lundi 29 septembre 2014

L'écrivain national de Serge Joncour

Il y a deux ans, j'ai découvert Serge Joncour avec ravissement en lisant L'amour sans le faire.
Ce roman dont on avait peu entendu parler m'avait touché par sa simplicité et l'ambiance qui y régnait.
J'en ai d'ailleurs gardé un souvenir très fort.

Cette année, l'auteur revient avec un roman qui se déroule à nouveau à la campagne mais l'histoire est complètement différente.
Et là encore, j'ai beaucoup aimé.

Invité à Donzières dans le Morvan pour une résidence d'écrivain de plusieurs semaines, Serge, auteur de romans et parisien, se retrouve au coeur d'une petite société rurale. 
Il découvre un village et ses habitants, le libraire, l'hôtelière, le maire qui l'affuble du surnom "notre écrivain national.
Mais en feuilletant un journal, il découvre surtout Dora et une sombre histoire de disparition et de bataille écologique.
Un vieil octogénaire bravache a disparu et Dora et Aurelik, marginaux originaires des pays de l'Est, sont les coupables idéals.
Alors bien sûr, il serait préférable de passer ces quelques semaines tranquillement dans le village, mais l'attraction pour les ennuis est la plus forte...

A la fois tendre, drôle et parfois inquiétant, ce roman joue avec son lecteur et le balade d'un genre à l'autre au fil des pages.
Pour moi, c'est là que réside la plus grande réussite de ce roman.
Il oscille entre la chronique un peu comique du séjour de l'auteur, la description des relations parfois intrusives de la campagne et le thriller quand Serge commence à fouiner son nez partout.

Car oui, c'est aussi un thriller !
Le personnage se retrouve pris en plein milieu d'une histoire qui ne devrait pas le concerner.
Il est interrogé par la police, soupçonné de complicité de meurtre, molesté, accusé et se met à avoir peur de tout le monde, à suspecter tout ceux qu'il croise.
Fasciné et obsédé par Dora, il se laisse emporter par les évènements et ne sait plus comment s'en sortir.
Il est menacé, il à peur d'être trop impliqué et fait tout pour l'être.
Car Serge a le don de se mettre dans les ennuis.
Il fait tout pour ne pas passer inaperçu !

Mais ce roman est aussi une belle réflexion sur le métier d'auteur et sa complexité.
Est-ce un métier d'ailleurs et comment doit se comporter celui qui est invité tout frais payé pour faire l'écrivain ?
On découvre l'envers du décor, les pensées de celui qui doit assurer un atelier d'écriture mais n'a aucune idée, de celui qui se trouve face à un public qui ne sait pas écrire pour un atelier d'écriture, de celui qui se trouve dans un diner où il sert de faire-valoir.
Il faut être aimable et quoi qu'il arrive, il faut écouter la lectrice agressive ou celle qui croit tout savoir du roman.
C'est finalement un bel exercice de désacralisation de la figure sacrée de l'écrivain.

Et en toile de fond, la campagne est décrite avec une plume acerbe.
Je voudrais penser qu'il s'agit d'une caricature, hélas il existe de nombreux villages comme celui-ci, des lieux où chacun épie son voisin et davantage encore le nouvel arrivant, des lieux où on ne peut pas faire un pas sans que tous le sache.

Je ne saurais vous dire ce qui relève de la réalité et ce qui appartient à la fiction.
D'après les entretiens avec l'auteur, ce roman s'est écrit au fil du temps, en prenant des notes après chaque retour de voyages.
J'ai cherché au début de ma lecture si je trouvais l'auteur dans ces lignes et puis je l'ai écouté et j'ai finalement décidé de considérer qu'il n'y avait que de la fiction (avec un fond de vérité et peut-être un fond d'envie de la part de Serge Joncour ?).

Mais si vous faites un autre choix, je gage que votre lecture sera tout aussi bonne.




