jeudi 22 septembre 2011

Héritage de Nicholas Shakespeare


Je dois avouer dès cette première phrase que ce livre est un véritable coup de cœur !
Je l’ai déjà conseillé plusieurs fois et il a été prêté et apprécié deux fois en 3 semaines seulement, ce qui est un record personnel. 
Dès la première page, j’ai été emportée, j’ai senti que ce livre allait me plaire et me tenir tard éveillée.
Vous me direz que je vous ai fait patienter pour un livre qui m'a plus et dont je vous parle depuis juillet, mais voyez-vous, ces choses là se digèrent.
Trêve de bavardage, et voyons ce que nous raconte cet autre Shakespeare. 

Andy Larkham est un type sans histoire. Employé chez un petit éditeur, il rêve d’avoir sa propre collection mais n’obtient pas la moindre promotion. Sa petite amie, une jeune mannequin blonde filiforme est agacée par ce manque apparent de volonté de sa part. Bref, sa vie est moyenne.
Lorsqu’il doit se rendre à l’enterrement d’un de ses anciens professeurs, Andy est en retard, comme à son habitude. Il court sous la pluie et se retrouve dans une chapelle quasiment vide où seules deux personnes assistent à l’enterrement d’un homme qui n’est apparemment pas son professeur.
Poli, le jeune homme n’ose pas sortir de la chapelle avant la fin et va même jusqu’à signer le registre qu’on lui tend pour ne froisser personne.
C’est ainsi qu’il se retrouve à la tête d’un héritage de 17 millions de livres sterling. L’homme qu’on enterrait dans cette chapelle avait en effet légué tous ses biens aux personnes qui assisteraient à son enterrement. Elles étaient trois, Andy, le notaire de cet homme non concerné par le testament et une femme.

Ce résumé semble avoir tout dit, et pourtant, ce n’est là que le premier chapitre. Lorsque j’ai eu achevé ces 50 premières pages, je me suis dit que c’était très bien, très original mais j’attendais la suite.
Elle ne m’a pas déçu.
Andy Larkham doit d’abord digérer cet héritage et c’est un processus bien compliqué. Lorsqu’il sort enfin d’une année mouvementée mais vide, faite de dépenses et de voyages, il retrouve son meilleur ami et sent le besoin de s’intéresser à cet homme mystérieux qui l’a rendu riche.
Et c’est là que ce roman se fait vraiment intéressant.
Chaque chapitre est une étape dans l'histoire d'Andy ou dans celle de son bienfaiteur, racontée tour à tour par plusieurs narrateurs. Le passage de voix est cohérent et rythme la seconde moitié du roman pour en faire une histoire dans l'histoire.
C'est ainsi que deux vies sont croisées et que l'une agit sur l'autre.

Pour raconter l’histoire de Madigan, millionnaire misanthrope d’origine arménienne, l’auteur mêle effectivement les voix d’Andy et de la femme qui a vécu avec Madigan pendant plusieurs années. Elle raconte l'enfance, la fille, la femme de Madigan et dévoile un pan entier de l’histoire de l’Arménie et des Arméniens.
Mais la vie de Madigan est aussi marquée par un personnage qui revient à intervalles réguliers et ne se prive pas pour l'accabler davantage. 
La fatalité, le destin ont frappé cet homme et si certains secrets ne sont pas dévoilés, sa vie nous est livrée à un rythme qui ne retombe pas avant la fin du roman. On se demande d'ailleurs comment vivre autrement après ce qui lui est arrivé.

De nombreux personnages secondaires sont aussi présents dans le roman.
On ne s'attache pas à tous, mais sans trop s'attarder, l'auteur nous en dit assez pour qu'ils aient une importance dans l'histoire et pour le lecteur. La fille de Madigan, le meilleur ami d'Andy sont des pièces maîtresses de l'histoire dont on ne pourrait pas se passer. Je me suis intéressée à eux, j'ai attendu pour savoir ce qu'il leur arrivait, j'ai été émue par leur histoire.
L'écriture soutient évidemment tout cela et sans être trop présente, elle montre un talent de conteur évident. 

Il s’agit donc d’un bon roman, d'une belle histoire originale qui permet de parler un peu de l'Arménie, tragédie trop vite oubliée. 

