mercredi 11 juillet 2012

India dreams de M. et J.-F. Charles, tome 1 à 5


En ce mercredi, je vous propose de vous parler d’une petite BD dépaysante.
Il s’agit d’India Dreams de Maryse et Jean-François Charles qui transporte son lecteur dans l’Inde coloniale des années 1930.

J’ai lu le premier tome de cette BD il y a très longtemps, mais je n’avais jamais pu lire la suite.
C’était pourtant un début d’histoire prometteur, qui présentait différents fils qu’il ne restait plus qu’à suivre.

En 1930, Amelia embarque pour l’Inde avec sa fille Emy pour aller retrouver son mari Thomas à Bombay.
Cette jeune femme n’est pas préparée à ce qu’elle va y découvrir et se retrouve prise au piège d’une machination dont elle n’a pas conscience et qui la dépasse.
Sa fille Emy, au contraire, s’y sent immédiatement à son aise, mais son retour rapide en Angleterre va l’éloigner de cette enfance rêvée et de ce pays jusqu’en 1944, quand l’Inde l’appelle et qu’elle doit y retourner.  
Chaque fois, ces femmes devront choisir leur destin, et construire leur propre route dans ce pays qui n’est pas le leur mais qui le deviendra.

J’ai beaucoup aimé ces histoires croisées, ces vies de femmes qui ne demandaient pas tant et se retrouvent prises dans les tourments d’histoires plus grandes que les leurs.
Les récits sont bien construits, ménageant un suspense qui incite évidemment le lecteur à poursuivre sa lecture.
Les histoires d’Amelia et d’Emy sont très différentes mais toutes deux doivent apprivoiser l’Inde et ses habitants pour pouvoir y trouver leur place.
Elles sont déracinées, sans attaches et Amelia est dès son arrivé écartée par les siens. Elle se retrouve sommée de prendre une place qui ne lui convient pas, comme c’était encore souvent le cas à cette époque.

Les dessins sont aussi très beaux.
Les couleurs sont douces et sans doute aquarellées.
Le dessinateur a choisi des camaïeux de sépia qui donnent une atmosphère très chaude à ces albums.
Il se dégage aussi une part de nostalgie et de romantisme qui répond à la peinture de l’Inde coloniale qui est faite ici.

Le dessin est traité de façon réaliste, mêlant les monuments, les palais indiens et les représentations de Ganesh ou la peinture de Londres en 1944.
L’Inde est aussi le lieu de l’éveil à une sensualité qu’elle ne connaissait pas pour Amelia qui se découvre ainsi et ne pourra plus revenir à son ancienne vie.

Comme j’ai toujours quelque chose à redire, je regrette tout de même quelques faiblesses dans l’histoire qui concerne les espions communistes d’Oxford à Darjeeling, mais cela ne représente qu’une infime partie du récit.
C’est assez anecdotique, même si cela a conditionné les choix des personnages.
Le tome 5 est aussi une compilation de dessins préparatoires et un résumé du récit complet que l'on a lu dans les 4 tomes précédents, ce que j'ai trouvé bien dommage. J'aurais préféré des détails techniques, par exemple. 

Quoi qu’il en soit, si vous croisez ces albums à la bibliothèque ou chez votre libraire, je vous conseille de céder à la tentation car ce sont de beaux livres, qui vous conteront une belle histoire.









lundi 9 juillet 2012

Des challenges pour l'été...

...ou pour plus tard.

Il y a quelques semaines, suite à une lecture commune qui l'avait enthousiasmé, Syl nous proposait de poursuivre la lecture des romans d'Anne Perry en organisant un challenge destiné à lire tout ce qui nous "tombe" sous les yeux et qui est de cette auteure.

J'en ai deux dans ma PAL qui me tentent depuis très longtemps : Un étranger dans le miroir et Le crucifié de Farrier's Lane. 
Les deux séries principales de cet écrivain sont donc bien représentées, et je pense commencer la série des Monk dès cet été. 

En plus, le logo est magnifique, vous ne trouvez pas ?




Pour cet été, il y a également un challenge bref dans le temps, mais qui devrait nous permettre de lire un livre qui prend du temps pour être lu.
Ce sont aussi des livres qui sont parfois difficiles à lire quand on a peu de temps dans l'année et qui passent mieux pendant l'été.
Il s'agit donc du challenge " Pavé de l'été " organisé par Brize.
Le principe est simple, il faut lire un pavé, soit un livre de plus de 600 pages.
Dans ma PAL, il y a Anna Karenine, Le collier de la reine, Terre des oublis, Loin de ChandigarhMillenium, et surtout Autant en emporte le vent qui attend depuis l'an dernier.
J'ai l'embarras du choix.




Et pour terminer, Liliba reprend un challenge lancé par Cynthia l'an dernier qui nous encourage à lire des thrillers et des polars.
J'en ai un stock considérable dans ma PAL (je ne ferai donc pas de préliste), et j'aime les lire, alors ce serait dommage de ne pas se laisser tenter.
Je vise néanmoins un niveau raisonnable, parce que je me connais et je sais que j'ai l'esprit de contradiction. Je pense donc atteindre le niveau touriste planqué, avec 5 thrillers ou polars à lire.