Un roman que je place dans mes pépites pour le non-challenge de Galéa











Merci à Decitre et l'opération Lecteurs Vip pour cette lecture. 




samedi 27 septembre 2014

Lily cherche son chat de Peggy Nille

Vous connaissez sans doute Charly et sa marinière qui se cache dans des double-pages surchargées en détails foisonnants (d'ailleurs en vrai, il ne s'appelle pas du tout Charly ^-^).
J'aime beaucoup le principe de ces livres qui imposent à leur lecteur de se poser et de regarder vraiment ce qu'il y a dans le livre.
Il n'y a pas d'histoire ou elle est très ténue, mais on est captivé par le challenge que représente l'énigme proposée.






Le livre dont je vous parle aujourd'hui fonctionne sur le même principe, en y ajoutant une petite histoire.
Lily a perdu son chat et le cherche sur tous les continents.
Ce chat est en effet un grand voyageur et se promène un peu partout.
On suit ainsi les personnages dans des paysages très divers, souvent luxuriants qui évoquent des ailleurs exotiques et fascinants.








Mais ce qui est vraiment sympa, c'est qu'à chaque double page, le texte invite à chercher huit lapins, deux animaux intrus, quatre noix de coco...
L'enfant est motivé par plusieurs objectifs et plusieurs personnages et suit le chat, Lily et ses amis.









Les dessins sont à la fois simples mais plein de surprises, ils sont très expressifs et très riches je trouve.






Certains sont surchargés, d'autres sont clairs et simples.
Les changements de continents permettent de voir des paysages très différents, mais il y a aussi cette belle page sombre qui vient trancher au milieu d'un album lumineux.









Un album au bel esprit de découverte, avec une vraie ambiance et l'envie contradictoire de scruter tout l'espace et de tourner les pages pour découvrir la suite.
La couverture m'avait tout de suite tapée dans l'oeil et je n'ai pas été déçue.

Je vous le recommande sans hésiter !






Merci aux éditions Nathan pour cet envoi. 


jeudi 25 septembre 2014

C'était hier...

Chaque matin, te laisser dans tes rêves avec le regret égoïste de ne pouvoir t'embrasser pour te laisser dormir.
Et puis partir un peu en vacances.
Voir le paysage défiler et se lisser en une ligne verte et bleue. 
Guetter le soleil qui se lèvera ou ne se lèvera pas.
Regarder le ciel qui rougeoie parfois et m'émerveille à chaque fois.
Et certains matins, retourner dans mes songes, finir ma nuit trop courte pour pouvoir affronter la journée. 
Ou se plonger dans les écrits d'un autre, un inconnu ou une belle tête que j'ai contribué à former avec fierté. Pester un peu mais m'émouvoir aussi de constater les progrès.




Et puis Paris arrive.
Sortir du cocon chaud qui s'est créé sans qu'on s'en aperçoive. 
Affronter le bruit, le mouvement perpétuel, se frayer un chemin, avancer. 
Toujours en mouvement.
Observer le trajet qui défile par les vitres d'un autre véhicule.
S'émerveiller encore de la vue sur l'Opera, du soleil qui brille sur les bras de l'ange.
Regarder les pieds qui s'activent vers un ailleurs de plus en plus proche.
Et puis le Louvre, la pyramide, la Seine, les tours de Notre-Dame...
Il faut bientôt descendre.



Quelques pas et un nouveau cocon est là.
Un fauteuil confortable, une tasse de thé, un écran sur le monde, une fenêtre lumineuse bien que moins qu'avant.
Des bonjours échangés, des gestes chaleureux, des sourires qu'on a plaisir à voir.
Il faut se préparer, réunir quelques feuilles, se chauffer un peu la voix, ne pas oublier les craies.

A l'orée d'un nouvel espace, avant d'être sous le feu de dizaines d'yeux, inspirer un grand coup, mettre la main sur la poignée, et entrer d'un pas assuré.
Se poser, lever les yeux, les découvrir et prononcer un sonore "bonjour".