Si vous voulez lire un bon roman, une belle histoire qui ne tombe pas dans la facilité, si vous aimez qu'on vous conte un destin, une vie d'homme tragique, ce livre devrait vous plaire. 



Je remercie les Chroniques de la rentrée littéraire pour cette belle découverte et les éditions Grasset.


C'est également ma seconde lecture pour le challenge 1% de la rentrée littéraire 2011.



lundi 19 septembre 2011

Dans ma boite à lettre...


La semaine dernière, ma boite à lettre a délivré quelques pépites, et il en reste quelques unes à venir.
Je ne ferai donc pas un bilan de mes lectures du moment, comme il se doit un lundi, d'autant plus qu'elles n'évoluent guère. Il y a plusieurs livres en route, qui avancent tous un peu mais en même temps.

J'ai plutôt décidé de vous parler des livres que je vais lire ces prochaines semaines.
J'ai choisi de m'inscrire désormais aux seuls partenariats qui me plaisent vraiment. Je manque peut-être des moyens de sortir de mes sentiers battus, mais j'ai eu plusieurs lectures difficiles, et il y a tellement de bons livres, qu'il est dommage de s'ennuyer avec les mauvais.
J'ai aussi gagné un livre à un concours, reçu un cadeau, deux livres voyageurs et j'attends trois partenariats (quand même).

Je commence par le cadeau : La séance de John Harwood
Ensuite, j'ai reçu le second tome du Testament d'Ariane envoyé par Belfond : Dans les pas d'Ariane de Françoise Bourdin.
J'ai gagné un 10-18 : Safari tout confort d'Alexander Mc Call Smith





Avec Babelio, je vais recevoir L'altermanuel d'histoire de France. 
Avec Price minister, j'attends Les Vaches de Staline de Sofi Oksannen
Chez Bibliofolie, relayé par Mme Charlotte, j'ai été parmi les plus rapides pour lire le dernier Douglas Kennedy et je pense aller le voir en dédicace le mois prochain.




Et pour finir, deux livres voyageurs sont venus faire un court séjour chez moi grâce à Sandrine : Rose de Tatiana de Rosnay et Les vestiges de l'aube de David S. Khara



Voilà un bon programme pour le mois à venir.


Vous avez dû le voir aussi passer, mais Sharon et George ont également commis un nouveau challenge qui pourra me faire piocher dans ma PAL, mais qui m'invite aussi à aller voir ailleurs et à découvrir d'autres auteurs.
Jusqu'au 20 septembre 2012, les deux compères nous proposent de lire un roman dont le titre fait référence à un personnage ou un auteur de la littérature.
Je m'inscris modestement dans la catégorie : influencé, vous ?
ce qui me demandera de lire un livre, objectif raisonnable, il me semble.

Dans ma PAL, il y a  :
Code Lupin de Michel Bussi,
Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary de Philippe Doumenc
L'affaire Jane Eyre de Jasper Fforde
Les enquêtes d'Enola Holmes de Nancy Springer.

Je suis aussi intriguée par les titres suivants :
Madame Bovary sort ses griffes de Patrick Meney
Jane Austen à Canterburry de Stéphanie Barron
Oscar Wilde et le meurtre aux chandelles de Gyles Brandreth



Est-ce que quelqu'un connaîtrait la série des Jane Austen ? 



dimanche 18 septembre 2011

Balade à Hanoï

Je vous emmène au Vietnam aujourd'hui, et plus précisément à Hanoï au Temple de la littérature.

C'est une visite qui a beaucoup compté pour moi pendant notre voyage.
Pourtant, c'est un lieu touristique, un peu comme Notre-Dame ou le Sacré-Coeur, et les visiteurs sont nombreux, tant Vietnamiens qu'étrangers.
Mais le Temple de la littérature est aussi un lieu de pèlerinage, un endroit où viennent tous les étudiants qui le peuvent car la réalisation du rituel doit leur permettre de réussir leurs examens.

C'est ce qui explique la présence de calligraphes autour du temple. 






Le vietnamien s'écrit avec les lettres de l'alphabet que nous utilisons aussi. 
Le calligraphe montre donc à son client ce qu'il va lui dessiner pour représenter un concept ou son nom. 



