire de persécution.
Il y a quelques fausses pistes, quelques moments où on a vraiment pitié de Colombe et où on se demande jusqu’à quel moment elle va supporter tout cela.

La structure de l’histoire est bien maitrisée, on sent la tension qui monte au fur et à mesure, et la plume de Tatiana de Rosnay est agréable, comme toujours.
Colombe se laisse faire d’abord, c’est une femme soumise depuis des années.
Elle s’occupe de ses enfants, elle écrit pour les autres, elle passe inaperçue.
Il va donc lui falloir une sacrée dose d’énervement pour basculer du côté des gens qui agissent.
A partir de ce moment, tout va très vite et elle remet tout en question.

J’aurais tout de même un petit bémol concernant la fin du roman qui part un peu en vrille.
Après toutes ces pages très psychologiques, le roman devient violent et j’ai été moins convaincue.
J’aurais aimé un peu plus de finesse.

Néanmoins, ne demandons pas à ce roman plus qu'il n'offre, car c’est déjà pas mal.


Si vous cherchez un petit roman vif et prenant, une histoire qui vous tiendra éveillé, ce roman pourrait bien vous convenir.




1 roman de moins dans ma PAL ! 





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