Comme j'ai pas mal de billets de lecture en retard, je commencerai ces challenges avec mes prochaines lectures.
Mais j'oeuvre activement au rattrapage de tous ces billets ^-^




samedi 7 juillet 2012

Comment résister (bis) ?

Il y a trois semaines, je vous parlais des cadeaux offerts par les éditeurs pour l'été.
Pour la plupart, il s'agissait d'offrir un livre gratuit au choix parmi une petite sélection (souvent pas très large, la sélection).
Evidemment, il n'y a pas toujours de livre intéressant dans cette sélection, et on préfèrerait souvent qu'on nous offre le troisième livre acheté, mais bon, les temps sont durs pour les libraires comme pour les éditeurs.

Pour ma part, je préfère les cadeaux. Ce sont rarement des objets inoubliables, mais ça m'amuse.

En voici donc deux de plus, même si je n'ai toujours pas trouvé le sac offert par le livre de poche (je ne désespère pas). 

Tout d'abord, chez Points, vous pourrez obtenir un petit sac en plastique transparent très pratique pour la plage ou la piscine l'hiver prochain.
Il vous suffira d'acheter deux points pour vous l'approprier.




Ensuite, pour les amateurs de thé, Pocket nous propose une boule à thé en forme de crâne pour l'achat de deux romans policier Pocket.
En grande collectionneuses de boule à thé, il me la fallait, mais j'ai dû négocier pour avoir celle qui était en rayon vu qu'il n'y en avait plus.
Apparemment, il n'y en a pas beaucoup, il faut les chasser ^-^
(Marianne signale dans les comm que la boule à thé est très tranchante. Be careful !)





Bon weekend ! 



vendredi 6 juillet 2012

Le scandale Modigliani de Ken Follett


J’ai cédé aux sirènes publicitaires, pour une fois, et j’ai acheté ce livre sur la bonne foi de son auteur qui m’avait plusieurs fois régalé, et parce que je le voyais dans toutes les vitrines de librairie.
Je garde un excellent souvenir des Piliers de la terre et d’autres romans de Ken Follett, et je me suis précipité sur celui-ci en pensant qu’il serait aussi bon.
Le sujet promettait également, mêlant plusieurs intrigues et la recherche d’une œuvre d’art, mais…

Dee attend les résultats de ses examens.
Étudiante en histoire de l’art, elle passe l’été à Paris, dans un petit appartement sans prétention loué par son compagnon.
Quand elle apprend qu’elle a obtenu son diplôme avec brio, elle décide de faire une thèse portant sur la peinture et les drogues.
Très vite, son compagnon l’envoie discuter avec un vieil artiste parisien qui lui apprend que Modigliani était un adepte des psychotropes, mais qu’il a brûlé toutes les toiles réalisées sous influence, sauf une. Dee voit là une belle occasion de se faire connaître en tant qu’expert et se lance dans une chasse au trésor qui la mène en Italie.
Un peu écervelée, la jeune femme envoie une carte postale à son oncle pour partager sa joie. Mais son oncle est marchand d’art à Londres et se lance lui aussi à la poursuite du tableau…

Ce roman est l’un des premiers écrits par Ken Follett.
Et cela se voit, malheureusement !
L’auteur s’est d’ailleurs senti obligé de justifier cette publication tardive en ajoutant une introduction dans laquelle il explique ses intentions initiales, et déplore le fait qu’il ne soit pas parvenu à les atteindre.
Il souhaitait effectivement montrer le rôle du destin dans les vies de chacun et comment on peut le tromper ou se laisser tromper, mais ses personnages lui ont apparemment échappé.
Il explique aussi qu’il a hésité à publier ce manuscrit, mais qu’avec les années (la publication en anglais date de 1976), il est devenu plus indulgent avec lui-même.

Je vais l’être beaucoup moins.

Il y a beaucoup de personnages dans ce livre, et trois intrigues parallèles.
C’est beaucoup, car il faut bien ensuite justifier les croisements entre les intrigues, et certaines explications présentes à la fin du livre sont un peu légères.
Je ne veux pas spoiler, vous n’en saurez donc pas plus, mais je suis restée sur ma faim.

La juxtaposition des histoires multiples plus ou moins parallèles rend également le roman un peu bancal.
Il y a trop de thèmes, trop de directions pour que l’une d’entre elles soient vraiment marquante.
Paradoxalement, cette profusion est dommageable pour le rythme du roman et on passe d’une histoire à l’autre sans voir les liens qui les lient.
Chaque histoire est aussi trop courte pour que l’on se passionne réellement pour elle.
C’est dommage.

Je suis sans doute un peu sévère avec ce livre, et il faut bien que les écrivains publient un premier roman, mais j’ai eu l’impression que Follett ou son éditeur ont surfé sur le succès de l’auteur pour sortir ce roman.
Je ne conseillerais donc pas particulièrement cette lecture.
Mais si vous voulez lire ou découvrir Ken Follett, lisez plutôt le Réseau Corneille, les Piliers de la Terre évidemment, ou la Marque de Windfield.