La réalisation est très rapide, mais il a l'habitude. 



Et voici le lieu du rituel. 
Il s'agit d'une cour carrée où sont disposées les stèles que vous voyez sur la photo. 
Chaque stèle mentionne les noms des docteurs qui ont réussi leur doctorat du 17e au 18e siècle. 
Il y en a plus de 80, je crois et chacune est posée sur une tortue. 
La coutume veut que les étudiants passent de stèle en stèle et touchent la tête des tortues, dans un certain sens et sans en oublier une seule. 

J'ai donc fait le tour et comme je suis un peu superstitieuse quand même, j'ai veillé à ne pas me mélanger les pinceaux et à respecter le rituel à la lettre. 
J'en ai profité pour discuter avec des doctorants vietnamiens, des étudiants et nous avons finis par faire le tour tous ensemble. 
Le plus difficile, je vous l'avoue, c'est de se pencher pendant une demi heure et de frotter toutes ces têtes de pierre. La paume de la main me brûlait, mais c'était apparemment un très bon signe, ce qui s'est vérifié :)




Pour veiller sur tout cela, un peu d'encens et le regard de Confucius sont indispensables. 


J'ai accompli un autre rituel au Népal cette année, et j'ai eu un boulot, alors je crois que je vais rester superstitieuse, mais je vous en parlerai un autre dimanche... 



Rejoignez la photo du dimanche chez Magda et Chouquette





Les dimanches en photo sont organisés par Lyiah et sont aussi chez 




vendredi 16 septembre 2011

Le maitre du jardin de Valère Staraselski


La rentrée littéraire dévoile souvent des ouvrages originaux et atypiques.
En voici un.

Dans ce roman (mais peut-on appeler cela un roman ?), Valère Staraselski évoque ce personnage des lettres françaises qu’est Jean de la Fontaine en mettant en scène quatre moments de la vie du fabuliste correspondant chacun à une saison.
Il est d’abord question du printemps, et de la rencontre de l’auteur avec M. de Turenne puis l’été arrive et on le retrouve dans les jardins du Palais du Luxembourg, apostrophé par deux jeunes étudiants jésuites à la recherche du fabuliste.
L’automne passe, lui aussi, et La Fontaine retrouve son ami Maucrois pour discuter littérature.
L’hiver sera rigoureux et verra l’auteur revenir dans les bras de la religion.

Il est difficile de résumer ces moments de vie, puisqu’il s’agit essentiellement de cela.
Au fil de quatre chapitres portant le nom des saisons, l’auteur nous propose des instantanés, des prises de vue qui durent quelques heures ou quelques jours.
En utilisant chaque fois un autre personnage, il raconte une rencontre, une visite, des retrouvailles.

Le lecteur doit donc combler les manques, et si l’écriture se veut impressionniste, j’aurais aimé avoir quelques informations complémentaires.
La femme de La Fontaine ne fait que passer, on ne sait pas vraiment s’il a eu des enfants, et entre les moments choisis par l’auteur, l’ellipse est totale.
Les personnages qu’il rencontre dans chaque chapitre ne reviennent jamais et rien n’est dit sur ce qu’ils deviennent. Cela n’a rien de gênant pour les deux jeunes jésuites, mais pour Turenne, on ne sait pas si cette longue conversation a eu des suites.
Vous me direz que ce n’est pas une biographie et que si je veux ce genre d’information, il faudra en lire une.
Certes, mais je reste tout de même un peu sur ma faim.
Le portrait du fabuliste est juste esquissé, ce qui est très poétique mais peu détaillé.

Néanmoins, je garde aussi une impression positive de ce livre.
L’idée d’utiliser vraiment les quatre saisons et non seulement d’une manière purement métaphorique, est intéressante et bien exploitée ici.
Les quatre chapitres fonctionnent comme une entité homogène et se suffisent à eux-mêmes.
Les descriptions des rêveries de la Fontaine, puis des jardins du Luxembourg sont très belles.
Les tribulations de cet auteur face au roi, malgré le succès des Fables, sont souvent oubliées aujourd’hui, et il est bon de rappeler, comme le fait Valère Staraselski, les difficultés que La Fontaine a rencontrées.
Ces fables que tout le monde connait et lit aujourd’hui étaient considérées comme des textes de petite qualité, juste bonnes pour les enfants. Il lui a été difficile de trouver des mécènes et le rejet du roi l’a souvent empêché de pouvoir produire autre chose.
Le dernier chapitre est d’ailleurs le lieu d’un retour sur certains évènements de sa vie, comme l’échec de ses pièces de théâtre.