L'année peut commencer.




lundi 22 septembre 2014

Une vie d'emprunt de Boris Fishman

J'abandonne rarement les romans que je commence.
C'est sans doute un défaut car je ne peux me débarrasser de ces livres qui encombrent ma table de nuit et ma mémoire.
Mais c'est comme ça.

Et pourtant, j'ai eu bien souvent la tentation de laisser tomber celui-ci.
J'ai eu beaucoup de mal à m'intéresser à cette histoire et son personnage principal m'a laissé de glace.

Dans son appartement minimaliste new-yorkais, Slava décroche le téléphone.
Sa mère qui a interdiction de l'appeler a transgressé cet interdit pour lui annoncer le décès de sa grand-mère.
Voilà un an qu'il ne l'a pas vu mais le souvenir de cette grand-mère adorée va le hanter pour les heures qui vont suivre.
Mais Slava est aussi dans l'attente d'une confirmation.
Il a proposé un article à la rédaction du journal pour lequel il travaille et attend la décision de publication...

Je me suis ennuyée.
Je n'ai pas su déceler ce que l'auteur veut exprimer, je n'ai pas vu où il voulait en venir.
Il lance des pistes, des débuts d'histoire mais ne se focalise sur rien.
Du coup, on ne sait pas où regarder, on attend un chemin tout en sautant sans arrêt d'un fil narratif à un autre.
Il y a l'histoire de la grand-mère et du grand-père de Slava, un peu vite expédiée, l'histoire de Slava, jeune journaliste qui ne se trouve pas, sa vie amoureuse également mais cela manque de saveur.
J'ai l'impression d'avoir lu ce genre d'histoire souvent et mieux écrit.

Slava est issu d'une communauté juive immigrée et fait tout pour s'en détacher.
Il interdit à ses parents de le contacter, change de quartier, mais regrette finalement de s'être éloigné.
Il couche avec sa collègue la plus proche dans un moment de tristesse, après être passé dans une boîte de nuit à la mode.
C'est assez cliché et je n'ai pas vu où était l'originalité de ce roman.

Pas de trouvaille stylistique, pas d'originalité thématique, pas de passion dans ce roman.
Ce n'est pas mal écrit, rassurez-vous, mais c'est bien lisse.

Bref, je n'ai pas accroché.






3/6





Merci à Decitre et l'opération Lecteurs Vip pour cette lecture. 

samedi 20 septembre 2014

J’ai testé… Little Cigogne

Un petit test aujourd’hui destiné à ceux d’entre vous qui ont des enfants, mais aussi à celles et ceux qui veulent faire un cadeau.
Car ce dont je vais vous parler est idéal pour une naissance ou un anniversaire quand on ne peut pas être présent physiquement ou quand on veut faire un cadeau un peu original.

Le concept des boxs fait recette aujourd’hui et se décline sous toutes les formes imaginables.
Il y en a de plus ou moins réussies, en fonction du produit vendu, du soin mis à préparer la box ou de son originalité.





Je suis abonnée à peu de box et je n’en ai pas essayé beaucoup.
J’aime les surprises, mais quand on reçoit une box qui ne nous plait pas, c’est toujours décevant.
Alors quand j’ai découvert Little Cigogne, j’ai tout de suite été enthousiaste.
Pour cette box, on peut en effet renvoyer l’intégralité du contenu s’il ne nous plait pas, et à partir du mois prochain, on pourra même renvoyer une partie seulement gratuitement pour un échange !
Il serait dommage de se priver, n’est-ce pas ?

Mais Little Cigogne se démarque aussi en vous envoyant une sélection de produits qui correspondent à vos goûts.
La proposition est simple : vous indiquez vos préférences sur un formulaire, vous donnez une taille et vous pouvez ajouter un petit texte pour plus de précisions.
A partir de ces informations, un styliste Little Cigogne prépare une sélection de vêtements qui constituent une tenue : un bas, un haut et un pull ou un gilet.
Mais vous pouvez aussi recevoir un accessoire, des sous-vêtements, des pyjamas, que des hauts, que des bas…
C’est vous qui choisissez !





