jeudi 14 juillet 2016

Le guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa

Ah ! Les Classiques !
On devrait toujours revenir aux bons vieux Classiques de temps en temps.
Une petite panne de lecture, un coup de mou, une succession de mauvaises pioches à la librairie ?
Hop ! Un petit tour au rayon des Classiques et ça repart !

Il y a très très longtemps que je voulais lire ce roman.
J’avais envisagé de le lire en italien, mais mes séjours transalpins sont bien loin maintenant et je ne suis pas sure d’être encore capable d’arriver au bout de 300 pages d’une version soignée et recherchée de cette langue.
Et puis il y a de très beaux passages dont il aurait été dommage de perdre la saveur et tout les sous-entendus.

Don Fabrizio voit son monde sombrer peu à peu.
Ce grand seigneur, ce prince sicilien des temps anciens veille encore sur ses terres et sur ses gens, mais il sent que son temps est fini et qu’il ne lèguera pas à son fils ce que son père lui a lui-même transmis.
Il a déjà vendu tant de terres, la guerre va et vient, Garibaldi fait parler de lui et ses semblables disparaissent doucement corps et biens.
Mais il peut heureusement compter sur son neveu Tancrède pour le sortir de sa torpeur.
Héritier de la ruine de son père, admiré et adoré par Concetta la fille ainé du Guépard, il s’est engagé du côté des Républicains, suscitant la désapprobation et l’incompréhension de ses pairs…

Eh oui.
Dans ce petit roman, il est question d’amour et de politique, sujets on ne peut plus classiques en littérature qui sont ici admirablement mêlés.
Car si Concetta aime Tancrède, celui-ci la voit comme une sœur et quand survient Angelica, le sort en est jeté.
Mais je vous laisse découvrir la suite, ce serait dommage de la dévoiler maintenant.

Car l’histoire du Guépard est entremêlée sans cesse.
Il y a toujours un soldat qui passe, un jupon qui apparait, un bal où un général parade, un petit bourgeois qui se pique de politique…
On lit avec délice l’histoire sentimentale qui se noue, mais elle est intimement liée à l’ascension sociale, à l’Histoire, à l’évolution d’une société en pleine mutation.
Certaines informations peuvent d’ailleurs échapper au lecteur, tant elles sont liées à l’Histoire italienne.
Je ne suis pas une spécialiste et si je vois à peu prêt comment s’est déroulée la réunification de l’Italie, c’est loin dans ma mémoire.
Mais ce n’est pas si gênant car ce qui est décrit, c’est surtout l’évolution de la société et la disparition de la puissance aristocratique.

Et puis l’écriture est superbe, même si très traditionnelle et un peu compassée parfois.
Le roman fonctionne par scène ou par tableau, dans un salon, dans une salle de bal, dans la campagne sicilienne…
Les portraits sont magnifiquement brossés, on s’attache immédiatement aux personnages qui apparaissent sous nos yeux.
La description des paysages est également magnifique et donne envie de prendre un billet d’avion immédiatement pour aller la voir de nos propres yeux.

Mais il y a un gros mais.
Lampedusa a écrit son roman, puis il a considéré qu’il était terminé avant d’y revenir.
Cela donne parfois une impression décousue entre les chapitres avec de très grosses ellipses.
On a envie d’en savoir plus, de suivre les personnages dans leur vie, de savoir ce qu’ils deviennent.
Heureusement, dans mon édition (Point2), j’avais un chapitre supplémentaire qui était dans un cahier perdu puis retrouvé et qui termine le roman en racontant ce que les personnages sont devenus 30 ans plus tard.
Sans ce chapitre, j’aurais été vraiment déçue de ne pas savoir et j’aurais moins apprécié ma lecture.
Mais cela doit laisser plus de place à l’imagination…

J’aurais adoré lire et étudier ce roman pendant mes études littéraires.
Il y a des passages où l’on sent qu’il y aurait tant à observer et surtout à lire entre les lignes.
Je n’ai donc qu’une chose à dire : lisez ce roman !