Je garde finalement une impression partagée de cette lecture, très poétique par bien des aspects, mais qui me laisse sur ma faim concernant Jean de La Fontaine. C’est un point de vue très personnel et qui ne peut pas préjuger du plaisir que vous pourriez trouver à cette lecture car le texte est vraiment beau.

Je répondrai aussi non à la question que je me suis posée au début de ce billet.
Je ne pense pas que ce livre soit un roman. Il ressemble davantage à une rêverie, à une promenade qui dévoilerait des scènes pittoresques entre deux arbres de la forêt.
Vous voyez que moi aussi, cela me rend lyrique.

Un livre à conseiller aux amoureux de La Fontaine, à ceux qui connaissent sa biographie ou envisagent de la lire (vous en aurez envie ensuite, probablement), à ceux qui veulent lire un beau texte, bien écrit et poétique, un texte qui parle du 17e siècle et de ses méandres.






Je valide aussi une participation au challenge Petit bac car jardiner, c'est un loisir, non ?
C'est également ma première lecture pour le challenge 1% de la rentrée littéraire 2011.



mardi 13 septembre 2011

Visa pour Shanghai de Qiu Xiaolong

Voilà enfin ce billet qui aurait dû être écrit il y a déjà 4 mois !
Rassurez-vous, ce roman est encore très présent dans ma mémoire. Je ne sais pas si c’est le fait de savoir que je n’avais pas écrit le billet ou parce que le roman est bon, mais l’histoire est encore bien fraiche.
Il faut dire que ce deuxième opus de la série de Qiu Xiaolong m’a plu autant que le premier. D’ailleurs, le troisième volume est déjà dans ma PAL et attend sagement (mais il sait qu’il n’attendra pas longtemps).

Pendant sa promenade matinale, l’inspecteur Chen Cao découvre un cadavre dans le parc qu’il a l’habitude de fréquenter depuis de longues années. 
Il est ensuite convoqué par le premier secrétaire du parti qui lui annonce qu’il va devoir s’occuper d’un agent du FBI envoyé en Chine pour récupérer un témoin.
A première vue, l’affaire s’annonce simple et Chen pense pouvoir enquêter sur ce cadavre. Mais rien n’est simple en Chine.
Le témoin en question doit rejoindre son mari aux Etats-Unis, condition pour que celui-ci témoigne contre une triade responsable d’un trafic d’êtres humains.
Certes, la Chine affiche un accord complet avec les américains, mais elle ne souhaite pas reconnaître que des Chinois exploitent leurs propres concitoyens. Et le témoin a disparu !
L’inspecteur Chen est donc chargé de s’occuper de l’agent du FBI et de faire en sorte qu’elle ne fouine pas partout. Ses déplacements doivent être contrôlés, et même si en apparence tous sont d’accord, il n’en est rien en réalité.

Encore une fois, Qiu Xiaolong réussit le tour de force de montrer la réalité de la Chine actuelle sans être rébarbatif ou trop accusateur.
Le lecteur découvre progressivement les méandres dans lesquels Chen doit circuler, il se trouve pris au piège des ambigüités suscitées par le système mis en place et voit ce personnage s’arranger parfois avec une organisation bien complexe.
Il est certes facile de considérer que tout est mauvais dans ce système, mais les Chinois doivent faire avec et l’on apprend à la fois comment fonctionne la société chinoise et comment ses habitants font pour vivre avec.

Ce roman est également bien écrit, et bien construit.
De façon très classique, l’auteur a choisi d’utiliser la figure du personnage qui ne sait pas face à celui qui sait. L’inspecteur Chen doit donc tout expliquer à cet agent américain.
La figure de l’étranger correspond aussi à celle du lecteur, ce qui facilite encore l’identification.
Mais pour rendre cette figure moins classique, l’agent en question est une femme très cultivée et passionnée par la Chine et la ville de Shanghai. Il y a donc de nombreuses choses qu’elle découvre elle-même, des erreurs qu’elle commet et qu’il faut corriger, tout comme le lecteur qui a déjà lu un tome et qui a quelques connaissances sur le cadre du roman.