Malgré cette déception, j’ai entamé un vidage express de ma PAL avec ce livre, ce qui lui a fait du bien.  Le challenge de Missbouquinaix est terminé, mais sur le forum Livraddict, on poursuit jusqu'à la fin de l'année. 
Je valide aussi une participation au challenge ABC







jeudi 5 juillet 2012

Buren et de Vinci


Il est trop tard pour aller voir ces deux expositions, mais je trouvais cela dommage de ne pas vous en parler, dans le premier cas pour vous consoler éventuellement de ne pas l’avoir vu, et dans le second parce que le catalogue d’expo est magnifique.

Commençons donc par Monumenta vu par Daniel Buren au Grand Palais qui s’est terminé le 21 juin dernier.

Ayant une heure de libre dans mon emploi du temps surchargé le 20, je me suis dit qu’il serait dommage de manquer Monumenta, et que je pourrais y faire un saut rapide à 12h30.
Je voulais absolument voir l’installation, et cela me chagrinait de la manquer, car l’an passé, j’ai été vivement impressionnée par le Monumenta d’Anish Kapoor.
Kapoor, c’était du genre l’œuvre que tu vis de l’intérieur, le truc face auquel (et même à l’intérieur duquel) tu ne peux pas rester indifférent, l’installation qui interpelle, qui interroge, ou au minimum qui te fais ressentir des trucs qui te ramène carrément au ventre de ta mère !
Une vraie expérience, quoi !

Buren, c’est du genre… ludique. Voilà, c’est tout.
Je suis entrée dans la grande nef sur le côté, et j’ai découvert une série de ronds colorés situés à 2m30 du sol et collés les uns aux autres. C’est rigolo de voir les couleurs qui se reportent sur le béton du sol. En avançant dans la nef, il y a des sons qui vous sautent dessus, des listes de chiffres lus dans 19 langues différentes.
Quand on arrive au centre de la nef, l’espace se libère et on voit la coupole où des plaques bleues ont été disposées. Elles se reflètent dans des miroirs posés au sol.
Bon, c’est sympa, on peut faire plein de photos amusantes (quand les miroirs sont propres, ce doit être mieux) et l’espace a été parfaitement investi. Les enfants s’y sentent bien, ils courent partout et les couleurs leurs plaisent beaucoup.
Mais je crois que je n’ai plus l’âge, et le sens de l’œuvre, le questionnement, la mise en question du monde m’ont semblé bien absents.

Une installation qui ne restera pas dans ma mémoire…

L’autre exposition, par contre, était nettement plus intéressante.
Le tableau de Léonard de Vinci surnommé la Sainte Anne a été restauré l’an dernier.
Il s’agit d’une restauration d’envergure, qui a réellement modifié la perception du tableau et justifiait une aussi belle exposition.

Mais ce qui fait la qualité du travail mené par les conservateurs, ce sont les tableaux et les dessins assemblés autour de l’œuvre.

Les conservateurs ont choisi de montrer l’avant et l’après.
La première partie de l’exposition (et du catalogue) nous conduisait progressivement vers la Sainte Anne, en passant par d’autres œuvres de l’époque reprenant le même thème, puis les dessins préparatoires de Vinci et de son atelier.
Le tableau majestueux se dressait à mi- parcours, puis venaient d’autres tableaux de Vinci, de ses contemporains, et des copies innombrables, les tableaux de contemporains très « inspirés » par la toile de Vinci.
La Sainte Anne a apparemment donnée lieu à une longue lignée de tableau où la même scène est reprise, où le peintre a représenté la vierge dans la même pose avec le christ.

La construction de cette exposition était donc vraiment intéressante.
Elle permettait de comprendre pourquoi Vinci s’est intéressé à ce thème, comment il a peint ce tableau, mais elle donnait surtout beaucoup d’information concernant la vie du tableau.
Il y a eu trois cartons réalisés avant que le peintre ne décide de son motif.
Le premier, magnifique et visible à Londres (il était présenté lors de l’expo) montre une scène assez différente. Vinci a ensuite fixé les personnages sur le deuxième carton (aujourd’hui perdu) et le troisième est celui du tableau, mais il a lui aussi été très modifié.
Or, on dispose de dizaines de copies qui présentent des détails communs, mais absents du tableau final. Et c’est là qu’on apprend que les copistes travaillaient à partir de cartons intermédiaires réalisés par l’atelier de Vinci et diffusés dans l’Europe entière.

Vous l’aurez compris, c’était une belle surprise, et si vous ne l’avez pas vu, rassurez-vous, le tableau est présenté dans l’exposition permanente du Louvre.
N’hésitez pas si vous passez à Paris, il est magnifique.

Et si Vinci vous passionne, il y a 4 émissions très intéressantes sur France culture par ici (la 2e est sur le tableau). 

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