Et moi, je file voir le film…







mercredi 13 juillet 2016

Gribouiller c'est méditer ! L'art du Zentangle

Cet été, j'avais envie de vous parler un peu d'un petit rayon de ma bibliothèque qui est consacré au zen, à la méditation, au bien-être.
Il y a de tout, des livres un peu théoriques, des cahiers de jeu, des livres un peu ésotériques ou très pragmatiques.
Je vais essayer de publier un billet par semaine jusqu'à la fin du mois d'août, mais bon, c'est censé être zen hein, alors pas de pression ;)




Je commence avec un cahier qui est sur ma table de nuit depuis longtemps.
De temps en temps, je fais un petit dessin dedans, c'est sympatoche.
Ce cahier présente le zentangle et fournit plein de petits exercices pour le découvrir.
On commence par le mode d'emploi du cahier, puis des conseils sur les stylos et le matériel.
Et c'est parti...




Avec des petits dessins très simples à reproduire, on entre progressivement dans la technique.
Il s'agit de faire des formes simples et de les associer pour obtenir des dessins qui correspondent à une pensée, un mot clé ou juste pour dessiner.




Le cahier donne des informations sur les termes techniques, les noms des différentes formes.
Il donne aussi des conseils pour "trouver l'inspiration...", pour faire de nouvelles formes.
C'est très accessible, et rien n'oblige à atteindre le niveau des auteurs du livre.




Il y a aussi de grandes pages pour s'exprimer en toute liberté.
Les pages sont épaisses et absorbent bien l'encre sans menacer les dessins de la page suivante.
C'est un cahier de bonne qualité et vraiment agréable pour dessiner.




Voilà le sommaire, cela vous donnera peut-être des idées.




Pour l'aspect "méditation", je dirais que le cahier fonctionne comme beaucoup de cahiers de dessin actuels.
La concentration sur un petit truc simple et sans prise de tête permet de se changer les idées et de se centrer sur une action pratique qui occupe les mains.
Si vous êtes adepte des petits dessins quand vous téléphonez, ce cahier pourra être un bon moyen de varier les motifs :)


La semaine prochaine, on parle de rangement avec La magie du rangement  de Marie Kondo ^-^










dimanche 10 juillet 2016

6 ans et 1000 billets !!!


Oups ! J'ai manqué l'anniversaire de mon petit blog !! 
Avec quelques jours de retard, voilà un gâteau pour fêter ses 6 ans ! 




6 ans de bavardages, de lectures, de photos, 6 ans de découvertes grandes et moins grandes, 6 ans de discussions avec vous ici ou sur Facebook. 

Et surtout 1014 billets publiés !!!

Mais que je suis bavarde ! 
(et en plus, j'ai un second blog...)

L'an prochain, j'aimerais beaucoup reprendre les billets BD 
et continuer à publier quelques recettes du dimanche. 
Il faudrait aussi que je poursuive mes lectures de PAL. 
Elle prend de la place et va sans doute bientôt subir un petit tri. 






Allez, on continue encore un an :^) !! 

et n'oubliez pas les livres à gagner ici et là.





vendredi 8 juillet 2016

Mort sur le lac de Cocco et Magella

De temps en temps, j’aime lire un petit roman policier sans prétention mais sympathique.
Je ne connais pas l’auteur, je le choisis pour le lieu dans lequel se passe l’action, ou le résumé qui me plait. 


Celui dont je vais vous parler aujourd’hui appartient à cette catégorie.
Je l'ai vu passer chez Eimelle et il me tentait bien.

La commissaire Stefania Valenti a fort à faire avec sa fille qu'elle élève seule depuis son divorce, ses adjoints qui ne sont pas très autonomes parfois et surtout ce corps qu'on vient de retrouver dans la montagne. 
A proximité de la frontière suisse, alors qu'on creusait pour construire une nouvelle déviation pour les touristes, une petite bergerie a dévoilé la cadavre d'un homme sans doute là depuis la fin de la dernière guerre. 
Sans qu'elle se l'explique vraiment, Stefania va se passionner pour cette énigme que représente cet inconnu. 
Au milieu des petits villages qui entourent le lac de Côme, il aurait dû être bien difficile de disparaitre ainsi, et pourtant, personne n'a l'air au courant de quoi que ce soit... 

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce roman, je l'avoue. 
Je ne pense pas que ce soit de la faute du roman, mais il ne s'y passe pas grand chose au départ et du coup, j'avais du mal à accrocher. 
Mais l'héroïne est attachante, on a envie de savoir ce que va donner son amourette qui se construit tout le long du roman et de connaitre le fin mot de l'histoire. 
Je lisais donc en pointillés, tout en sachant que j'allais m'y mettre parce que je sentais bien que l'histoire gagnait en épaisseur au fur et à mesure. 