Par ailleurs, Qiu Xiaolong permet à son lecteur de découvrir l’assassin, mais pas trop vite, ce qui est toujours un gage de bonne lecture dans mon classement personnel des romans policiers (très subjectif, bien sûr).
L’histoire m’a parfois paru complexe, car elle mêlait des clans mafieux, des assassins, des trafiquants et je me demandais comment tout cela allait se résoudre. Mais tout s’explique logiquement et la résolution est tout à fait crédible.

C’est donc encore une belle lecture pour ce roman policier et je me réjouis que le prochain me tende les bras.
Qiu Xiaolong est un excellent auteur de policier, même si je vous conseille de commencer par le premier, ce qui vous facilitera la lecture. Les personnages sont nombreux, et il me semble plus agréable de les suivre plutôt que de les rencontrer en cours de route.

Si vous avez lu le premier, si vous cherchez un peu de dépaysement, si la Chine vous intéresse, si vous cherchez un bon roman policier, si vous voulez vous détendre (il y a peu de violence dans ces romans), n’hésitez pas à lire un des romans policiers de Qiu Xiaolong.
J’ajoute pour les challengers, que si vous cherchez un X ou un Q pour le challenge ABC, c’est aussi une bonne piste.

D’ailleurs, je valide la lettre X avec ce billet pour lechallenge ABC 2011 et un second lieu pour le challenge Petit Bac.


Je me lance aussi un petit challenge personnel dont je reparlerai et que je commence avec ce roman en validant un premier pays de mon tour du monde du roman policier. 



Les tomes présents sur ce blog :
2.     Visa pour Shanghai
3.     Encres de Chine



lundi 12 septembre 2011

Craquage à La Hune (et lectures en cours)

Eh oui, j'ai craqué !

Mercredi dernier, par un beau soleil et de retour des bureaux de l'administration (mon bureau et les salles de cours sont à 10 minutes des bureaux de l'administration), je suis passée devant la Hune et je me suis dit que je devrais rentrer, histoire de voir à quoi ça ressemble...
J'avais décidé d'être raisonnable, de faire "juste" un tour, de prendre le pouls de cette librairie, de voir comment elle est organisée.




Dès l'entrée, j'ai été séduite par la table de poche qui s'étale et s'offre au visiteur.
Et paf !
Un livre a sauté dans ma main !!
Un autre l'a suivi, mais je l'ai raisonnablement repoussé.
J'ai poursuivi mon exploration... les littératures nordiques, américaines, allemandes... puis l'étage... les BD, les livres de cuisine (peu nombreux, c'est ma cuisine qui est contente), les livres d'art... je redescends... le rayon policier... Aïe ! J'ai de nouveau été assaillie par plusieurs titres...




Je sens qu'il va être moins facile de résister dans ce petit endroit qui ne ressemble pas du tout à ce que j'imaginais. Mais une librairie qui reste ouverte jusqu'à minuit, c'est forcément une librairie accueillante (quoiqu'une libraire un peu plus aimable à la caisse ne ferait pas de mal).

Résultat, une petite moisson, mais je me suis forcée à respecter mon compte en banque, considération bassement matérielle, je l'avoue, mais indispensable. Voilà donc les deux spécimens :
un livre très lu en grand format, et un policier qui me tentait sans que je sache vraiment pourquoi.
Je me ferais bien un tour du monde des romans policiers, tiens :^)



Et sinon, en ce moment je lis plein de livres en même temps.

  • Dans mon cartable et pour le train, il y a Le Mandala de Sherlock Holmes que j'arrive enfin à lire à peu près en continu
  • Sur ma table de chevet, il y a Proust Fiction et Mammon pour la rentrée littéraire et dans les deux cas, j'ai un peu du mal. 
  • Pour la détente et en vue d'une LC, il y a aussi Tokyo qui se promène. 