Évidemment, il faut bien remplir le formulaire qui précise vos goûts, sinon c’est un peu compliqué de vous satisfaire.
Mais vous êtes guidé dans le choix, et le formulaire vous propose des catégories et des cases à cocher : les couleurs dominantes, les motifs, les carreaux, les types de vêtements, les styles…
N’hésitez pas à indiquer dans l’encadré ce que vous ne voulez pas.
Dans mon deuxième envoi, il y avait un pantalon type jogging, ce qui n’est pas trop mon truc.
Mais je ne l’avais pas dit (et je peux l’échanger si vous avez suivi) et pour l’apprentissage de la marche, ce sera très confortable car il est de très bonne qualité.

Comme vous le voyez sur les premières photos, le packaging est top.
Les vêtements arrivent emballés dans un lange puis dans un pochon en gaze (où je mets mon tricot depuis) vraiment jolis.
Et quand vous ne voulez plus de packaging, vous le précisez sur le formulaire et vous aurez 5 euros de vêtements en plus.






Nous, on a reçu un premier colis adorable : une robe qui tourne, un pull tout doux, un legging super mignon.
Pour 39,99 euros, le colis correspond à une valeur en boutique de 90 euros.
Il y a également une formule à 29,99 euros et une autre à 59,99.
C’est en plus une bonne affaire !

Et si vous voulez faire un cadeau, l’effet sera vraiment garantit, même si vous connaissez mal les goûts de la personne à qui vous destinez le cadeau.
Après tout, quand on fait un cadeau, on le fait aussi un peu à partir de nos gouts.


Si cela vous intéresse, n’hésitez pas à me le signaler.
Je peux vous faire bénéficier d’un parrainage qui vous permettra de recevoir 20 euros de marchandise en plus dans votre colis pour le même prix.







Merci à Little Cigogne pour la réduction sur la première box. 
On attend la troisième avec impatience.


vendredi 19 septembre 2014

Un livre pour les parents qui ne savent pas dessiner ^-^

Vous ne savez pas dessiner et vos enfants vous réclament tout le temps des petits dessins ?
Ce livre est fait pour vous !

Mais il est aussi fait pour les enfants !




Ce n'est pas le premier livre de ce genre.
Les livres qui permettent d'apprendre à dessiner à partir de formes simples sont très nombreux, mais celui-ci me semble très bien fait.

Il y a d'abord beaucoup de place pour dessiner.
Pas besoin d'avoir du papier sous la main, vous pouvez vous promener uniquement avec ce livre et des crayons.

Ensuite, le papier est bien épais.
Cela me semble important avec des enfants qui appuient parfois beaucoup sur les crayons.

Enfin, les dessins sont très variés mais ils sont aussi thématiques.
Il y a toute une série d'animaux comme on le voit sur la couverture, et des dessins classiques comme la voiture ou un robot.
Mais il y a aussi de quoi dessiner un véritable conte de fée avec le dragon, le chevalier, la princesse et le château fort.





Il y a même mon animal totem dans ce livre.
Je n'ai plus aucune excuse pour en dessiner partout !




Evidemment, vous ne deviendrez pas un artiste peintre en deux minutes, mais vous pourrez répondre plus facilement aux demandes de vos enfants.

Quant aux enfants, ils apprendront en douceur à dessiner ce qui leur plait en grand ou en petit sur les pages largement laissées à leur usage.
Il faut juste qu'ils maitrisent le rond, le carré et le rectangle.

Pour le reste, il faut aussi accepter que son propre dessin ne soit pas tout à fait le même que sur le modèle, mais ça fait partie de l'apprentissage, non ?