Bon, de toute façon, ce n'est pas une histoire trépidante à multiples rebondissements. 
Le corps retrouvé est là depuis cinquante ans et personne n'a envie de remuer de si vieux souvenirs. 
Pas de mafia, pas de voiture piégée, mais une intrigue historique bien construite où on apprend pas mal de choses. 
Et puis l'enquête ne se résout pas à coup de baguette magique comme dans les séries dont les épisodes ne durent que 50 minutes. 
De façon très vraisemblable, Stefania doit attendre, chercher, patienter avant qu'il se passe quelque chose. 
On la sent frustrée, elle ronge son frein avant qu'elle découvre enfin quelque chose et qu'elle réussisse à démêler cette vieille histoire. 

Cela donne un roman agréable, où le personnage principal a une vraie épaisseur. 
L'attention portée à sa description psychologique laisse penser qu'il s'agit du premier tome d'une série assez prometteuse. 
Et puis les paysages décrits sont magnifiques et cela donne évidemment envie d'aller faire un tour au bord du lac de Côme. 

Je lirai sûrement le second tome quand il sortira en français mais n'hésitez pas à lire le premier, surtout si vous allez en Italie du Nord dans les prochaines semaines. 



Merci à Calmann Levy 
pour cette lecture.





mercredi 6 juillet 2016

La confession d'une jeune fille, Violante de Marcel Proust

Mon premier Marcel !!
Il y a bien longtemps que je tourne autour, que j'hésite, que je m'interroge, que j'ai peur d'être déçue, que je ne suis pas sûre d'avoir envie de me lancer dans la recherche.

Et puis sur Babelio, il y avait ce tout petit livre audio proposé pour une opération Masse Critique !
Parfait pour commencer, n'est-ce pas ?

Enfant délaissée, la jeune fille qui parle ici s'est laissée aller à des plaisirs coupables, emportée par les fêtes et les mauvaises fréquentations. 
Alors qu'elle pensait avoir réussi à remettre sa vie en ordre, un verre de champagne remet tout en question...

Violante a grandi seule dans son château avec son régisseur Augustin. 
Elle lit, elle passe du temps seule dans les bois, s'occupe de ses gens. 
Et puis survient un jeune homme charmant... 

Marcel, tout jeune, a commis ces deux nouvelles assez amorales.
Dans les deux textes, une jeune fille se laisse aller à la débauche ou à la flatterie, devenant futile, voire perverse.
Chaque fois, ces jeunes filles ne sont pas heureuses et se laisser aller à ses penchants naturels ne semble pas être une si bonne idée.
Récits d'initiation au plaisir charnel et à la vanité, elles en deviennent vaines et en meurent réellement ou symboliquement.
Mais chaque fois aussi, la fréquentation des humains semble être à l'origine de leurs errements.
Vivre seul dans un château au milieu de la forêt apparait comme le seul rempart à la perversion, à condition que personne ne s'y invite.

Dans la première nouvelle, la jeune fille qui raconte revient sur son enfance, sur l'amour qu'elle porte à sa mère, sur ce qui l'a fait basculer vers la luxure.
Tout se dit à demi mot, elle semble ne pas pouvoir tout expliquer.
Pour le lecteur, c'est parfois un peu obscur aussi, et la fin est si soudaine que j'en suis restée toute surprise, vérifiant sur ma tablette si je n'avais pas oublié de télécharger une piste terminant la nouvelle.

Dans la seconde, sans doute écrite plus tard, le texte est mieux maitrisé.
Violante est une jeune femme qui a besoin de tester sa féminité sur le monde mais elle s'y perd, loin de son château et de son milieu "naturel".
Elle ne retrouvera d'ailleurs jamais le chemin de ses origines et perdra tout intérêt en devenant une femme inutile.

Ces deux nouvelles sont très bien écrites, c'est quand même du Marcel.
Le style de Proust laisse couler les mots et on voit bien passer les sentiments qui ont poussé la jeune fille à des extrémités coupables.
Mais le fait que ce soit des nouvelles rend le texte un peu abrupt, sec et très rapide.
J'ai lu également qu'il fallait y voir la relation entre Proust et sa mère dans celle de la jeune fille et de sa mère.
Soit, prenons le pour une confession de Proust alors.

Si vous n'avez jamais écouté de livre audio et si vous voulez lire Proust, laissez-vous tenter, cela pourrait vous plaire.







LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...