J'espère venir à bout de ces livres dans les prochaines semaines et passer à autre chose parce que les deux livres de la rentrée littéraire sont assez hermétiques.

Et vous ? Vous lisez plusieurs livres en même temps ? 


Et l'adresse :
Librairie La Hune
170 Blvd St-Germain
Paris 6e 

dimanche 11 septembre 2011

Hôtel fantôme au Népal...

En ce dimanche, je voulais vous emmener au Vietnam, mais ce sera pour plus tard.
Allons plutôt faire encore un tour au Népal, dans un lieu surprenant et perdu à côté de la route des touristes.

Je vous ai déjà parlé de Lumbini  ici et encore là.
C'est un lieu que je trouve fascinant, un parc rempli de temples construits par de nombreux pays bouddhistes où chacun de leurs représentants cohabitent. A côté de ce parc où se trouvent les temples, il y a une petite route qui mène à une pagode de la paix.
En chemin, nous avons été attiré par un monument délabré sans panneau, un lieu vide où seuls les fantômes semblaient habiter.
En s'approchant, nous avons pu voir qu'il s'agissait d'un hôtel pour les pèlerins.









Très honnêtement, ce lieu nous est toujours aussi mystérieux aujourd'hui.
On a eu bien du mal à le dater.
Il avait tout le confort à l'origine, des chambres familiales avec une petite cuisine (un lieu pour faire un feu), des sanitaires qui avaient dû être bien équipés, une salle de télévision...
Le gardien que nous avons croisé ne parlait pas anglais, mais le fait qu'il soit là montrait que quelqu'un se souciait de conserver le bâtiment qui ne doit pas dater de plus de 20 ans.
La rébellion maoiste a dû causer la ruine du propriétaire.




Je ne sais pas trop ce que vous allez penser de cette vue un peu insolite du Népal, mais je trouvais cela intéressant de vous le montrer et étant fan d'archi contemporaine, j'avoue que ce lieu me fascine. 


Rejoignez la photo du dimanche chez Magda et Chouquette





Les dimanches en photo sont organisés par Lyiah et sont aussi chez 



vendredi 9 septembre 2011

La muse égarée de Brian Stableford


Je ne suis pas une fidèle de la littérature d’anticipation ou de science fiction, mais de temps en temps, j’aime lire un livre qui me dépayse.
J’ai aussi souvenir de ma lecture de Dune que j’ai littéralement dévoré.
Quand j’ai vu cette proposition de partenariat, je me suis dit que c’était une bonne idée de lecture pour les vacances.

Je dois d’abord dire quelques mots du livre lui-même.
Ne connaissant pas cet éditeur, je ne m’attendais à rien de particulier. Et j’ai été agréablement surprise. Les pages sont épaisses, le papier est doux, et j’ai eu la même impression qu’au toucher du papier Clairefontaine à la rentrée.
C’est peut-être bête, mais cela m’a fait bonne impression et j’ai abordé ce livre avec bienveillance.
Je dois dire ensuite qu’il s’agit de trois nouvelles qui se suivent et mettent en scène des personnages récurrents.

Axel Rathénius est un peintre célèbre dans tout le pays, très réputé pour son travail et un peu fantasque. Il refuse par exemple de se rendre sur le continent pour les expositions qui lui sont consacrées et n’a pas quitté son île depuis plus de 20 ans.
C’est une véritable curiosité sur cette île où la population est majoritairement composée d’artistes.
D’ailleurs, lorsque son rival Claudius Jaseph se rend sur cette île pour la saison estivale, il se doit de le rencontrer. On raconte aussi que Claudius Jaseph serait à l’origine du suicide de l’une de ses modèles, qui a aussi posé pour Rathénius. Ses tableaux voleraient l’âme du modèle.

Ce recueil est très bien construit.
Les nouvelles sont de taille inégale, mais j’ai beaucoup apprécié de pouvoir retrouver les personnages principaux d’une nouvelle à l’autre.
Le fantastique rode toujours, bien que tout s’explique généralement et si le lecteur accepte de se plier aux différentes croyances que lui impose l’auteur, tout fonctionne.
Ainsi, dans chaque nouvelle il est question de muses, de machine à rêve, mais j’ai trouvé que tout ceci s’intégrait bien au récit.