Merci aux éditions Usborne pour cet envoi.




mercredi 17 septembre 2014

Une panière pour doudous (Hooked zpagetti et ribbon xl) et un peu de moi ^-^

C'est mercredi, c'est jour des enfants, alors je vous parle un peu bricolage.
Bon, ce n'est pas un bricolage qu'on peut faire avec les enfants, mais c'est pour ma fille que je l'ai fait.
Et puis si vous avez des ados, ça peut marcher pour occuper les futures après-midis de pluie, leur apprendre à faire des cadeaux home-made pour noël...
(Noël en home-made, j'y pense déjà parce que je suis du genre lente pour finir mes ouvrages... )






Depuis l'an dernier, j'ai décidé de m'organiser autrement pour que ma maison ne ressemble pas à un champ de bataille dès que j'ai un peu de boulot.
Evidemment, avec un enfant, le problème risque de s'aggraver, alors je me creuse la tête pour essayer de trouver des modes de rangement pratiques et jolis pour ma maison.
L'idée est de pouvoir la ranger rapidement et efficacement.
La poubelle est ma meilleure amie, mais on ne peut pas tout jeter (d'ailleurs je n'en ai pas envie), alors il y a du boulot.

Le truc qui me parait le plus simple, ce sont les panières ou les bacs de rangement.
Avec des couvercles faciles à ouvrir ou sans couvercle pour jeter rapidement ce qui traine, on les pose à côté des endroits stratégiques et quand on passe, on fait le vide.
Je dois ajouter que je rêve d'une maison à la Hollandaise, blanche, lumineuse et... un peu vide il faut l'avouer.
Donc, j'y travaille.
Si on veut quelque chose, il faut tout faire pour et ma maison est déjà presque entièrement repeinte en blanc et gris (on aime ou pas, hein !).





Dans la chambre de ma fille, il y a un grand tapis de jeux de chez le suédois (qu'on aperçois sous la panière) et des doudous, des livres et deux-trois hochets.
Pas beaucoup pour le moment, elle est encore bien petite, mais quand vient le soir, pour éviter mes mauvaises surprises en cas de réveil nocturne, je range tout.
Et c'est là qu'intervient cette panière.

Comme c'est moi qui l'ai faite, elle est pile à la bonne dimension pour pouvoir être utilisée directement par ma crêpe Suzette plus tard.
Cela fera un parfait panier à commission quand j'aurai crocheté des légumes pour le marché.
Et pour être sure qu'elle me plairait, j'ai choisi deux couleurs qui me plaisaient aussi : le gris et le turquoise.

Quand j'ai acheté mes bobines, j'ai pris deux qualités de ce fil qui est censé être de la récupération de t-shirt ou des chutes d'usine : le trapilho.
Chez DMC, ils ont un fournisseur qui fait beaucoup de chutes...
Les couleurs m'intéressaient, alors je n'ai pas fait attention aux étiquettes et j'ai pris du Zpagetti et du Ribbon XL.






Jusque là, ça ne me parlait pas, mais maintenant, je connais la différence !
Si vous regardez la photo ci-dessus, vous verrez que le fil bleu (le Ribbon XL) est plein de petits trous qui le rendent plus léger et beaucoup plus souple.
Pas de chance, pour une panière, il vaut mieux du fil rigide : le Zpagetti.