Le résumé ne porte que sur la première nouvelle, la plus courte. Il faut donc que je vous parle aussi des deux suivantes.
Dans la deuxième, un musicien est amoureux d’une harpiste sans retour de sa part. Il compose donc une pièce magnifique pour elle, mais comme elle se refuse aux hommes, il se fait passer pour mort pour la faire succomber.
La troisième nouvelle est plus ample, et c’est une amie proche de Rathénius qui voit revenir son ancien compagnon, ce qui fait resurgir en elle de nombreux souvenirs désagréables. Deux morts surgissent pendant la nuit, accentuant encore l’ambiance sombre de cette nouvelle.

L’originalité principale de ces histoires tient aussi à leur cadre. L’île en question appartient à un empire où César n’est pas mort assassiné et où la vie romaine s’est poursuivi. J’ai imaginé les personnages en toges et en sandales, et cet univers s’est construit de façon parfaitement cohérente.
Je me suis donc laissé emporter par ces petites histoires, avec une préférence marquée pour la première qui m’a vraiment touché.

Si vous cherchez le dépaysement, c’est parfait et quand on n’est pas familier du genre, c’est idéal pour s’y plonger !

Je remercie Bibliofolie et les éditions Rivière blanche pour cette lecture. 



mardi 6 septembre 2011

Jim Morrison & the doors d’Henry Diltz


En ce mardi, je vais vous parler d’un livre de photos.
Ce n’est pas fréquent, mais j’aime beaucoup feuilleter les albums, surtout quand il y a quelques explications qui accompagnent les photos.
Une contextualisation, une petite histoire sur la prise de vue me semblent donner quelque chose de plus vivant, une « plus value » par rapport à un livre qui ne présente que des photos.

Ce livre est édité par un petit éditeur (une autre raison qui mérite que l’on en parle, il me semble) et se présente sous la forme d’un album 30 par 20 aux feuilles épaisses et mates. Ce format confortable et le choix du papier permettent de profiter pleinement des photos. Elles ne brillent pas trop, mais les couleurs sont vives, ce qui est très agréable pour un livre de ce type.

J’ai ainsi pu découvrir Jim Morisson et ses acolytes de près, en noir et blanc ou en couleur, avec ce grain si caractéristique de cette époque.
Car je ne vous l’ai pas encore dit, mais comme son titre l’indique, ce livre parle ou plutôt montre Jim Morisson et le groupe qui lui est généralement associé, The Doors, lors de prises de vue réalisées entre 1968 et 1971. C’est le photographe qui a fait ces prises de vue, Henry Diltz, qui a réalisé le livre et écrit les textes qui accompagnent les photos.

Pour tout vous dire, je n’ai pas tout à fait l’âge requis, et chez moi, on écoutait Maxime le Forestier, Serge Reggiani et les Beatles (oui, c’était éclectique).
Pourtant, adolescente, je me suis prise de passion pour les Doors. J’écoutais en boucle et je connaissais les chansons par cœur, ce qui surprenait toujours un peu, vu qu’à cette époque, on écoutait plutôt Nirvana (que j’avais aussi dans mon baladeur, évidemment).
Quand on m’a proposé de recevoir ce livre, j’ai donc tout de suite dit oui.
Je dois toutefois avouer que je ne connais finalement pas beaucoup Jim Morrison, et à part sa tombe au Père Lachaise et les quelques photos qui sont toujours reprises, je n’avais pas d’autre représentation en tête.

C’est là que ce livre devient intéressant.
Au long des 125 pages, Henry Diltz commente ses prises de vue. Il explique l’état d’esprit de ses modèles, les circonstances qui ont placé tel motif ou tel individu sur la photo, pourquoi un enfant s’est retrouvé là ou un homme d’un certain âge.
Il donne des indications par rapport aux lieux, à la destination des photos. Il donne beaucoup de détail, et on entre dans la prise de vue par l’œil et le ressenti du photographe. C’est très agréable.
J’ai également apprécié que les différentes vues soient déclinées en deux ou trois versions en petit ou en grand format. Le photographe a fait un choix, mais il montre aussi les versions noir et blanc et couleur, ce qui rend l’exercice plus intéressant.

Une belle surprise !

A recommander aux fans des Doors, évidemment, mais aussi aux autres, à ceux qui les écoutent de temps en temps, à ceux qui veulent connaitre un peu Jim Morisson, à ceux qui aiment les livres de photo, les portraits, à ceux qui veulent découvrir le travail du photographe.

Je remercie les agents littéraires (allez y faire un tour, c'est très sympa) et les éditions Prémium (qui ont d'autres beaux livres à leur actif). 







lundi 5 septembre 2011

* Jour de rentrée *



Aujourd’hui, comme pour beaucoup d’enfants, c’était ma première rentrée.
Enfin, pas vraiment la première, vous vous en doutez, mais la première dans mon nouveau poste.

Après plusieurs années de rentrées scolaires, de rentrées collégiennes puis lycéennes, il y a eu les rentrées universitaires où j’étais étudiante. Et puis il y a eu les rentrées en tant que doctorante, plus ambigüe puisque j’étais encore un peu étudiante et déjà enseignante (eh oui, les profs de fac sont aussi étudiants parfois).
Une fois docteure, il y a eu deux rentrées peu satisfaisantes, il faut le dire. Elles faisaient suite à des entretiens d’embauche non concluants, j’enchainais les années à mi temps avec le même emploi du temps, ce qui est pratique, mais peu motivant finalement.

La journée d’aujourd’hui a donc été particulière à plus d’un titre.
D’abord, c’est ma première rentrée en tant que maître de conférences. Si j’en doutais encore un peu ce matin, j’ai entendu mon nom associé à cette qualification toute la journée pendant les réunions de pré rentrée, et ça commence à rentrer. J’ai aussi dû me présenter à plein de monde (dont je ne me rappelle pas le quart des prénoms) et répéter ma fonction, ce qui n’était pas pour me déplaire, il faut l’avouer.
Je ne me vante pas, mais je l’ai attendu longtemps ce poste et j’ai sué devant mon ordinateur pendant de longues heures pour pouvoir l’obtenir. Une journée pour en profiter, cela me semble raisonnable. 
C’est aussi une journée qui inaugure une longue lignée d’aller-retour en train qui me donneront 1 h 20 pour lire matin et soir plusieurs fois par semaine.
C’est enfin un vrai travail dans lequel j’ai envie de m’investir, même si mon goût pour la procrastination et mon intérêt pour toutes sortes de choses me poussent toujours vers des contrées plus confortables.

Pour la petite histoire, j’ai même remis une pile dans mon horloge de salle de bain qui ne servait plus depuis un an !

Vous vous demandez sans doute pourquoi je vous raconte tout ça.
C’est un blog de lecture ici, n’est-ce pas ?
C’est que ce nouveau travail va également changer l’ordre des choses sur ce blog. Comme je viens de vous l’écrire, mon travail ne me donnait plus vraiment d’entrain ces derniers mois, et il me plaisait davantage d’écrire sur d’autres choses.
Rassurez-vous, je vais continuer à venir parler de livre, mais il y aura sans doute des périodes où je me ferai plus rare comme les semaines passées. Il se pourrait aussi qu’il y ait plus de billet, écrits dans le train et publiés pendant la pause déjeuner par exemple.
Qui vivra verra, comme on dit chez moi.

Ce nouveau travail change aussi les choses pour ma PAL.
Sur le trajet qui mène à la station de métro, soit à deux pas de mon bureau, il y a deux magnifiques librairies : L’écume des pages et la Hune.
Ce ne sont pas les seules du quartier (ô tentation !) mais ce sont les plus proches et dès ce midi, j’ai cédé à mon démon lecteur qui m’a poussé à aller me détendre une demi heure en allant visiter l’une de ces librairies.
Qui dit visite, dit achat, sans quoi la détente ne serait pas totale.
Je m’étais fixé un petit budget, et je l’ai tenu car figurez-vous que l’Ecume des pages a un tout petit rayon poche.
J’ai donc « juste » acheté Connaissez-vous Paris de Queneau et un livre de cuisine sur les burgers.
Avouez que j’ai été raisonnable !





Et pour me contredire dès la première semaine, il y aura des billets de lecture quasiment tous les jours, car j’ai eu des services presses cet été dont je peux enfin vous parler…



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