Allez, ce n'est pas si grave, ma panière est toute jolie quand même, 
mais elle est aussi toute molle XD



Si cette panière vous tente quand même (avec un fil moins souple évidemment), je l'ai trouvé ici. Il y a une petite astuce pour les anses, mais je crois que je n'ai pas pigé. Il faudra que j'étudie la chose pour une prochaine fois. 
N'hésitez pas à vous laisser tenter, ça va très vite et ça muscle les bras !










lundi 15 septembre 2014

Peine perdue d'Olivier Adam

Certains auteurs évoquent en nous des histoires ou des décors, des moments de lecture agréables ou pénibles.
Pour moi, Olivier Adam fait partie de ces auteurs qui évoquent un moment de lecture merveilleux, un temps suspendu où le livre emporte tout, où plus rien n'a d'importance et seul le livre compte.
Je l'ai découvert en lisant Je vais bien ne t'en fais pas.
Ce roman est à la fois doux et violent, il est original tout en étant très prévisible.
J'ai lu deux ou trois autres romans de l'auteur qui m'ont fait le même effet.
J'ai donc ouvert peine perdue en espérant que j'allais replonger dans le même monde.

Antoine est doué, très doué pour le foot.
Mais Antoine est aussi un peu violent avec l'adversaire.
Impossible pour lui d'intégrer une grande équipe.
Marion a quitté Antoine pour refaire sa vie, une vie plus calme avec leur fils.
Elle travaille dans un hôtel face à la mer et trouve sa vie plus calme depuis qu'elle a quitté Antoine.
Paul et Hélène ne sont pas venus depuis plusieurs années dans cette petite station balnéaire du sud.
Mais Hélène voit sa mémoire s'effilocher et a eu envie de revenir une dernière fois.
Marco prend sa garde ce soir, et rien ne se passe comme d'habitude...

La structure de ce roman est clairement ce qui m'a séduite.
Chaque chapitre est vu sous l'angle d'un des personnages et construit une partie de l'histoire d'Antoine.
C'est d'ailleurs lui qui ouvre et ferme le roman.
Les pièces du puzzle se mettent en place petit à petit et le lecteur voit se construire une situation complexe dont les pièces s'emboîtent parfaitement.
La situation de départ est embrouillée et on la voit se démêler sous nos yeux.
C'est tout simplement addictif !
A chaque nouveau chapitre (22 personnages et 23 chapitres), on se demande qui va en être le héros, quel est l'histoire qui va être développé.
Certains personnages sont mis en avant, d'autres disparaissent, mais tous participent à la combinaison finale.
J'adore ces histoires qui se complètent et forment un seul tableau à la fin.
Cela témoigne d'une grande finesse de construction de la part de l'auteur, et quand cela fonctionne, c'est superbe.
Et c'est ce qui se passe ici.
Olivier Adam a fait un travail d'orfèvre qui fonctionne à merveille.
C'est addictif et chaque chapitre ouvre sur une histoire intime d'une densité incroyable.


(Point grognon on)
Néanmoins, j'ai été un peu gênée par quelques petits procédés stylistiques qui m'ont gâché ma lecture.
Le premier et le plus présent concerne les listes.
L'auteur fait des listes de plusieurs pages, des accumulations, des enchaînements de phrases courtes, hachées qui n'en finissent plus et j'avoue avoir sauté quelques lignes.
C'est trop long, trop répétitif, même si j'ai bien conscience qu'il s'agit là d'un choix stylistique de la part de l'auteur.
La première fois j'ai lu, la deuxième je me suis demandé quand est-ce que cela allait finir, et la troisième je suis passé à la suite un peu plus vite que prévu.
Le vocabulaire utilisé dans le premier chapitre est le second point qui m'a un peu heurté.
Comme je m'attendais a quelque chose de plus doux, j'ai été désappointée par ce début violent et un peu ordurier.
Mais bon, là encore, je comprends que l'auteur ait changé un peu de style.
On ne fait pas toujours la même chose et il faut changer de temps en temps.
Et puis c'est censé coller au personnage.

En résumé, j'ai passé un très bon moment avec ce roman (même si je trouve toujours un truc à critiquer).
J'ai beaucoup aimé découvrir tous ces personnages, me demandait à chaque chapitre qui j'allais découvrir et voir le cercle se fermer à la fin.

Je conseille évidemment !



Merci à Decitre et l'opération Lecteurs Vip pour cette lecture. 
Fiche du livre sur Decitre









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